XXIV. maux roses

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Une douce mélodie au piano retentissait depuis l'enceinte qu'avait déposé Olivio sur l'herbe. Son bras reposait autour de l'épaule de Joy, ils fixaient l'eau de la Garonne légèrement teintée de rose grâce au reflet du coucher de soleil. La brise faisaient envoyer les cheveux bouclés de la brune sur le côté et chatouillait le cou du rappeur, le silence était agréable.
La main de Joy se glissa dans celle d'Oli, il serra leurs doigts entre eux et soupira de bien-être.
Il se sentait apaisé.
Apaisé... Seulement pour un certain temps...
Le bruit de la respiration saccadée de Joy le ramena rapidement à la réalité.

- Tu te sens bien ? Demanda t-il.

- Oui, ça va.

Il colla son oreille contre sa poitrine et écouta son coeur battre, cela le rassurait. Elle lui caressa la joue en baissant la tête.

- Oli il faut que je te dise quelque chose.

- Oui, dis moi.

- Je sais que tu n'aime pas parler de ça mais c'est important. Quand je vais partir...

- Joy pas maintenant s'il te plaît. La coupa t-il.

- C'est important.

Il souffla et releva la tête vers elle.

- Quand je vais partir... J'ai besoin d'avoir l'assurance que tu restera heureux.

- Je ne peux pas t'en donner l'assurance.

- Oli, c'est le jeu.
Depuis le début t'es conscient de ce que j'ai et je fais tout pour que tu ais la même vision des choses que moi. J'aimerais que tu sois préparé à ma mort et que tu sache comment réagir. Je ne veux pas que tu pleure, surtout pas.

- Bien sûr que je pleurerais, je veux pas te perdre. Je veux pas...
Mais pourquoi on parle de ça ? T'as 24 ans, sur Internet ils disent que les femmes atteintes de cardiomyopathie vivent en moyenne jusqu'à 34 ans... On a 10 ans devant nous, on s'en fout de l'avenir.

La libraire serra ses lèvres entre elles, elle n'avait jamais menti à personne. Alors pourquoi cachait-elle à Oli qu'elle approchait du stade terminal ?
Il n'était pas assez fort mentalement pour l'accepter. Elle était terrifiée à l'idée de le faire souffrir.

Elle retourna ses yeux vers l'eau et entoura ses bras autour de ses genoux en se recroquevillant.

- Tu te rappelle en Floride quand tu m'a demandé quelle était ma plus grande peur ? Commenca Joy. À ce moment là j'en avais pas mais maintenant j'en ai une.
J'ai peur que ma mort te tue toi aussi.

Les yeux du Toulousain s'humidifièrent et sa gorge se serra.

- Finalement je comprends tout maintenant... Reprit-elle. Je comprends ton hésitation à te mettre en couple avec moi, je comprends la colère de ton frère... Je viens de comprendre que je pouvais te faire souffrir.

Oli sentit son coeur se remplir de détresse.
Elle avait perdu sa naïveté, il préférait quand elle ne comprennait pas. Il préférait la voir faire des blagues sur sa maladie, désormais il la voyait se comporter différement.

- Joy, t'as peur de mourir ?

- J'ai peur de te laisser seul. Réctifia t-elle.

Il acquiesca silencieusement et fronça les sourcils en regardant le ciel.

- Pour le moment on est ensemble, profitons en. Sourit-il difficilement.

- Oui... T'as raison... Je rêve ou tu deviens un homme positif ?

- Tu déteins sur moi.

- Il faut croire.

- T'as une coccinelle dans les cheveux. Déclara t-il en lui retirant.

Elle se laissa faire et observa l'insecte posé sur la main du rappeur.

- Je crois que j'attire les animaux, j'ai toujours pleins d'insectes sur moi.

- Il n'y a pas que les animaux que tu attire.

- J'attire les Olivio.

Il la regarda en riant avant de s'allonger sur l'herbe et de fixer le ciel.

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Chapitre un peu plus court que d'habitude ;)

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