XXVII. débrouille toi

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Joy ouvra les yeux soudainement, elle se sentait compressée et étouffée par quelque chose de pesant sur sa poitrine.
Olivio dormait paisiblement à côté d'elle et avait son bras reposé autour de son dos.
Elle esseya de se détacher de lui sans le réveiller, elle peina un peu mais finit par y parvenir.
Le réveil affichait 05 heures 30 du matin, elle descendit les escaliers de chez son copain et une fois arrivée dans le salon, ouvrit la fenêtre en grand et y passa son visage.
Le soleil était en train de se lever, les oiseaux chantaient et quelques moteurs de voitures commençaient à se faire entendre.
"Et dire que certains commencent le travail à 5 heures..." songea la brune en compatissant pour eux.

Plus les jours passaient, plus Joy sentait sa capacité à respirer diminuer progressivement. La fibrose prenait de plus en plus de place dans ses cellules cardiaques, c'était une véritable douleur physique et mental de sentir son corps se détruire de l'intérieur.
La brune déposa ses bras sur le rebord de la fenêtre et y plongea sa tête en prenant de grandes inspirations.
Être forte d'accord, elle l'avait toujours été, sa maladie ne l'impressionnait pas, mais elle commencait de plus en plus à montrer qui maitrisait qui. La douleur était difficile à surmonter, c'était quelque chose d'indescriptible, même lorsqu'elle essayait de l'expliquer à ses proches, elle ne parvenait pas à leur faire comprendre.
C'était une sensation de prise d'otage interne, être etouffée par son propre coeur.

Après plusieurs longues minutes, elle partit vers son sac et en sortit ses gellules, elle les avala une à une sans même s'aider d'un verre d'eau. Son corps tremblait.
Elle tituba jusqu'au robinet et plaqua de l'eau sur son visage plusieurs fois. Puis elle s'accouda au plan de travail, le dos avachi, des gouttes d'eau glissant le long de sa peau.
Une main se posa sur son épaule, elle ne réagissa pas, sachant très bien de qui il s'agissait.

- Joy, qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Elle fixa le mur de la cuisine quelques secondes en essayant de reprendre son souffle, le silence planait...
Soudainement elle se redressa, tapota son visage plusieurs fois et déposa ses yeux dans ceux d'Oli.

- Rien, tout va bien. Souffla t-elle en tentant de s'échapper.

Son copain la rattrapa par le poignée et la retourna face à lui. Il posa sa main sur son coeur et le sentit battre très lentement.

- T'es en train de mentir ou je rêve ?

- N-Non... Je ne mens pas... Tout va bien...

- Bah non ça va pas. Quand je suis arrivé t'avais la tête plongée dans le robinet.
Il est 05 du matin, t'as ouvert la fenêtre en grand, sorti tes gellules et t'étais aggripée au plan de travail comme si c'était ton seul repère ! Alors tu mens ! Ne me dis pas le contraire !

- Je ne mens pas ! Je te dis simplement ce que je veux ! Si j'ai pas envie de te parler de mon état de santé, je n'ai pas à la faire !

- Mais comment ?! Bien sûr que t'as à le faire ! T'es pas la seule à souffrir de tout ça ! Ça ne te regarde pas que toi ! Je suis légitime d'être au courant !

- Je ne te cache rien ! Mentit-elle.

- Peut-être mais quand tu va mal, tu fais tout pour que je ne l'appercoive pas !

Elle ne supportait pas les conflits alors elle tenta de s'en aller mais Olivio la rattrapa brutalement ce qui la fit sursauter.

- Pourquoi tu veux te casser ?! On discute là !

- On ne discute pas, on crie et je n'aime pas ça... Ça m'angoisse...

- Je crie pour te brusquer un peu ! Pour que tu comprenne que je ne peux pas tolérer que tu me cache ton état de santé !

maux rosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant