22. Rassure-moi

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⭐️⭐️⭐️

— Vous avez fait quoi ?!

Nicolas s'était exclamé, sa voix montant dans les aigus. Un peu trop fort à mon goût, je ne tenais pas à ce que mon meilleur ami déballe toute ma vie privée à qui voulait l'entendre. Et surtout pas sur mon lieu de travail.

— Shh tais-toi ! Tu veux pas non plus que notre boss soit au courant ?

J'attrapai le bras de mon meilleur ami pour le traîner vers un recoin de l'entrée, près du bureau d'accueil. Techniquement, nous avions encore deux minutes avant de prendre notre service, et c'était bien pour ça que j'avais pris la liberté de parler à Nicolas. J'avais besoin de lâcher tout ce que j'avais en tête et sur le cœur depuis cette soirée de vendredi dernier. Cependant, à bien y réfléchir, j'aurais peut-être dû attendre qu'on ait terminé notre journée de travail avant de lui mentionner ma soirée avec Axel. J'avais presque oublié que Nicolas ne connaissait pas la discrétion.

— Tu te fiches de moi, Camille ? reprit-il, toujours choqué mais en chuchotant cette fois. Tu me fais une blague, là, pas vrai ?

Lorsque je ne répondis rien, gardant le silence avec probablement un air coupable peint en gras sur mon visage, Nicolas écarquilla les yeux. Je pus voir le moment où il comprit que je ne plaisantais absolument pas.

— Putain, Camille, j'aurais jamais imaginé ça de toi, fit-il faussement choqué, en me donnant un coup de coude. Je t'ai demandé de te bouger un peu et de l'embrasser, pas directement de passer au moment où vous enlevez vos vêtements. C'est quoi la prochaine étape ? Dans deux semaines c'est le mariage et ensuite l'adoption des enfants ?

Je levai les yeux au ciel, je savais qu'il n'était pas sérieux. Il ne se moquait pas vraiment, il ne me jugeait pas non plus, il me charriait simplement. De toute façon, mon meilleur ami avait parfaitement conscience qu'il serait très mal placé pour me juger à ce propos.

— C'est pas drôle, Nico, soupirai-je. J'ai l'impression que j'ai tout ruiné entre nous, mais on n'a rien pu contrôler.

— Mais je croyais que tu n'aimais pas les coups d'un soir ? souligna Nicolas. T'as changé d'avis tout d'un coup, t'as pas pu résister à ton beau gosse ?

— C'est différent, c'était pas un coup d'un soir, grognai-je en levant à nouveau les yeux au ciel.

— Tu l'as quand même entrainé dans ta chambre juste après l'avoir embrassé pour la première fois. Et vous y avez passé la nuit. Si c'est pas un coup d'un soir, alors comment t'appelles ça ?

— C'est différent ! insistai-je en élevant légèrement la voix. Axel est... différent. Je tiens à lui, j'ai l'intention de continuer à le voir, et je veux développer une relation. On est peut-être allés trop vite, c'est vrai, mais je ne considère pas Axel comme un coup d'un soir. Mais maintenant j'ai peur que ce soit exactement ce qu'il pense.

— Je doute qu'il pense que tu ne le considères seulement comme un simple coup d'un soir, me rassura Nicolas, soudainement redevenu sérieux. Vous avez passé tellement de temps ensemble avant ça, il sait que tu tiens vraiment à lui. Et s'il pense que tu le voulais simplement dans ton lit alors vous devez absolument en parler, tu dois le rassurer.

— J'aimerais bien, soupirai-je, mais il rejette tous mes appels et ne répond pas à mes messages. Il m'a ignoré tout le week-end. J'ai peur de l'avoir fait fuir, et qu'il ait pris peur aussi. J'ai peur d'avoir tout gâché, de l'avoir perdu avant même que tout ait commencé, et sans avoir pu m'expliquer.

— Laisse-lui du temps, me dit doucement Nicolas. Peut-être qu'il a eu peur, c'est vrai, ça arrive, mais il tient à toi aussi. Et je suis sûr qu'il acceptera d'en parler avec toi.

RISINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant