XVII. la belle au bois dormant

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Joy dormait encore, Oli lui, n'avait quasiment pas fermé l'oeil de la nuit. Trop tourmenté par la soirée d'hier, il n'avait cessé de tourner encore et encore dans son lit.
Il se rendait compte qu'il était déjà amoureux, que c'était trop tard et qu'il fallait qu'il souffre d'une manière ou d'une autre.
Si seulement il avait écouté son frère... Joy était une belle personne mais si il n'était pas parti en vacances avec elle, cela lui aurait tout de même facilité la vie.
Il était 11 heure et demi, la libraire dormait encore, du moins elle n'était pas sortie de sa chambre.
Oli tendait à penser qu'elle ne voulait juste pas le voir après la catastrophique soirée qu'ils avaient passé.

Son portable vibra, il le sortit de sa poche et décrocha :

- Hey ! Oli, comment tu vas ?

- Salut Opaline... Ça va. Et toi ?

- Très bien, je t'appelle pour avoir de tes nouvelles. J'ai appris par Flo que tu avais perdu un ami proche récemment, j'ai pas osé t'appeler le jour même par peur d'être maladroite dans mes propos.
Je ne savais pas si tu voulais vraiment parler et je me suis dis que tu devais être déjà bien entouré par tes amis de Biarritz.

- Ah... Ça... Ouai... Ouai...
Oui, mes potes ont été là pour moi et je me sens mieux. C'est toujours douleureux d'y repenser mais j'apprends à faire le deuil, on ne se voyait qu'une fois par an lui et moi.
Ce qui est dur c'est surtout de me dire qu'il est parti du jour au lendemain, même lui n'a pas eu le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait, ni même ses proches...
Enfin c'est... Horrible... Bref.

- T'as raison, je crois que le plus triste c'est que ce soit dans un accident si soudain. Personne n'a pu se préparer, je pense que c'est moins dur de perdre un proche quand on est averti, si il est malade ou quoi... C'est très dur aussi mais c'est quand même moins brutal.

- Je... Ouai... Je...

Il soupira en perdant ses yeux dans le vide, le téléphone collé contre son oreille.

- Olivio ? Tu m'entends encore ? Moi je t'entends plus.

- Ah ouai ? Ça doit buger.
Je te laisse, ça capte pas bien là où je suis.

Il raccrocha amèrement et fixa le miroir face à lui, son reflet était dur à affronter.
Une énorme culpabilité lui pesait dans l'estomac : il avait embrassé Opaline, il lui avait menti sur sa destination de vacances, il ne lui avait même pas signalé l'existence de Joy.
Quant à Joy, il avait flirté avec elle sans lui dire qu'il flirtait avec une autre. Tous ces mensonges était dans sa tête comme un sac de noeuds, lui même se perdait dans son baratin et ne savait même plus ce qu'il avait avoué ou non.
Cela faisait 15 jours qu'il n'avait pas arrêté de mentir, comment Joy pouvait-elle l'aimer ?
Il était tout ce qu'elle détestait, mais même ça il lui avait caché.

- T'es beau je te rassure, arrête de te dévisager comme ça. Bailla la brune en débarquant dans le salon.

- Oh... T'es réveillée ? T'as dormi longtemps aujourd'hui.

- Oui je me suis réveillée.
T'inquiète je ne suis pas encore morte. Piqua t-elle.

- À ce propos... Je voulais encore m'excuser pour hier soir, j'ai totalement dérapé et je m'en veux. Je n'aurais jamais dû dire tout ça.

- Laisse tomber, on en parle plus.
T'es pas amoureux, ok, on passe à autre chose.

- T'es sûre ?

- C'est pas à moi d'être sûre. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je te force ? Non.
Ça sert à rien d'en discuter plus longtemps, je t'apprécie malgré tout et je suis contente d'être avec toi même si il ne se passe rien entre nous. Fin de la discussion.

maux rosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant