À travers nos souvenirs || Bucky Fanfiction || 18+

Chapitre 45

Je me lève et tire sur son bras.

Laure- Allez! Viens!

Bucky- Pourquoi? J'ai pas envie de chanter.

Laure- Ça va être marrant. On chantera des chansons des années 40, ok?

Bucky- Alors là, tu ne chanteras pas beaucoup.

Laure- James! Je t'en priiiie! Ce serait de beaux souvenirs, non?

Il me fixe, un sourcil haussé. Je lâche sa main et croise les bras, la mine boudeuse.

Laure- C'est pas gentil.

Bucky- Bon d'accord, seulement parce que te voir triste m'est insupportable. Allez, viens.

Laure- Merci!!! C'est fou ce que je t'aime!

Il lève les yeux au ciel en souriant.

Je cours vers ma chambre, extirpe un karaoké de sous mon lit et revient dans la sienne.

Bucky- On a de la chance, le Campus est insonorisé.

Laure- Dans le pire des cas, on le réveillera avec notre magnifique voix.

Bucky- À 2:00 du matin? Ah ouais, c'est sûr qu'ils vont apprécier.

Je rigole et pose l'unique micro sur un trépied entre nous. Sa chanson préférée se met à jouer et je hausse les sourcils d'un air suggestif à son intention.

Nous chantons comme si c'était une guerre, voyant qui pourra tenir le plus longtemps en fixant l'autre sans faire de fausse note.

Je découvre avec amusement qu'il a une incroyable voix. Pas seulement lorsqu'il fredonne, mais aussi quand il chante en criant presque.

Finalement, à 3:25, je retourne porter dans ma chambre le karaoké. Il me fait signe d'approcher et je grimpe sur le lit avec un sourire.

Laure- Tu chantes bien.

Bucky- Mais non, tu es meilleure pour ça.

Je rigole et me laisse tomber sur son torse. Il caresse mes cheveux en douceur jusqu'à ce que je m'endors.

Encore du feu. Du feu partout. Je commence à en avoir assez du feu et sa chaleur insupportable.

Les démons de flammes et de métal fondu rampent au sol avec des cris d'agonie alors que je projette des torrent de feu sur eux.

Mais... Je pourrais arrêter cet enfer. Si je l'ai commencé, il y a certainement un moyen de tout cesser.

Je ferme les yeux et ignore les hurlements qui m'entourent de toute part. Il me suffit de changer le feu en eau et les noyer.

C'est ce que je fais. Je me concentre autant que je le peux et envoie des vagues géantes sur les monstres. L'effet est immédiat. Ils font demi-tour.

?- Laure?!

Non. Laissez-moi les tuer.

?- Laure! Qu'est-ce que tu fais?!

Non!

?- Lau...

Le lendemain, j'ouvre lentement les yeux, puis lève la tête vers lui. Il est paisiblement ensommeillé. Je n'ose pas bouger, me contentant de contempler son air serein.

D'humeur joueuse, j'embrasse le bas de sa mâchoire. Je fronce les sourcils lorsqu'il ne réagit pas à mon baiser. Je recommence, toujours aucune réaction.

Laure- Bucky, est-ce que t-

Je me redresse en parlant et m'enfonce dans le matelas. Je baisse des yeux intrigués vers mes genoux et remarque qu'ils baignent dans de l'eau.

Laure- Bucky?

Ma voix tremble. Je tourne la tête vers lui, cherchant un signe de vie sur son visage calme. Des bribes de mon rêve me reviennent en tête.

Laure- Non non non, Buck dit-moi que ça va.

Je m'assois à califourchon sur sa taille et caresse sa joue noircie d'une barbe de trois jours. Pas même un frémissement.

Laure- James...?

Je secoue ses épaules. Il retombe mollement. La panique me gagne dans toutes les pores de ma peau et je me lève pour courir vers la chambre de Bruce.

Il est 5:00 du matin et c'est à peine s'il semble éveillé.

Laure- J'ai besoin de toi, là maintenant. C'est vraiment urgent, je crois que j'ai tué Bucky!

Il ouvre de grands yeux et enfile ses lunettes. Les pas du docteur suivent les miens qui sont saccadés et imprécis.

Il entre et se fige devant le matelas gorgé d'eau. Je le regarde marcher jusqu'au corps qui semble endormi de mon mari et palpe son cou. Je vois ses doigts commencer à trembler.

Laure- Bruce?

Il ne bouge pas.

Laure- Bruce, est-ce qu'il va bien?

Bruce- Hum...

Il retire ses lunettes et les fait glisser entre ses doigts nerveusement avant de se tourner vers moi.

Laure- Non.

Bruce- Je crains qu'il soit décédé, Laure...

Je plonge mon regard dans le sien, refusant d'y croire. Mon cerveau fonctionne au ralenti, mon esprit prend beaucoup plus de temps que nécessaire pour assimiler l'information.

Laure- NON!

Je plaque une main sur ma bouche. Steve se précipite vers ma chambre, alerté par le bruit.

Steve- Qu'est-ce qu'il se passe?

Laure- Me touche pas!

Je recule jusqu'au mur de ma chambre et plaque mon dos contre celui-ci, des larmes brûlantes roulant sur mes joues, les yeux dans le vide.

Bruce- Laure, je-

Laure- J'AI DIT ME TOUCHE PAS!

Un éclair de flammes zèbre l'air de ma chambre. Je pousse un cri et me recroqueville contre le mur un peu plus.

Steve- Où est Bucky?

Il s'avance vers le lit, une expression macabre sur le visage.

Steve- Tu as tué Bucky?!

Laure- C'était pas volontaire...

Je pleure à chaudes larmes maintenant. Les Avengers se réunissent lentement un à un sur le pas de ma porte. Ils prennent un à un connaissance des dégâts.

Natasha- Bucky...

Steve- Comment as-tu pus faire ça?! Je croyais que tu l'aimais!

Laure- MAIS JE L'AIME!

J'éclate en sanglots pour de bon et me laisse glisser contre le sol, détruite. Consumée par la douleur, je ne fais que sangloter en silence, le regard vide. Je n'ai pas la force d'agir autrement.

Tony- Viens ici.

Laure- Non...

Je ferme les yeux et serre la mâchoire, tremblante de la tête aux pieds.

Il pose une main sur mon épaule.

Laure- Lâche-moi.

Tony- Certainement pas, non.

Il me fait me relever en vitesse et me soutient par les hanches. Je m'affaisse contre lui, muette, les yeux pleurant des larmes que je ne sens pas rouler sur mes joues.

Il me fait avancer doucement, mais alors que nous approchons de la porte, je me dérobe. Il tente de me retenir, mais je grimpe sur le lit et secoue les épaules de Bucky.

Laure- Debout. Lève-toi.

Ils me fixent, impuissants.

Laure- C'est le matin. Tu dois... Tu dois te lever.

Ses paupières restent closes.

Laure- James, merde, lève-toi!

Ma voix se brise et je me fais tirer par l'arrière. J'atterris plaquée sur le torse de Sam alors qu'il me berce contre lui en douceur et que je me vide de mes larmes.