Chapitre 49

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PDVAlizée 26/04/16 07:00

J'ouvre doucement mes yeux, la vision encore trop floue pour comprendre quoi que ce soit. Ma tête est soutenue par un engins dur et inconfortable, et ma position couchée n'est pas des plus agréable, tendue comme un arc. Une douleur vrillante frappe ma tête, des milliers d'aiguilles chauffées à blanc s'enfoncent dans les méandres de mon crâne douloureux. Mes dents elles aussi me font souffrir, sûrement un effet secondaire du choc qu'a subit mon crâne, comme si une pince à épiler s'engageait à les arrachées très doucement, toutes ensemble. Ma tête est droite devant elle, les yeux braqués sur le plafond blanc et trop lumineux pour mes pupilles. Je glisse une main sur ma gorge, cependant la pulpe de mes doigts n'entrent pas en contact avec ma peau tendre, mais au contraire avec une minerve de plastique. La rigidité de l'appareil frotte contre ma brûlure, chose plutôt douloureuse. Soudain, je sens mon corps se relever imperceptiblement jusqu'à ce que le lit soulève légèrement mon buste. Mon regard que je ne peux diriger se pose sur deux hommes, assis sur deux chaises en face de mon lit d'hôpital.

Où est Ashton ?

Je sonde leurs yeux de mon regard avec plus de mépris que de curiosité.

- Mlle Forks, préférez-vous que je m'exprime en français ou bien en anglais. commence l'homme de droite.

Les poches sous ses yeux n'atténues absolument pas son regard dur, sombre, sérieux et professionnel, bien au contraire de son visage impassible. Sa figure est de marbre, seul sa peau légèrement flasque et sa bouche retombant un tout petit peu aux coins de sa bouche témoigne de son passé sûrement plus épuisant qu'on ne l'imaginerait. Il doit avoir la cinquantaine, plus âgé que son collège. Ses cheveux grisonnant me le confirment, qu'il ramène obstinément en arrière comme si cette coiffure ridicule pouvait en quelque sorte le rajeunir.

Où est Ashton ?

- Ce sera en anglais alors. glisse son collègue, cherchant désespérément à s'imposer.

Il est plus jeune, entre vingt-cinq et trente ans. Ses cheveux ne sont pas bien coiffés et il porte des lunettes de vue qui grossissent ses yeux bruns et anodins. Comme son collègue, il porte une plaque de police accrochées grâce à un cordon noir autour de son cou, frappant son torse lorsqu'il bouge.

Le vieux policier ne lui accorde même pas un regard, baisse les yeux vers la pochette en plastique qu'il tient entre ses doigts. Il en retire des feuilles qu'il regarde attentivement.

- Commençons par le commencement.

Il jette sans bruit une feuille de papier, qui volette jusqu'à atterrir sur mes genoux, drapés. C'est une photo prise de loin et la qualité de l'image n'est pas des meilleure, mais les pixels se rejoignent tout de même pour former la silhouette d' Ashton, qui tourne le visage vers la caméra. Le netteté du cliché ne me laisse pas le loisir de savoir s'il regarde droit vers la caméra et s'il la vue, mais le résultat reste le même. Il se trouve devant l'insigne du bar de Mary, une cigarette à la main.

- Ashton Irwin. Vous vous connaissez bien, n'est-ce pas ? comme le jeune, essayant d'adopter un ton intimidant proche du ridicule.

- Ne réponds pas, Forks, ce n'était pas une question, bien sûr que vous vous connaissez bien. ajoute le vieux sans même me laisser le temps d'ouvrir la bouche, et, de toute manière, je ne lui aurais pas répondu.

- Voilà ce qu'il s'est passé. -il se penche vers un dossier qu'il tient entre ses doigts.- Le 12 décembre 2014, ta mère t'a mené à la plage du rocher, à Cannes, en France, et elle t'y a laissé. Peu de temps après, tu t'es enfui avec ton criminel jusqu'à Aix en Provence. Non, ne m'interromps pas. Nous savons que tu était libre de tes mouvements, et non pas forcée par Irwin, comme nous l'a démontré votre petite sortie à une supérette le 15 décembre, trois jours après ta fuite.

Sweet Serial KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant