RISING

6. Prendre Un Risque

"Aimer, c'est avant tout prendre un risque."

Marc Levy

⭐️⭐️⭐️

Je refermai la portière passagère de ma voiture après avoir vérifié que je n'avais rien oublié, puis je fis le tour du véhicule pour m'installer au volant. Nous étions le week-end et j'avais besoin de respirer un peu, de prendre l'air. Si je ne m'éloignais pas, si je restais deux jours enfermé dans mon appartement, seul, je finirais par ruminer. Et me rendre au cinéma.

Or, je doutais qu'Axel veuille me voir pour l'instant. Je savais bien que si je me pointais au cinéma, le jeune homme finirait par penser que je le harcelais réellement. Et je voudrais éviter qu'il se braque à nouveau, surtout lorsque je me rappelais la façon dont il était parti, mettant brusquement fin à notre discussion, deux jours plus tôt.

Alors, même si quelque chose en moi mourait d'envie de le revoir, je crois que quelques jours passés éloignés ne pourrait pas nous faire de mal. Si j'insistais trop auprès d'Axel, il finirait par se fermer à moi complètement - ce que je ne souhaitais absolument pas - et si je restai à Paris aujourd'hui alors je serais bien trop tenté d'insister.

La meilleure solution était donc de prendre du recul et de quitter Paris pour quelques heures. C'est pourquoi j'avais décidé de rendre visite à mes parents aujourd'hui. Je savais pertinemment qu'ils étaient exactement ce qu'il me fallait en ce genre de période, j'avais besoin de leur présence et de leurs conseils. Je savais que je pouvais toujours compter sur eux, j'avais la chance d'avoir des parents formidables, aimant et compréhensifs, qui me soutenaient aussi. Alors à la moindre petite chose qui me rongeait l'esprit, je me sentais complètement en confiance pour leur en parler. Et je ne leur en serais jamais assez reconnaissant.

C'est donc impatient de les retrouver et de m'éloigner un instant de l'air parfois oppressant de Paris que je mis le contact. Pourtant, même si tout le but de cette démarche était de prendre du recul et de m'aérer l'esprit, je ne pus empêcher mes pensées de vagabonder pendant tout le trajet. Et elles revenaient constamment vers la même chose, ou plutôt vers la même personne ; Axel.

Rien que je ne puisse faire était assez efficace pour arrêter de passer tout mon temps à revenir vers lui, à revenir vers notre conversation que nous avions eu à la cafétéria du centre, à revenir sur ce conflit qui faisait désormais rage en moi. Je ne savais plus ce que je devais faire. Est-ce que je devais me tenir éloigné et ne plus insister, ne plus me mêler de sa vie ? Ou est-ce que je devais continuer, m'assurer qu'il ne s'écroule pas sous ses responsabilités ? Est-ce que j'avais même le droit d'insister, étant donné mon poste au centre, étant donné que je faisais partie de l'équipe qui était censée aider Noé ? Surtout lorsque mes sentiments s'en mêlaient.

Des sentiments qui commençaient à prendre beaucoup de place alors que je le connaissais à peine, alors que je m'étais promis de ne pas recommencer à m'attacher trop vite. Pourquoi fallait-il toujours que je laisse mes sentiments me contrôler alors que je me promettais de faire l'inverse ? Malheureusement j'avais conscience que ces traitres d'émotions et ce traitre de coeur n'en faisaient qu'à leur tête.

Il était difficile de ne pas trouver Axel adorable. Tout en lui était attirant, et je ne disais pas seulement ça parce qu'il me plaisait physiquement. Oui, il me plaisait, je l'admettais, mais ce n'était pas seulement ça qui faisait que mon coeur ratait un battement lorsque je le voyais. Il y avait aussi sa gentillesse, son dévouement pour son frère, la lumière qu'il dégageait lorsqu'il parlait de ce qui le passionnait, il y avait ses failles aussi qui le rendait plus fort que fragile à mes yeux.