XXX. viva la vida

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"Cher journal,
Aujourd'hui c'est le moment de te dire au revoir. J'ai eu 22 ans hier et lorsque j'ai commencé à t'écrire je me suis promise d'arrêter à cet âge là.
Si je me suis fait cette promesse c'est parce que j'avais peur d'abandonner l'écriture alors je me suis fixée cette date pour avoir un objectif en pensant que j'allais devoir me forcer chaque jour. Mais c'est tout l'inverse, je crois que je suis devenue accro à noter mes états d'âme dans ce petit carnet.
Cependant une promesse est une promesse et je tiens toujours mes promesses même envers moi même.
On a vécu beaucoup de choses toi et moi, tu sais désormais absolument tout sur ma vie...
C'est passé si vite, le temps défile si vite."

Olivio tourna la dernière page en soupirant, le temps défile si vite...
Il avait enfin finit de lire cette histoire, Joy aurait été fière de lui. Il mourrait d'envie de discuter de ce livre avec elle.
Il l'avait adoré, il avait l'impression de connaître par coeur cette jeune femme dont il ne connaissait même pas le prénom.
Il retourna le livre dans tous les sens et chercha le nom de l'auteure mais il ne le trouva pas, en vérité la couverture était plutôt vide, il n'y avait que le titre inscrit en gros mais pas même un résumé au dos, pas même un éditeur...
Il fixa le mur face à lui en fronçant les sourcils mais se fit sortir de sa réflexion par une sonnerie.
Il se leva de son canapé et partit ouvrir la porte tout en gardant bien précieusement l'ouvrage dans ses mains.

- Salut frère... Sourit gentillement Flo. T'es prêt ?

- Je suis bien obligé de l'être.

L'aîné regarda le plus jeune d'un regard triste et lui remit correctement le col de sa veste.

- Allez, viens. Déclara t-il.

Ils sortirent de l'immeuble et montèrent en voiture. Gwen était assise côté passager et n'osait pas dire un mot, Flo non plus.
Il n'y avait pas grand chose à dire.
Oli devait simplement affronter la mort une dernière fois, c'était dur mais nécessaire.
Il fixait le route défiler sous ses yeux à travers la vitre, un grand soleil régnait sur Toulouse, c'était une bonne chose, c'était à l'image de Joy.

La voiture se gara sur un parking, les yeux dans le vague, Olivio sortit et ferma la portière derrière lui, les mains dans les poches de son costume, le regard baissé sur ses chaussures, il avançait sans but.

- Oh ! Tu va où ? Le reteint Florian en lui attrapant le bras.

Il regarda autour de lui et se rendit compte qu'il n'allait pas du tout vers le bâtiment, il avait oublié d'aller quelque part.

- Je... Je sais pas...

- Allez, viens... T'éloigne pas... C'est pas une bonne chose...

Il se laissa attirer vers le crématorium, ce mot lui faisait froid dans le dos. Il appercu William qui lui adressa un sourire de loin.
Pleins de personnes lui était inconnus, ils n'étaient pas Français, c'était sûrement tous les amis du Mexique de Joy et sûrement sa famille également. C'était curieux, toutes ses personnes semblaient avoir le moral, ils se prennaient dans leurs bras en souriant.
Comment parvenaient-ils à sourire ?
Son regard tomba sur une femme d'une cinquantaine d'années, elle ressemblait à Joy, elle avait les mêmes yeux, la même bouche, le même sourire... Il la fixa longuement, immobile.
Puis elle se rendit compte qu'elle était observée et le regarda elle aussi avant de s'approcher.

- Bonjour. Qui êtes-vous ? Demanda t-elle gentillement avec un petit accent.

- Heu... Pardon... C'est juste que vous lui ressemblez...

- Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas.
Tu es Olivio je suppose ?

- Oui... Je suis son copain.

maux rosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant