RISING

42. Chanceux

⭐️⭐️⭐️

Je devais être l'homme le plus heureux du monde à cet instant. Je partais en vacances avec mes deux garçons préférés. J'allais leur faire découvrir une autre partie de mon univers. J'avais cette chance là, cette possibilité de les emmener avec moi pour voir un autre paysage et respirer un nouvel air. Parce que Axel me faisait confiance.

Et je ne pouvais pas me sentir plus chanceux.

C'était fou quand on y pensait. Si on m'avait dit, il y a quelques semaines de cela, que ma vie serait désormais illuminée par la présence de mon incroyable petit-ami et de son adorable petit frère, je n'y aurais pas cru. Il y a trois mois, Axel et moi nous ne nous connaissions pas, il y 3 mois Axel n'avait aucune intention de laisser quelqu'un entrer dans sa vie, il y a trois mois je tenais encore à protéger mon cœur contre toute autre fêlure.

Et pourtant aujourd'hui on en était là, à charger leurs bagages dans ma voiture quelques minutes avant notre départ.

J'avais l'impression que Axel était encore plus stressé que Noé. Faire un long voyage en voiture serait une grande étape pour le petit garçon, et j'allais faire tout mon possible pour que le trajet se passe au mieux possible pour lui. En tout cas ça me faisait plaisir et me rassurait que Noé me fasse confiance pour ces quelques heures sur la route. Axel ne m'avait pas menti, son petit frère m'avait à nouveau assuré être prêt à faire ce voyage si je conduisais prudemment la voiture.

Sa confiance m'était précieuse. J'allais l'honorer.

En revanche, Axel était celui qui gardait les mains tremblantes alors qu'il installait son petit frère à l'arrière de ma voiture. Je savais qu'il avait peur que Noé fasse une nouvelle crise d'angoisse, que ce trajet lui rappelle son traumatisme et qu'il le vive mal. Mais j'étais certain que nous pouvions nous en sortir, et nous allions prendre toutes les précautions pour que Noé se sente bien pendant ces quelques heures. Je savais aussi à quel point il avait fait beaucoup de progrès avec sa pédopsychiatre quant à la gestion de son traumatisme. Bien sûr, il n'allait pas disparaître comme ça, mais Noé était très courageux et déterminé à trouver les clés pour ne plus le laisser handicaper un peu plus sa vie.

Alors j'étais confiant.

Et puis ça en valait la peine. J'étais certain que, une fois arrivés là-bas, la route serait la dernière chose à laquelle on penserait. Nous serions trop occupés à profiter.

Alors, lorsque Axel se redressa et m'envoya un regard inquiet, je ne pus faire autre chose que ce que je lui avais promis ; le rassurer. Je plongeai donc mon regard dans le sien avec sincérité et attrapai ses mains tremblantes avant qu'il ne s'engouffre dans la voiture.

— Respire, Axel, soufflai-je doucement. Noé se sent prêt, fais-lui confiance. Et tu sais à quel point je vais être prudent. Tu vas rester avec lui et on fera autant de pause qu'il le faudra s'il en a besoin. Il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal, d'accord ?

Doucement, Axel hocha la tête puis il prit une grande inspiration. Il fallait que lui aussi soit prêt.

— Oui, t'as raison, tout va bien se passer, murmura-t-il.

— Exactement.

Je me rapprochai de lui et posai ma main droite sur sa joue, me penchant légèrement pour que mes lèvres retrouvent les siennes dans un rapide baiser rassurant. Après m'être assuré une dernière fois que Axel était prêt, je le laissai s'installer dans le véhicule et fermai la porte derrière lui. Je me dépêchai de me mettre au volant et démarrai la voiture.

Nous étions partis.

Je me retrouvai tout seul à l'avant de la voiture. Sans même que nous ayons besoin d'en discuter, Axel avait pris place à l'arrière. Il tenait à être à côté de son petit frère, comme à chaque fois qu'ils montaient en voiture. Ça les rassurait tous les deux, et ça ne me dérangeait absolument pas. Tout ce que je voulais, c'est qu'ils se sentent le plus confortable possible. Et s'ils avaient besoin de la présence de l'autre, s'ils avaient besoin de se tenir la main alors ça m'allait parfaitement.