Le matin suivant, Olivia a hésité à me réveiller en partant plus tôt pour la fac pour déposer un livre à la bibliothèque.
Je m'étire doucement avant de regarder les notifications sur mon téléphone. Je décide par la même occasion de supprimer Zack de mes contacts, aucune raison de le garder.
Après une bonne trentaine de minutes à scroller les Réels Instagram, je me rends compte que je suis en retard.
Je sors précipitamment du lit et récupère mes affaires. Je me prépare rapidement, en choisissant de porter un col roulé noir accompagné d'une jupe crayon courte aux motifs vintages. Je remets mes bottines noires portées la veille avant de me parfumer et de me maquiller légèrement.
Je me dépêche de sortir pour espérer ne pas rater mon bus, ce qui fût un échec.
Au même moment, une moto passant proche de mon arrêt de bus s'arrête. Il s'agit d'une Yamaha MT-07, et évidemment, la seule personne que je connais en possédant une n'est autre que...
— Tiens, tiens. Qu'est-ce que tu fais là ?
Jace retire son casque et se penche sur sa moto.
— J'attends mon bus, ça se voit pas ?
— Il est pas déjà passé, à cette heure-ci ? se moque-t-il.
— Oui, je l'ai raté.
Il tourne la tête, l'air pensif avant de me regarder à nouveau.
— Aller, monte. J'te dépose, me propose-t-il en me tendant son casque.
— Non merci, je préfère y aller à pied.
— Arrête d'être têtue et laisse-moi te rendre ce service.
— Tu me rendrais un immense service en me laissant tranquille, Jace.
Je l'entends grogner dans ses dents au moment où il se lève de sa bécane. Son regard est fermé, je dirais même glacial.
— C'est quoi ton problème, Jenkins ?
— Tu pues de la gueule, Evans.
Un rictus s'échappe de ses fines lèvres. Il s'approche dangereusement de moi, ce qui me donne la chair de poule.
Comme à son habitude, il se permet de m'attraper délicatement le menton pour plonger son regard dans le mien.
Je dois résister !
— Je ne comprends pas ce que tu attends de moi ? Un jour tu es gentil et attentionné, et le lendemain tu redeviens un connard prétentieux.
Je saisis sa main fermement, montrant ainsi mon mécontentement pour la dégager de mon menton.
— T'avise plus de mettre tes sales pattes sur mon visage, compris ?
Il arrache violemment sa main et tourne les talons, visiblement touché dans son égo. Sans dire un mot, il enfila son casque et s'éloigna.
Je cours dans les couloirs de la fac pour arriver à mon auditoire le plus rapidement possible. J'ai déjà raté le premier cours de la journée, donc difficile de passer inaperçu quand tu arrives en retard.
Adossé contre un mur, Jace me fait un signe moqueur pour me narguer. Je réponds poliment avec un doigt d'honneur en le dépassant.
Au loin, je vis Olivia concentrée sur son téléphone. Quand elle se détourna, elle poussa un cri de soulagement.
— Putain, t'étais où ? J'ai commencé à paniquer de malade !
— J'avais pas vu l'heure, du coup j'ai raté le bus. Pourquoi tu n'es pas en cours, tu m'attendais ?
— Evidemment, comme toujours.
Nous entrons le plus discrètement possible.
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— Alors, on se réveille la Belle au bois dormant ?
J'ouvre doucement les yeux suite à une caresse au visage.
Cette voix...
Je me rends compte que je me suis assoupie sur mon bureau à la bibliothèque, après le dernier cours de la journée. J'y étais pour réviser, mais il faudrait que je ménage un petit peu. Je dors très mal depuis quelque temps.
Je me redresse en m'étirant, je me rends compte que la personne qui me parlait n'était autre que Jace. Il est assis en face de moi, une main soutenant sa mâchoire.
— Tu... comptes me suivre encore longtemps ? baillais-je.
— Les cours sont finis depuis un moment. J'allais rentrer, et je t'ai vu allongée sur la table. J'avais pas envie de te laisser toute seule, donc me voilà.
Je tapote sur mon téléphone pour y voir l'heure. Il était déjà plus de vingt heures, je rangeais rapidement mes livres dans mon sac à main.
Nous nous levons tous les deux et quittons la bibliothèque.
Dans le couloir, nous avançons à une certaine distance. Ni trop loin, mais ni trop proche. Jace marchait devant moi, avec une démarche assurée.
Assez intimidée, je lui demande :
— Alors... Tu attendais depuis longtemps ?
— Une bonne heure, je dirais. Rassure-toi, je n'ai pas vu le temps passé en te regardant dormir.
Mon cœur battait à tout rompre et je sentais mes joues s'enflammer rapidement.
Ces dernières semaines à vouloir l'éviter à tout prix me prouvent à quel point, malgré tout, l'impact de ses mots reste important pour moi.
Jace pousse la porte de sortie et me la tient. Nous quittons le bâtiment, et nous nous rendons compte qu'il pleut des cordes.
Timidement, Jace me propose :
— Tu veux vraiment rentrer à pied par ce temps ? Mon offre d'avant tient toujours
Je prends un moment pour me décider en observant la pluie tomber. Les gouttes qui tombent sur le bitume dégage une odeur si délicate.
— D'accord, mais ça ne veut rien dire. Je te déteste toujours.
Je me retourne brièvement pour le regarder et je le vis sourire.
Je crois ne jamais l'avoir vu sourire avec autant de sincérité. Ses dents étaient parfaitement alignées et ses joues se creusaient, soulignant ses fossettes.
Qu'est-ce qu'il est beau...
Il me présente son casque et m'aide à l'enfiler.
Lorsque nous nous installons, il prend soin de m'aider à m'asseoir avant de démarrer sa bécane. Je me tiens fermement à sa veste.
Même à travers le casque, j'arrivais à sentir son odeur.
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Not Who You Think I Am
Romance« 𝐉𝐞 𝐭𝐮𝐞𝐫𝐚𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐢𝐜𝐨𝐧𝐪𝐮𝐞 𝐨𝐬𝐞𝐫𝐚 𝐯𝐨𝐥𝐞𝐫 𝐭𝐨𝐧 𝐦𝐞𝐫𝐯𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐱 𝐬𝐨𝐮𝐫𝐢𝐫𝐞. » Lizzie Jenkins a dû d'abandonner sa vie passée suite au tragique accident qui a causé le décès de son père. Elle souffrait de son absence...