VIII. un coussin fleur

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Le soleil brillait et se reflétait sur les cheveux ondulés de Joy. Elle lisait avec attention «Les Contemplations» de Victor Hugo en sirotant un thé glacé.

Olivio entra soudainement dans la boutique et lui tendit un bouquet de tulipes violettes, elle releva la tête intriguée et se mit à sourire à la vue de cette jolie attention.

- C'est gentil. Murmura t-elle en fermant son livre.

- Pour me faire pardonner de la dernière fois.

- Je vais les mettre dans un vase, j'arrive.

Le rappeur observa la brune s'en aller vers une pièce dans l'arrière boutique et attendit en fouillant des yeux le décor.
Il prit le bouquin laissé en plan par Joy et le feuilleta rapidement.

"L'amour vaut mieux, au fond des antres frais,
Que ces soleils qu'on ignore et qu'on nomme.
Dieu mit, sachant ce qui convient à l'homme,
Le ciel bien loin et la femme tout près.
Il dit à ceux qui scrutent l'azur sombre :
«Vivez ! aimez ! le reste, c'est mon ombre !"

- Tiens tu lis Victor Hugo ? Se réjouissa la libraire en revenant munie d'un beau vase.

- "Aimons ! c'est tout. Et Dieu le veut ainsi.
Laisse ton ciel que de froids rayons dorent !
Tu trouveras, dans deux yeux qui t'adorent,
Plus de beauté, plus de lumière aussi !
Aimer, c'est voir, sentir, rêver, comprendre.
L'esprit plus grand s'ajoute au coeur plus tendre." Lu l'Argentin avant de reposer ses yeux sur la jeune femme.

Les deux protagonistes se regardèrent fixement de longues secondes, avant que Joy ne se décide à retirer le livre des mains d'Olivio.

- J'aimerai avoir l'esprit plus grand et le coeur plus tendre moi aussi. Soupira t-elle.

- Ça viendra.

- Mmh.

- Je devais te dire qu'on allait pas se voir pendant 2 semaines.

- Pourquoi ça ?

- Je pars en vacances.

- Oh cool. Avec la fille du café ? Marmonna la brune d'un air renfrogné.

- Opaline ? Non, pas du tout... Je pars avec mon frère.

- Ah d'accord, profite bien alors. Vous partez où ?

- En Indonésie, il paraît que c'est un super beau pays.

- Ça a l'air. Tu m'enverras des photos, hein ?
J'adorerais voyager mais malheureusement j'ai pas trop les moyens alors ça me ferai plaisir d'avoir quelques images.

- C'est promis.

- Tu pars quand ?

- Après demain.

- Tu vas me manquer. Soupira t-elle en le regardant fixement.

- Toi aussi.

La jolie libraire prit le Toulousain dans ses bras et le serra contre elle en déposant sa tête sur son épaule.

- Je compte sur toi pour lire le livre que tu m'a emprunté. Déclara t-elle.

- Lequel ?

- Le temps défile.

- Ah, c'est vrai. J'avais oublié.

- Tu l'a commencé ?

- Non.

- C'est pas bien.
Tu m'as promis que tu le lirais. Ça me ferais plaisir... J'aimerais savoir ce que t'en pense.

- Oui oui, je vais le lire.

maux rosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant