𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟭𝟬 - Sick Thoughts

423 17 0
                                    


— T'es sûre que ça ne dérangera pas tes parents si je viens dormir chez toi, ce soir ? demandais-je à Olivia durant le cours.

Elle me sourit à pleines dents avant de me répondre.

— Pourquoi tu dérangerais ? Mes parents t'adorent, meuf ! Puis de toute façon, ils ne seront pas à la maison.

— Ah bon ?

— Ma connasse de sœur a décidé de faire une soirée en pleine semaine pour se faire sauter par toute la fac, donc tu comprendras qu'ils ne veulent pas trop assister à ça.

Nous éclatons de rire avant de nous faire repérer par Nolen. J'essaie de reprendre mon calme mais impossible à cause du rire d'Olivia.

Elle pivote sur sa chaise pour éviter de croiser mon regard et repartir de plus belle.

Je suis allongée sur le lit de Liv, mon bouquin théorique de littérature face à moi. Nolen nous a proposé de réaliser un projet artistique sur le chef d'œuvre de Lucy Maud Montgomery, Anne... la maison aux pignons verts.

Nous devons adapter le roman à notre époque pour que les étudiants du cours d'art dramatique puissent l'adapter en pièce, une chance que je connaisse déjà le livre par cœur.

La plume de Montgomery est si élégante qu'elle arrive à nous transmettre tant d'émotions sur chacun des personnages.

Mon père adorait lire, lui aussi. Certes des bouquins parlant de l'océan, mais il me semble avoir déjà vu plusieurs romans de King, Hemingway et Harper Lee dans notre bibliothèque.

Je jette un œil sur mon amie, assise au pied du lit.

— J'arrive pas à me concentrer avec sa musique de merde, grogne Olivia.

— C'est pas grave, n'y pense pas.

— Non, c'est bon ! J'en ai marre !

Mon amie se lève, ouvre la porte en furie et disparaît dans le couloir. La musique tambourine dans mes oreilles.

Je roule des yeux avant de sortir du lit et de la rejoindre. Je dévale les escaliers à toute vitesse en esquivant les étudiants qui ont été invités à cette soirée.

Je retrouve rapidement Olivia.

— Putain, elle est où ? hurle-elle en cherchant sa sœur.

J'examine en profondeur le séjour lorsque je remarque une longue chevelure rousse près du bar. Je pointe du doigt en direction de la fille pour attirer l'attention de Liv.

Elle fonce dans sa direction tel un taureau.

— Blair ! Putain, baisse ta musique !

— Qu'est-ce que tu me veux ? lui répond-elle.

— Baisse ta putain de musique, on essaye de réviser.

— C'est une fête, à quoi tu t'attendais ?

Olivia croise les bras, visiblement agacée par la tournure que prend la conversation.

— T'es pas toute seule à vivre dans cette maison, je te signale. En plus, on a promis à papa de ne pas faire de conneries.

— Je ne lui ai rien promis, Olivia.

Mal à l'aise, je jette des coups d'œil autour de moi pour éviter d'être impliquée dans leur querelle.

Se reposant sur le vieux canapé, je vois Jace avec une fille sur ses genoux.

Je vois que t'as pas trop perdu de temps, Evans.

Lorsque son regard croise le mien, mon cœur bat plus fort. Je peux voir dans ses yeux qu'il essaie de me défier, mais je ne céderai pas.

Je ne sais pas si je suis écœurée ou tout simplement en colère, mais en réalité, ça m'importe peu. Pourquoi est-ce que cela devrait me faire quelque chose ? Après tout, Jace est un connard prétentieux.

Je fais signe à mon amie pour lui dire que je remonte dans sa chambre. Il est hors de question que je donne à Jace l'occasion de m'humilier davantage.


Une fois la porte de la chambre fermée, je laisse éclater ma colère en criant de toutes mes forces.

Qu'est-ce qu'il ne tourne pas rond chez lui, bordel de merde ?

Au même moment, quelqu'un frappe à la porte. Probablement un couple qui cherche un endroit tranquille pour faire leur affaire. Je décide de les ignorer jusqu'à ce que les coups deviennent plus insistants.

Je soupire d'agacement avant de finalement ouvrir la porte.

— Salut Lizzie, toi aussi tu m'as manqué.

Jace pousse violemment la porte et entre de force dans la pièce. Folle de rage, je le confronte.

— Je t'ai jamais dit que tu pouvais entrer.

— T'es pas obligée d'être aussi désagréable, chaton.

— Sors de ma chambre.

— Techniquement celle d'Olivia, se moque-t-il. D'ailleurs, je pourrais savoir pourquoi tu te comportes comme une petite conne ?

Je reste fermée. Il ne se rend décidément pas compte du mal qu'il m'a fait durant les vacances ?

Des larmes me montent aux yeux.

— Ok, j'ai compris. J'peux au moins savoir pourquoi tu viens pas t'amuser en bas, comme tout le monde ?

— C'est pas tes affaires, Jace. Fous-moi la paix et dégage de cette putain de chambre.

Il avance vers moi, me forçant à reculer jusqu'à ce que je sois coincée contre la porte. Lorsque mon dos est totalement bloqué, Jace saisit mon menton et me force à le regarder.

Nos corps sont encore une fois proches l'un de l'autre, et il porte toujours ce parfum boisé que j'aime tant.

Je remarque qu'il mordille son piercing à la lèvre et que ses pupilles sont dilatées, semblables à celle d'un chat qui contemple son nouveau jouet.

— Fais attention à ce que tu dis, chaton. Tu ne voudrais pas dire quelque chose que tu regretterais plus tard, n'est-ce pas ?

Il effleure mes lèvres brûlantes avec ses doigts glacés. Mon souffle est entrecoupé lorsqu'il approche lentement son visage de mon oreille.

Je ferme les yeux pour me concentrer sur autre chose que ce garçon qui trouble mon corps.

— La tigresse s'est calmée ? susurre-t-il d'une voix rauque. Pourquoi t'es si nerveuse quand j'approche ma bouche comme ça, Elizabeth ?

Je frissonnais tandis que mon corps réclamait davantage ses caresses, mais ma raison s'y oppose.

Je le repousse avec force en le frappant sur la poitrine.

— T'as gagné, je vais sortir moi même !

— Pas la peine, je me tire.

Il saisit la poignée et ferme brutalement la porte en quittant la pièce. Un froid immense remet mes hormones en place.

Même s'il est tellement imbu de lui-même, je me rends compte que résister à ses avances sera plus difficile que je ne l'imaginais.

Not Who You Think I AmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant