Feelings Fade With Distance [Terminé]

28 - Pour toujours

28 octobre

-Tu ne le finis pas?

Je regarde mon cappuccino le ventre noué puis je le tends à Callie. Elle le finit en quelques gorgées à peine.

-C'est ton combientième au juste?

-Je ne sais pas ça doit faire 4 ou 5 aujourd'hui.

-Il est 13h, tu vas bousiller ton cœur à force.

Elle hausse les épaules. Nous marchons déjà dans le centre-ville depuis une dizaine de minutes. J'ai décidé de poser mon après-midi aujourd'hui pour revoir Matéo et être coordonnée avec son jour de repos.

-Tu es toute tendue, je le ressens d'ici.

C'est vrai que je sens une énorme tension du bas de ma nuque jusqu'à mes épaules, c'est lui qui me fait ressentir ça à chaque fois. J'ai l'impression de revenir au point de départ et j'ai peur de refaire les mêmes erreurs, encore. 

Matéo est si parfait, peut-être trop pour moi visiblement. Il fait toujours ce qu'il faut, et c'est moi la méchante de cette histoire qui piétine ses efforts à chaque fois. Puis, si notre histoire s'est terminée une fois, je ne pense pas que recommencer amènerait une fin différente.

-Moi aussi j'aimerais avoir un jeune et beau sportif à mes pieds qui tuerait pour une minute passée avec moi. Tu m'as dit qu'il avait un ami ton Matéo d'ailleurs?

J'ai l'impression de revivre les conversations avec Connor à l'époque.

-Qu'est-ce que vous trouvez tous de si particulier à Nate.

-N'essaie pas de détourner la conversation même si c'est pour te rassurer. On est presque arrivés alors faut que tu reprennes la situation en main.

-Tu as raison.

Je reprends mon souffle, on inspire et expire tout doucement, ce serait idiot de déclencher une crise d'angoisse maintenant. Callie me prend dans ses bras et s'éloigne en direction du bureau, je lui ai promis un bon nombre de café pour tous les dossiers qu'elle va traiter à ma place cette après-midi. Je marche encore un peu seule, c'est plutôt agréable parfois, ça me permet de cogiter. 

Le temps n'est pas capricieux aujourd'hui, bientôt en novembre et je me permet encore de porter une veste assez légère. Je pianote sur mon téléphone en attendant Matéo au lieu de rendez-vous. Les actualités ne sont pas terrible entre la hausse des prix des matières premières et le dérèglement climatique, je me permets même d'aller dans la rubrique sport. 

J'ai quelques frissons à chaque fois que je vois un match encore plus lorsque le nom des équipes préférées de papa ressortent, mais il n'aurait pas voulu que je lâche le foot. Son ballon était sa vie, ça et ma mère étaient les deux choses qui comptaient pour lui avant que je ne vienne au monde. Je ferme les yeux, en pleine rue de Boston. 

Parfois j'ai l'impression qu'il est juste là à côté de moi, je sens sa présence. Je me demande bien ce qu'il me dirait, ce qu'il pense de toute cette histoire. Il appréciait énormément Matéo, comme un père, il en rigolerait sûrement.

-Tu ne m'a pas attendu trop longtemps j'espère.

Je rouvre soudainement les yeux, Matéo se trouve à un mètre de moi. Je détaille sa tenue, un sweat gris et un jean, avec sa paire préférée de basket comme toujours.

-Non à peine quelques minutes.

Son parfum m'irradie d'ici, je ne sais pas comment me comporter avec lui. Dois-je l'embrasser pour lui dire bonjour ou simplement sourire. Doucement on a dit, il faut y aller petit à petit, la deuxième option et donc celle pour laquelle j'opte. Il retire ses écouteurs et je peux entendre le son d'ici tellement il est élevé. nous commençons à marcher dans la ville.