À travers nos souvenirs || Bucky Fanfiction || 18+

Chapitre 9

Pdv Bucky

Je me dirige vers la salle d'entraînement 3, mais un bruit étrange attire mon attention.

Dans la salle 2, une Laure furieuse frappe avec colère dans les sacs de boxe. Elle est de profil et j'arrive à voir son visage ruisselant de larmes.

Je fige et l'observe un moment, fasciné par sa beauté même lorsqu'elle pleure et se déchaîne.

Sa détresse me frappe soudainement et j'entre en douceur pour ne pas lui faire peur. Elle ne semble pas me voir et continue de frapper, encore et encore.

Je me place dans son dos et pose une main hésitante sur sa hanche droite. Elle sursaute.

Bucky- Avance un peu plus cette jambe, tu seras plus stable.

Elle fixe devant elle, à bout de souffle. Elle se laisse tomber vers l'arrière et appuie sa tête contre mon torse.

Laure- Je dois juste... Respirer un peu.

Elle passe sa main sur son visage pour effacer les traces de pleurs. Je tente de contrôler ma respiration, sa proximité me rendant fou.

Bucky- Ça va mieux?

Laure- Oui. Merci.

Elle s'éloigne et se retourne pour me faire face. Je pose une main sur sa joue en fronçant les sourcils et mon pouce efface les sillons de larmes. Elle frissonne.

Bucky- Pourquoi pleures-tu?

Laure- Rien, c'est idiot.

Bucky- Je suis persuadé que non.

Laure- Et moi je suis sûre que oui.

Je lève les yeux au ciel. Son entêtement ne m'avait pas manqué. Ou bien peut-être que oui, tout m'a manqué chez elle...

Bucky- Dit-moi.

Elle soupire et retire doucement ma main de sa joue, pressant mes doigts entre les siens.

Laure- C'est seulement que je ne me rappelle de rien et ça me rend folle. Je ne me souviens pas de ma vie dans les années quarante avec Steve et toi.

Bucky- Tu sais déjà que tu nous connaissais, c'est un bon point.

Laure- Parce que Sam a balancé.

Bucky- Oh.

Je me met à fixer mes pieds, mal à l'aise. Change de sujet, vite...

Bucky- Tu te bats bien. Tu as de l'énergie.

Laure- Ça? Nah. Et puis tu m'as donné un conseil car j'étais trop nulle.

Bucky- Tu n'es pas nulle! Je t'ai aidé pour que tu sois encore meilleure.

Laure- C'est la même chose.

Bucky- Pas du tout. Je crois au contraire que tu as de la chance. Ce n'est pas tous les jours qu'un aussi beau jeune homme te donne des conseils.

Elle sourit, puis son visage tourne au blanc livide. Elle me fixe en silence, sa lèvre inférieure se met à trembler.

Bucky- J'ai dit quelque chose de mal...?

Laure- Non. C'est seulement que... Rien. C'est bon.

Bucky- Tu es sûre?

Laure- Oui, sûre et certaine. Bon, je vais aller me doucher. À plus tard!

Elle ne me laisse pas le temps de répliquer et s'éloigne au pas de course. Je la regarde partir, dans l'incompréhension totale. Elle semblait si troublée...

Pdv Laure

Je m'arrête à ma chambre et ferme la porte, m'adossant à celle-ci. Je reprends mon souffle péniblement.

Cette phrase... C'est presque identique à celle de mon rêve. Et puis, c'est la même voix...

Je sens les couleurs revenir sur mon visage alors que je réalise lentement ce que ça veut dire. Les souvenirs à propos de Bucky reviennent un à un.

Et aussi la chaleur. Cette sensation de brûler de l'intérieur dès qu'il m'a touché, mais pas douloureusement. C'était plutôt agréable et troublant.

Je file sous la douche, épuisée par ma séance de boxe intensive. Je me sens lessivée, vidée. Cela faisait (beaucoup trop) longtemps que je n'avais pas fait autant de sport.

L'eau chaude tombe sur mes cheveux, mes épaules, sur mes côtes et mes jambes. Je me détends lentement et appuie mon dos contre la paroi de la douche.

J'enroule une serviette autour de moi et regarde mon reflet dans le miroir. J'ai l'air fatiguée et nerveuse. Je soupire et appuie mon front brûlant contre la glace froide.

Pleurer m'a donné une migraine, super. J'enfile un sweat oversize et des shorts de nuit avant de filer à la cuisine prendre des cachets.

Tony- Migraines nocturnes?

Je me tourne vers lui et hoche la tête.

Tony- Tiens, j'ai quelque chose pour toi. C'était sur toi quand on t'a trouvé, mais il n'a pas aimé son séjour sous l'eau. Deux mois de réparations n'ont pas été de trop.

Il dépose au creux de ma main une jolie bague argentée. Elle est sertie d'une pierre précieuse finement taillée. Elle est tout juste à ma taille.

Laure- Merci, Tony.

Tony- De rien, Anderson.

Il prend quelques aspirines et tourne les talons pour retourner à son atelier.

Je ballade mes doigts sur le métal frais. Elle est incroyablement jolie, mais le fait de ne pas pouvoir y accrocher de provenance fait monter de nouvelles larmes à mes yeux.

Je referme ma main sur le bijou et m'adosse au comptoir pour souffler un peu. La sensation de l'anneau contre ma chair a quelque chose de troublant et de rassurant.

Peut-être que je vais faire un autre rêve cette nuit. Cet objet va débloquer quelque chose, j'en suis sûre. Il ne me reste qu'à retourner me coucher et espérer en silence qu'un fragment de ma jeunesse me revienne.

Je gravis les escaliers et me glisse sous les draps de mon lit. La grande baie vitrée qui orne le mur du fond de ma chambre me donne un panorama magnifique de la ville.

Mon lit est appuyé contre celle-ci. Je peux donc observer les voitures défiler dans les rues et les buildings briller sans problème. C'est fou ce que le monde est impressionnant...