1. Irrésistible

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"L'amour à son instinct, il sait trouver le chemin du cœur comme le plus faible insecte marche à sa fleur avec une irrésistible volonté qui ne s'épouvante de rien."

Honoré de Balzac

⭐️⭐️⭐️

J'étais épuisé. Ma semaine avait été épuisante, ma journée avait été épuisante, et maintenant tout ce que je voulais faire c'était me détendre. Et cela impliquait prendre l'air, me changer les idées. Mais d'abord, je devais absolument me changer, prendre une bonne douche chaude et tenter de laisser s'échapper les tensions que m'avaient apporté ces quelques heures de travail.

Je tournai alors la clé dans la serrure de mon appartement et n'hésitai pas une seconde avant de passer la porte. Je me débarrassai directement de mes chaussures ainsi que de la sacoche que j'emmenai pour le travail et me dirigeai directement vers la salle de bain après avoir attrapé des vêtements de rechange.

Une fois sous le confort et réconfort du jais brûlant, je fis rouler mes épaules et m'obligeai à détendre ma nuque. J'aimais mon travail, j'adorais aider ces enfants, c'était tout ce que j'avais toujours voulu faire. Mais il fallait bien admettre que ce n'était pas un métier facile, il y avait des jours plus compliqués que d'autres. D'un point de vue professionnel et d'un point de vue social, au niveau de la communication avec les patients, mais aussi avec les parents.

Nous étions témoins de la souffrance, de la tristesse, du désespoir même parfois. Et c'était dur à voir. Mais il y avait aussi les sourires, les progrès, les petits miracles et les moments de bonheur, et alors cela valait toutes les difficultés du job, ça valait toutes les heures de batailles. Voir un des enfants quitter le centre en allant mieux faisait toujours partie de mes meilleurs souvenirs, même s'ils me causaient aussi un petit pincement au cœur.

Et puis les enfants étaient forts. J'avais même l'impression qu'ils avait parfois plus tendance à s'accrocher que les adultes. Ils étaient d'une volonté incroyable et ne baissaient jamais les bras. Malgré leur handicap ou l'accident qui avait chamboulé leur vie et qui justifiait de leur présence ici, dans ce centre, ils montraient tous les jours un courage à toute épreuve.

Et souvent, je ne me sentais pas légitime de me plaindre alors qu'eux subissaient ces épreuves si tôt dans leur vie en gardant la tête haute. Je les admirais.

Malheureusement, je restais humain, et la fatigue s'emparait de mon corps et de mon esprit sans que je ne puisse le contrôler, surtout après une si longue semaine.

A partir de lundi prochain, je changeai définitivement d'équipe, j'allais travailler avec des plus petits alors aujourd'hui j'avais dû rencontrer, me présenter et me familiariser avec les enfants que je retrouverai la semaine prochaine. Et si faire leur connaissance n'était pas compliqué, techniquement, gagner leur confiance l'était davantage. Certains venaient d'arriver et étaient encore en pleine détresse, en plein ajustement, d'autre ne communiquait pas beaucoup, voire pas du tout, alors il allait falloir trouver des moyens d'échanger avec lesquels ils seront à l'aise.

Certains étaient encore méfiants, et c'était compréhensible, mais je ne baisserai pas les bras jusqu'à atteindre mes objectifs, jusqu'à trouver un moyen de les aider. Nous devrons juste apprendre à nous apprivoiser.

Alors, même si l'appréhension jusqu'à lundi se faufilait dans mon esprit, j'étais impatient de rencontrer et de travailler avec ces mini-humains. J'étais impatient de les voir progresser, de les voir guérir au mieux, de trouver des solutions pour les aider. C'était aussi ce que j'aimais dans mon travail, trouver des astuces, des activités pour les aider et améliorer leur quotidien, favoriser leur socialisation et leur autonomie. Voir un enfant repartir du centre avec le sourire et des moyens d'accepter et de vivre un peu plus facilement avec son handicap était un accomplissement inégalable.

RISINGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant