𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟯 - Friends

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Je me jette au pied de Zack, son visage est ensanglanté. Heureusement pour lui, Jace ne l'a pas frappé assez fort pour qu'il perde connaissance.

Je détourne le regard dans sa direction pour lui faire face.

— J'espère t'es fier de toi, hurlais-je sarcastiquement en espérant attirer son attention.

Je peine à me relever en essayant d'aider Zack. Il est salement amoché, mais contre toute attente, il me lance un sourire charmeur qui me fait rougir.

Je dévie le regard en grattant mon vernis à ongles de mon pouce. J'enroule l'un de ses bras autour de ma nuque avant de me diriger à l'infirmerie.

Une fois sur place, j'essaye de panser au mieux ses blessures. Lorsque je passe le coton imbibé d'alcool sur la plaie de sa lèvre, il grimace légèrement avant d'esquisser un sourire en coin.

Je romps le silence pour lui poser une question.

— Pourquoi vous vous êtes battus tous les deux ?

— J'en sais rien, me répond-il en soupirant. Il ne me supporte pas.

Il s'arrête un instant, me lançant une œillade attentive pendant que je continue de soigner ses blessures au visage.

— On était amis à une époque, reprend-il. Jusqu'à ce qu'il devienne un connard.

— Il n'aurait pas dû te frapper comme ça, quelle qu'en soit la raison.

Un hoquet de surprise s'empare de mes lèvres lorsque Zack m'attrape les mains. Je suis un peu mal à l'aise au vu de la situation.

— Lizzie ?

— Oui... ? lui répondais-je, hésitante.

— Merci ... pour ton aide.

Je lui renvoie un sourire pour éviter de montrer mon malaise.

— C'est... à ça que servent les amis, non ?

— Des amis, ouais.

Heurtée par sa phrase, je me recule.

Qu'est-ce qu'il a voulu dire là ?

Voyant mon visage confus, il écarquille les yeux se rendant compte de ce qu'il vient de dire tout haut.

— Je... Laisse tomber, oublie.

— Ouais... De toute façon, j'en ai fini avec tes plaies. Je... ferais mieux d'y aller, bégayais-je.

Je pivote sur moi-même et jette les cotons usagés dans la poubelle avant de sortir précipitamment.

Lorsque je ferme la porte derrière moi, je croise le regard de Jace qui sort à l'instant du bureau du doyen.

Mon sang ne fait qu'un tour, je ne sais pas si c'est par la colère car il a tabassé sans raison apparente un innocent ou bien par l'empathie de le voir si triste.

Ma raison l'emporte, me rappelant qu'il avait tout de même l'air si dévasté quand Zack parlait de sa mère. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de grave pour qu'il soit devenu aussi hostile.

Je tourne légèrement la tête à ma gauche. Jace n'est pas venu en cours depuis deux jours.

La sonnerie de fin de cours retentit, je soupire un grand coup en voyant qu'il pleut des cordes.

Il commence drôlement bien le week-end.

Ma mère m'a envoyé un message en sortant des cours pour me demander de passer à la supérette du coin, histoire d'acheter deux petites bricoles.

Je sais à quel point ses journées sont épuisantes, ça ne me dérange donc pas de me charger de ça.

Je marche un peu plus vite que d'habitude pour éviter au maximum la pluie, même si mes cheveux sont déjà complètement trempés.

Je prends rapidement un paquet de bouteilles d'eau minérales, quelques légumes et viandes, un soda et un paquet de bonbons avant de me rendre aux caisses.

Je saisis mon téléphone et renvoie un message à ma mère en lui disant que j'ai ce qu'il faut et que j'arrive d'ici cinq minutes.

Je suis interrompue lorsque j'entends la voix de la caissière demandant la personne suivante. Je présente mes articles sur le tapis.

— Bonsoir, dis-je timidement.

— Bonsoir, ça sera tout ?

J'acquiesce d'un signe de tête et procède au paiement en lui souhaitant une bonne fin de journée.

La fraîcheur de la pluie me surprend lorsque les portes automatiques s'ouvrent devant moi. Il fait beaucoup plus froid que lorsque je suis arrivée.

Soudain, je sens une large main sur mes hanches. Je me retrouve plaquée contre un mur devant un homme d'une quarantaine d'années.

Son haleine sent l'alcool, ses mains se baladent sur mon corps. Je suis incapable de faire quoi que ce soit. Son regard menaçant me glace le sang.

Qu'est-ce qu'il compte faire de moi ?

— Donne-moi ton fric, me hurle-t-il.

Totalement paniquée, je ferme les yeux en essayant d'extraire mon portefeuille de ma poche.

Et s'il avait un couteau dans sa poche. Oh mon dieu, et s'il me plantait avec ?

Mes pensées sont immédiatement stoppées en entendant la voix d'un homme.

— Il y a un problème ?

Jace ? Il me suit ou quoi ?

— Non, tout va bien, dit l'homme s'éloignant petit à petit de moi.

— Si tout va bien, alors pour pouvez laisser la fille tranquille, n'est-ce pas ?

— Oui, bien sûr. Excusez-moi.

L'homme s'éloigne du parking de la supérette.

Je tremble de nerf, encore incapable de bouger. Je viens de me faire agresser en début de soirée, à quelques minutes de chez moi.

Jace s'approche de moi en posant une main sur mon visage.

— Tout va bien ?

— Ouais, ça va... Il m'a juste ... foutu la trouille.

En me voyant frigorifiée dur à la pluie, il retire sa veste et la passe sur mes épaules. Un geste doux et délicat, ce qui est assez étonnant de sa part.

Sa veste sent bon, la même odeur boisée que celle qu'il avait dans le bus l'autre jour.

— Merci, au fait..., murmurais-je en baissant les yeux.

— Tout le monde t'aurait aidé dans ce genre de situation, dit-il en passant la main dans ses cheveux. Alors te fais pas de fausses idées, chaton.

— T'es... tellement imbu de toi-même. J'essayais juste d'être gentille et de te remercier.

— Tu poses un jugement alors que tu m'connais même pas, tonne sa voix grave. C'est vachement sympa comme attitude.

Je fronce les sourcils en retirant sa veste de mes épaules.

— T'as raison. Et j'ai pas envie d'apprendre à te connaître.

— Bien, parce que moi non plus.

— Super ! m'écriai-je.

Il me répond par un simple pouce levé. Je retire violemment sa veste de mes épaules avant de la lui tendre lorsqu'il me l'arrache des mains.

Quel manque d'éducation.

Sur le chemin du retour, je renvoie un texto à ma mère, lui disant que je suis en route. Elle avait déjà essayé de me joindre à deux reprises, elle doit s'inquiéter.

Not Who You Think I AmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant