XV. accélérer

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- T'es déjà monté à cheval ? Demanda la libraire.

- Une fois en Argentine pour le clip avec notre père, j'ai détesté.

- Ah bon ? Pourquoi ?

- Je suis pas à l'aise. Avoua Oli en riant.

- Cette fois-ci tu sera à l'aise, je suis sûre que ça va bien se passer.

- Je l'espère.

Le moniteur expliqua les consignes aux deux vacanciers et les aida à préparer leurs chevaux.
Joy grimpa la première sur son cheval brun et observa le rappeur faire de même sur l'étalon blanc.

- Let's go ! S'enthousiasma la Mexicaine en avancant vers la forêt.
On a de la chance qu'il fasse si beau.

- C'est vrai, j'adore voir le soleil passer à travers les feuilles des arbres. On croirait être dans un autre monde.

Les deux protagonistes souriaient en avançant, la tête vers le ciel. Ils restèrent silencieux un long moment, trop occupés à contempler le paysage autour d'eux. Mais après un petit moment, Olivio redéposa ses yeux sur Joy et la regarda sérieusement.
Il observa ses longs cheveux bouclés, ses grands yeux, ses lèvres épaisses, son nez ronds, ses jambes fines, sa veste marron, son petit sac vert pomme, son sourire angélique.
Elle était belle... Il avait rarement rencontré une femme si belle, à ses yeux il n'y avait qu'elle qui possédait ce charme si paralysant.
Mais tout ça n'était qu'à ses yeux, car en réalité Joy était physiquement comme tout le monde, elle était une jolie fille mais si Oli la regardait tant ce n'était pas pour son physique mais plutôt pour ce qu'il ressentait pour elle.

Et si on s'aimait ? Songea t-il.
Et si je m'accordais le droit de faire ce que j'ai envie sans me préoccuper du futur ? Et si un jour je l'embrasse ? Où est le problème ?
Cette promenade suspendue dans le temps permettait au rappeur de réfléchir sur ses sentiments qui commençaient de plus en plus à se concrétiser.
Voudrait-elle de lui ? Peut être...
Le plus grand rêve de Joy était de trouver l'amour, et si il était celui qui allait lui permettre de le réaliser ?

- Souris, t'es filmé ! Cria la brune.

Le Toulousain sorti de ses pensées et salua le caméscope.

- Tu l'as emmené pour la ballade ?

- Je l'emmène partout.

- T'as pas peur qu'il se casse ?

- Il est là pour filmer, si je le laisse à la maison je ne vais pas pouvoir filmer grand chose...

- Pas faux.

- Bon, tu viens ? On accélère un peu.

- Galop ?

- Allez !

Ils donnèrent quelques petits coups sur leurs chevaux pour les faire avancer et partirent dans une course en pleine forêt. Le vent fouettait leurs joues et s'inflitrait dans leurs tee-shirt ce qui les faisaient légèrement voler.
À cet instant précis, il ne pensaient plus qu'à accélèrer encore et encore.
La maladie, la mort, les doutes, le stress, l'amour, les remises en question...
Tout cela était devenu inexistant.
Le soleil brillait de plus en plus fort dans le ciel, quelques bruits lointains d'eau qui coule accompagnaient cette course folle, la verdure qui les entourait venait parfois se frotter à eux et égratigner leurs bras mais c'est à peine si ils s'en rendaient compte.
Les seuls moments où ils daignaient déroger leurs yeux du chemin était exclusivement pour se regarder avec défiance.
Olivio apparentait le bruit des sabots galopants à un rythme de musique, il ne souhait qu'une chose : accélérer de plus en plus vite ce rythme.

maux rosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant