L'arrivée À Duskwood

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Quand je suis sortie du train, je n’ai pas pu m’empêcher d’admirer le paysage : la forêt s’étendant à perte de vue, l’air pur… tout ce que j’ai toujours désiré. Sortie de ma rêverie par la réalité de Duskwood, j’ai immédiatement remarqué les cheveux roux de Jessy et la silhouette élancée de Dan. Ils m’attendaient sur un banc, côte à côte. Le vent jouait dans les cheveux de Jessy, et je me demandais combien il pouvait faire froid ici. D’où je viens, même en hiver, il ne fait jamais vraiment froid, et là, je me suis souvenue que je n’avais pas emporté de vêtements chauds… Jessy me fit sortir de mes pensées.

Jessy : Mia, ma poulette, enfin la bande va être au grand complet !! Mia : Presque…

Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que la bande ne serait jamais vraiment au complet, il manquerait toujours Jake.

Jessy : Ne t’inquiète pas, je suis sûre qu’il est en vie. Après tout, les policiers n’ont pas trouvé de corps. Mia : J’espère…

Jessy essayait de me rassurer tant bien que mal, mais même si les policiers ne l’avaient pas retrouvé, cela ne voulait pas dire qu’il était en vie. Il pouvait très bien être sous des rochers ou encore dans une partie inaccessible à cause de l’effondrement. Cette idée me rendait folle, elle devenait une obsession.

Dan : Eh alors, on ne me dit pas bonjour ? me demanda Dan, un air faussement fâché peint sur son visage mais une lueur taquine dans les yeux. Mia : Si, désolé, Jack Daniel’s.

Dan : Haha, très drôle. Salut ma mignonne, content que tu sois parmi nous. Allez, on rentre au bercail !

Sur le chemin jusqu’à l’appartement de Jessy, je me laissais subjuguer par le paysage. Duskwood se révélait encore plus magnifique que dans mes rêves les plus fous. La nature, souveraine, dominait la ville, la forêt semblait engloutir le village, ou peut-être était-ce simplement la Terre qui reprenait ses droits. Mais même face à cette splendeur, un seul endroit hantait mon esprit : le Roc Noir. Je brûlais d’envie de m’y rendre dès que possible, en secret, mais cela devrait attendre. D’abord, je devais rentrer, déposer mes valises et retrouver le reste de la bande…

Cléo, Lilly, Hannah : Surprise !!! Mia : Salut tout le monde, je suis tellement contente d’être enfin arrivée.

Je fis la bise à Cléo, puis, hésitante, je tendis ma main à Hannah. Je ne savais pas trop comment me comporter avec elle, après tout, je ne la connaissais pas vraiment. Mais elle, sans une once d’hésitation, me tira vers elle et m’enlaça, murmurant un timide “merci”. C’était fou comme, maintenant qu’elle était là, en face de moi, je n’avais plus aucun doute sur le fait que nous allions nous entendre à merveille, contrairement à mes débuts avec sa sœur Lilly.

Thomas : Mia, tu es là ! Je tenais vraiment à te remercier pour nous avoir aidé à retrouver Hannah. Je ne saurai jamais assez te remercier, et je te demande encore pardon d’avoir cru, ne serait-ce qu’un instant, que tu pouvais être la responsable. Mia : Il n’y a pas de quoi…

Lilly : J’ai une question. Mia : Vas-y. Lilly : Tu as des nouvelles de Jake ? Mia : Non, aucune…

Lilly ignorait à quel point une simple question pouvait me bouleverser, me faire osciller entre rires et larmes. Chaque mention de Jake ravivait une tristesse profonde, un sentiment inévitable quand il s’agit de son frère. Mais la dure réalité était là : je ne pouvais lui répondre que par la négative. Aucun contact, pas même un message crypté ou une énigme, rien de Jake.

Hannah : J’ai vu un homme avec une capuche sortir avec Richy. Je suis sûre que c’était Jake, même si je ne l’ai jamais vu en vrai. Jake est en vie, je te le promets.

Mia : J’espère vraiment que tu as raison. Il me manque tellement…

La voix d’Hannah était empreinte d’une certitude réconfortante, mais une ombre de doute planait encore dans mon esprit.

Hannah : Toi et Jake, vous êtes ensemble ?

Mia : Je l’aime, et il m’aime. Donc oui, je pense qu’on peut dire ça.

Hannah : Hihi ! J’ai une belle-sœur !

Un rire léger s’échappa de mes lèvres, un rire qui cachait à peine la douleur de l’absence de Jake.

Mia : Haha, oui…

L’incertitude de ma place dans leur vie, sans Jake pour confirmer nos sentiments partagés, pesait lourdement sur mon cœur. La tristesse s’insinuait, froide et implacable, à chaque pensée de lui.

Lilly : On a une belle-sœur, et pas cool en plus parce qu’elle ne m’a même pas dit bonjour. Mia : Toi, je te boude ! lui répondis-je, un rire clair s’échappant malgré la lourdeur de mon cœur.

Lilly me regarda avec des yeux emplis de remords, la culpabilité tissant des ombres sous ses paupières.

Lilly : Je vais devoir te dire combien de fois que je suis désolée ? Je ne savais pas que Jake était notre frère, à Hannah et moi. Et avoue que toi et la manière dont tu es arrivée dans le groupe, c’était suspect. D’ailleurs, ça l’est toujours.

La suspicion dans sa voix était un poignard acéré, mais ses mots portaient moins de poids que la peine qui m’habitait.

Cléo : Est-ce que Richy t’a expliqué la raison pour laquelle Thomas a reçu un SMS de ton numéro ? Mia : Non, il ne m’a pas parlé de ça. Il n’avait pas la tête à ça, il voulait surtout se faire pardonner.

Cléo hocha la tête, ses yeux scrutant les miens, cherchant une vérité que je n’étais pas prête à révéler.

Cléo : Peut-être qu’il te l’expliquera ? Mia : Peut-être…

Le mot résonna entre nous, chargé d’un espoir ténu et d’une attente silencieuse.

Je n’avais jamais cherché à comprendre pourquoi mon numéro avait atterri sur le téléphone de Thomas, ni pourquoi j’avais été entraînée dans toutes leurs histoires. C’était un enchaînement de circonstances qui m’avait permis de tisser des liens sincères, et sans cela, Jake n’aurait peut-être jamais pris contact. Mais, au fond de moi, une question persistait, lancinante… Pourquoi moi ?

Je ne pouvais pas vraiment me plaindre. Grâce ou à cause de cette méprise, j’avais trouvé ce que toute femme rêve d’avoir : l’amour et l’amitié. Mais cette pensée ne parvenait pas à dissiper le voile de mélancolie qui s’attachait à mon âme.

Mia : Pourquoi moi ? murmurai-je, plus pour moi-même que pour quiconque d’autre.

Lilly : Mia, tu es pensive ? demanda-t-elle, une pointe d’inquiétude perçant la douceur de sa voix.

Mia : C’est juste… Jake. Il me manque, et tout cela me semble si surréaliste.

Lilly s’approcha et posa une main réconfortante sur mon épaule, un geste simple mais chargé d’une chaleur fraternelle.

Lilly : Il nous manque à tous. Mais tu sais, je crois que c’est le destin. Tu étais censée être ici, avec nous.

Les mots de Lilly étaient censés apporter du réconfort, mais ils ne faisaient qu’alimenter les flammes de mon incertitude.

Mia : Le destin, hein ? Peut-être… Mais parfois, je me demande si le destin n’est pas juste une excuse pour les coïncidences que nous ne pouvons pas expliquer.

Un silence pensif s’installa entre nous, chacune perdue dans ses réflexions. La nuit commençait à envelopper Duskwood de son manteau étoilé, et quelque part, au-delà de l’obscurité, je savais que Jake regardait le même ciel, partageant peut-être les mêmes pensées.

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