𝗖𝗛𝗔𝗣𝗜𝗧𝗥𝗘 𝟭𝟮 - I Feel Like I'm Drowning

442 18 12
                                    


« — Papa ?

Il s'éloigne de moi. Ma mère se tient à mes côtés mais elle ne réagit pas. Aucun son ne sortait de sa bouche. Son regard était vide, aussi vide que le néant.

Notre monde s'écroulait sous nos pieds, dans des milliers de particules. Et pour cause, il n'était plus là. L'amour de sa vie, mon père, venait de disparaître dans un tourbillon de corruption emportant avec lui notre joie, notre amour.

— Papa !

J'hurlais de tout mon être. De toutes mes forces, ma voix était étouffée par le chaos qui régnait autour de moi. Ma mère restait aussi stoïque qu'une statue.

Des mains surgissant de l'obscurité m'attrapèrent par le cou, bloquant ainsi ma respiration. Je n'avais aucune échappatoire, aucun autre moyen de m'en sortir.

J'étais condamnée à la tourmente.

J'étais condamnée à vivre dans la tristesse.

J'étais condamnée à mourir de l'intérieur. »


Je tente de réguler mon souffle après une énième crise d'angoisse suite à ce cauchemar. Elles se font de plus en plus brutales ces derniers temps, me mettant dans un état quasiment proche de la tétanie.

Heureusement pour moi, la seule chose qui arrive plus au moins à me calmer c'est d'appeler le numéro qui appartenait à papa. Le simple fait d'entendre le son de sa voix lorsque je tombe sur la messagerie me fait penser qu'il n'est jamais vraiment parti.

Je m'extirpe de mon lit malgré la douleur atroce que me font subir mes muscles et je gagne rapidement la cuisine.

Ce matin, ma mère prépare le petit déjeuner. C'est son premier jour de congé depuis super longtemps, et c'est également le moyen pour elle de souffler un peu à la maison.

Généralement, lorsque cela arrive, elle décide de s'enfermer dans sa chambre pour déprimer de l'absence de mon père. Je sais qu'il lui manque énormément à elle aussi, mais c'est d'autant plus douloureux pour moi de la voir se laisser aller depuis qu'il n'est plus là. Elle n'a jamais pris le temps de trier ses affaires.

J'étais tellement distraite ces derniers jours que j'ai complètement oublié que c'était son anniversaire.

Une idée me vient alors que je descends de mon tabouret sur lequel je m'étais installée. Je me dirige vers les escaliers, gravis les marches rapidement pour aller chercher quelque chose au grenier. Si mes souvenirs sont bons, ma mère y avait stocké tous nos albums photos.

J'ouvre méticuleusement la trappe pour en sortir l'échelle. Une fois dans les combles, je regarde méticuleusement les cartons pour y chercher les albums. Je récupère la boîte et je fais attention en redescendant.

Ma mère se trouve toujours dans la cuisine, visiblement en train de préparer des œufs brouillés.

Je dépose la boite sur le plan de travail avant de lui déposer un bisou sur la joue et de m'enfuir m'assoir sur mon tabouret. Surprise, elle se retourne face à moi et découvre la boîte en carton.

— Joyeux anniversaire, maman.

Très touchée, quelques larmes perlent sur son visage lorsqu'elle termine de préparer le petit déjeuné avant de mettre le tout dans deux assiettes qu'elle pose face à moi.

Ma mère prend place sur le tabouret à ma gauche, et me prend la main.

— Merci Lizzie.

Je lui souris tendrement avant de poser ma tête sur son épaule.

Not Who You Think I AmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant