Chapitre 9

4.6K 403 57
                                    

PDVAlizée 18/12/14 09:11

Cette nuit Ashton est venu me voir, il s'est assis à côté de moi et m'a regardé dormir. Il chuchotait quelques choses, une phrase, en boucle. Mais je n'ai pas compris ce qu'elle disait.

Je ne dormais pas. 

Je crois qu'il a eu la tentation de me frapper mais s'est retenu. Je ne sais pas pourquoi. Je le hais.

Je regarde mon mûr. Je vois une brillance dans la bouche d'aération. Impeccable. J'ai vraiment de la chance (enfin même si ce terme n'est plus beaucoup d'actualité) que ce mûr sois insonorisé, il est donc fait d'un matériau plâtreux et plutôt friable,  ce qui m'a facilité la tâche pour creuser mes creux.

Mon bras me fait de moins en moins souffrir mais ma côte ne s' est pas arrangée. Loin de là.

Je lasse mes vans du mieux que je peux. Je réussis à retrouver un élastique coincé dans mes cheveux et après le sacrifice de quelques un, je me fais une queue de cheval. Je prends mes deux morceaux de verre, un dans ma poche avant et l'autre dans ma poche arrière

Je calle mon pied droit dans le premier creux et mon pied gauche dans le second. Je commence à grimper. Ma côte me fait souffrir. J'essaie de l'oublier. Je suis étonnée de la hauteur des mûrs, peut-être un peu plus de trois mètres.  Je tombe de nombreuses fois mais je ne me laisse pas abattre.

Après de multiples tentatives, je réussis à monter. Ma tête frôle le plafond.

En haut de mon visage, il y a la bouche d'aération.

À ce moment-là, je prie les dieux du ciel pour qu'Ashton n'entre pas. S'il rentre, je suis foutue.

Je me hisse. Je tire de toutes mes forces (malgré la douleur qui a réapparue dans les muscles de mon bras) la bouche d'aération. Elle ne bouge pas : je m'y prends mal. Il n'y a qu'une solution pour la décrocher, il faut que j'y glisse mes doigts. Problème, ils ne passent pas, ils sont trop gros.

Je rage intérieurement.

Je descends (difficilement) du mûr. Je m'assois en tailleur et j'observe cette maudite bouche d'aération. Je suis anxieuse, j'aimerais me ronger les ongles, chose très compliqué avec des faux ongles. Et puis j'ai une idée.

Je m'empare du morceau de verre et je m'engage à couper les ongles de ma main droite. Je dois donc tenir un morceau de verre de six centimètres avec ma main gauche. Dangereux.

Je me décarcasse pour couper mes foutus faux ongle gris, mais c'est de la bonne qualité ce truc !

Je contemple mon travail. Ma main a des ongles crochus à la manière de serres d'un rapace. Je saigne des nombreuses coupures que je me suis faite, tant pis. Je prends le tube de plastique de compote et je le fourre dans ma poche.

Je grimpe une deuxième fois le mûr avec encore plus de difficultés que la dernière fois. Ma côte est en feu.

Je glisse mes serres entre les fils d'aciers qui composent le quadrillage de la grille.

Je tire, je tire encore.

Je tire de toutes mes forces la grille.

La sueur perle sur mon front.

Je tire fort, peut-être trop fort d'ailleurs car deux de mes faux ongles ont sautés et l'ongle de mon index s'est retourné. Je m'acharne.

Encore.

Je me retrouve par terre. Je pense un instant que c'est Ashton mais en ouvrant les yeux je suis seule, avec dans la main la grille d'une bouche d'aération.

Sweet Serial KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant