"Le meilleur soutien dans les heures difficiles est la main d'un ami."
Louis-Philippe de Ségur
⭐️⭐️⭐️
Il était très exactement onze heures cinquante-deux et, comme prévu, je passai les portes du cinéma pour rejoindre Axel. Je l'admettais, j'étais impatient de le voir. Depuis ce dîner passé avec lui, je ne cessai de penser au jeune homme, il était omniprésent dans mes pensées. Et je ne pouvais repousser cette envie de passer encore un peu plus de temps avec lui.
Nos entrevues à l'hôpital, lorsqu'il rendait visite à Noé, ne me semblaient plus suffisantes. Nous nous disions bonjour en coup de vent, et j'avais conscience que je ne devrais pas autant me montrer collant ou obnubilé, je ne devrais pas avoir l'air de faire un caprice, mais je ressentais ce besoin de le voir plus. C'était incontrôlable.
J'étais content qu'Axel ait accepté de me revoir aujourd'hui, de me laisser venir le chercher à son travail, malgré la situation avec son frère et sa famille. Je n'avais pas l'intention de l'embêter longtemps, chaque moment passé avec lui était précieux, même s'il ne m'offrait que quelques minutes. J'avais attendu de le revoir avec impatience, certes, mais je ne prendrais que ce qu'il voudra bien m'offrir. Et, en attendant, j'avais au moins l'assurance qu'il déjeunerait quelque chose ce midi. Quelque chose me disait que, si je ne lui avais pas proposer de se voir, il serait rentré chez lui en courant sans rien avoir dans le ventre.
Alors j'avais peut-être l'air débile avec mon sac dans lequel je transportais notre déjeuner, peut-être était-ce idiot d'avoir passé la matinée en cuisine pour un garçon qui se dépêcherait certainement de prendre son repas en quelques minutes, mais au moins j'avais la conscience tranquille. Je faisais quelque chose qui me tenait à cœur, et Axel ne ferait pas l'impasse sur la nourriture. C'était gagnant-gagnant.
M'avançant un peu plus à l'intérieur du cinéma, je ne mis pas longtemps à repérer Axel. Il se tenait près du stand de pop-corn, en train de passer un coup de balai. Je devais bien admettre que je le trouvais adorable dans sa tenue imposée pour les employés du cinéma. Le voir me suffit à esquisser un sourire, et il me le rendit d'ailleurs lorsqu'il me remarqua arriver à sa hauteur.
— J'ai notre repas ! lançai-je directement, presque fièrement, en lui montrant l'intérieur du sac dans lequel reposait ma boîte hermétique.
— Oh je pensais qu'on achèterait des sandwichs, dit-il, étonné. C'est toi qui as préparé ça ?
— Oui, j'aime bien faire la cuisine, affirmai-je. Et on ne va pas continuer à manger des sandwichs à chaque fois qu'on déjeune ensemble. C'est un peu redondant, et pas très glamour.
— Mais fallait pas te donner cette peine, je...
— Axel, je te dis que ça me fait plaisir, le coupai-je. Et je pense que ça fait toujours du bien d'avoir un bon repas chaud dans le ventre après plusieurs heures de travail, tu crois pas ?
Axel planta ses jolis yeux chocolat dans les miens, m'observant intensément pendant quelques secondes, sans rien dire. Finalement, il baissa les épaules et poussa un léger soupir.
— Merci, céda-t-il dans un sourire timide. Ça me touche. Tu peux m'attendre cinq minutes ? Je vais me changer et j'arrive.
Je hochai la tête et observai Axel disparaître dans une pièce réservée au personnel. Lorsqu'il en ressortit, quelques minutes plus tard, je vis que son joli sourire n'était pas si détendu que ça. Il ne semblait pas mécontent de me voir, non, c'était plutôt qu'il paraissait préoccupé. Son visage était sérieux, presque fermé, et il s'accrochait à son téléphone. Il tentait néanmoins de cacher son comportement en arrivant près de moi, gardant cette attitude avenante et chaleureuse, mais je commençais à le connaître. Et j'avais une petite idée de ce qui lui traversait l'esprit à cet instant.
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RISING
Romance⭐️ Tome 2 saga FALLING Après une rupture brutale, Camille Lennec a décidé de prendre un peu de temps pour lui, préférant soigner son cœur avant de le donner à quelqu'un d'autre. Alors, oubliant sa vie sentimentale, il se voue corps et âme à son tr...