Chapitre 23

276 28 4
                                    

Le lendemain matin.

Je suis installée sur le fauteuil de chambre d'hôpital, devant la fenêtre, je regarde la vie à l'extérieur. Je mange aussi des raisins, je savoure la nourriture. Quand j'ai eu mon premier repas hier soir, j'étais proche de sourire. La nourriture m'a confirmé ma liberté, je mangeais jamais pendant le kidnapping. Je commence à m'y faire, mais je ne peux pas rester seule avec un homme, même pas mon médecin. Je sais qu'ils sont gentils, mais je peux pas rester avec eux. J'ai toujours peur qu'ils deviennent violent avec moi, sauf quand une infirmière est présente.

Victoria  est revenue hier après-midi, elle m'a beaucoup parlé des filles, elles sont contentes de mon réveil. Je ne sais pas encore si je suis prête à les voir, mais je les aimes quand même. Jack n'est pas repassé, mais il a fait transmettre quelques affaires, comme mon ordinateur, mon portable et mes vêtements. Hier soir j'ai regardé des photos de nous, qui m'ont rappelé sa douceur. Mais je ne peux pas rester avec lui dans la même pièce, ça me terrifie rien que d'y penser.

Un coup contre la porte me fait sursauter, je ne m'attendais pas à une visite ce matin. Je me tourne sur mon siège, la personne ouvre la porte. Je ne vois pas qui c'est, je suis pas au bon endroit pour voir.

-Bonjour Amanda, c'est le docteur Lee. Je peux entrer ?

Je prends une profonde inspiration, me lève et vais derrière le lit, pour me protéger. Je vois bien mon psy, je lui fais signe d'entrer, même s'il est seul.

-Ça fait plaisir de vous revoir. Votre médecin m'a dit que vous ne parliez pas du tout ?

Je secoue la tête, le psy sourit, étonnant.

-Même pas avec moi ? Vous savez que je suis là pour ça.

Je sais, mais je n'ose pas parler.

-Amanda, on peut parler de la pluie et du beau temps, de vous avant le second kidnapping, mais j'ai envie de vous parler et d'entendre votre voix.

Je soupire, je ne veux pas... Le psy s'assoit sur le lit sans me lâcher du regard.

-Dites ce que vous voulez. Je veux juste vous entendre. 

Je me râcle la gorge et m'assois à mon tour.

-Je ne sais pas quoi dire docteur.

-Ce que vous désirez. Vous me connaissez.

Je cherche quoi raconter, mais rien ne me vient à l'esprit.

-Je vois que vous ne savez pas quoi dire. Alors je vais vous poser une question. Mes collègues m'ont dit que vous aviez toujours peur des hommes, que vous ne vouliez pas qu'ils vous approche. Pourquoi ce n'est pas le cas avec moi ?

-Je sais pas, je vous connais.

-Vous connaissez aussi Jack et pourtant vous le fuyez.

-J'ai pas envie qu'il me force à coucher avec lui et je n'ai pas envie d'imposer mes ressenties. Et je ne veux pas lui raconter.

-Jack ne vous forcera jamais à coucher, vous le savez bien. Et il est prêt à vous écouter. Il vous a perdu perdu pendant six mois, dont cinq en ayant peur de vous de vous retrouver morte.

-Vous n'allez pas me forcer à lui parler ? Ni chercher à me dire des choses blessantes ?

-Non, pas du tout. Je veux juste que vous le sachiez. Mais je ne vais pas vous forcer. Au contraire. Je veux que vous preniez votre temps pour que vous puissiez profiter de vos retrouvailles avec votre petit-ami.

-Et si je ne me relève jamais ? Si je ne m'en remets jamais de tout ça ?

Les larmes coulent de nouveau, mon psy bouge et vient devant moi.

Retrouve-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant