Chapitre 2

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PDVAlizée 11/12/14   06:32

J'ai froid. Pourquoi est-ce que je porte toujours des vêtements qui ne sont pas assez chauds ? Mon téléphone vibre, je le déverrouille.  Je regarde quelques secondes mon fond d'écran : une photo de Thomas et moi en plein éclat de rire avec Tinou -mon chien- sur nos genoux, en train de mâcher avec entrain le bonnet (ou ce qu'il reste du bonnet) de Thomas. Je souris et lis mon texto. C'est Diana, ma meilleure amie.  Elle m'informe que je suis (encore) en retard et que je devrais me dépêcher de me présenter au lycée si je ne veux pas avoir une nouvelle heure de colle. J' écarquille les yeux et me met à courir. Je me cogne contre le torse dur d'un garçon avec un bandana et je repars en m'excusant mille fois. Il me regarde bizarrement mais j'imagine que je ferais exactement la même tête que lui si une espèce de folle à lier me rentrait dedans et m ' écrasait les orteils.

*** 13:07

Je marche dans les couloirs du lycée pour me rendre à l'infirmerie, il me faut des médicaments et tout de suite sinon je crois que ma tête va exploser. Mon corps bat trop fort, comme s'il claquait de manière dramatique le reste du temps qu'il me reste à vivre.

J'entre brutalement. L'infirmière est assise à son bureau, nullement étonnée de me voir arriver en trombe. Elle tri de la paperasse,  ses longs cheveux blancs attachés en queue de cheval.

_Toujours ces migraines, Alizée ? me demande-t-elle en se dirigeant vers l'armoire à pharmacie.

_Oui.

_Tu sais que ces médicaments ne te guérissent pas, ils ne font qu' atténuer la douleur.

_Je sais. repondais-je amèrement

Elle me donne deux petits comprimés et me laisse partir. Je m'assois lourdement sur l'une des chaise mise à disposition et j'avale les deux cachets.

Ce traumatisme crânien gâche ma vie. Il y a un an, lors d'une fête plutôt arrosée, j'ai eu un accident de voiture et ai perdu les souvenirs des 10 heures précédentes. De toute façon -d'après les quelques photos que j'ai pu voir- vu la quantité d'alcool que j'avais consommé,  avec ou sans traumatisme je ne me serai souvenu de rien.

Je ne suis pas très fière de ma petite perte de mémoire, même si on m'a dit que je n'étais pas fautive dans l'accident, et j'essaie de rappeler ce problème le moins possible. Le second inconvénient, outre le fait que je ne me rappelle pas de mes agissements pendant la soirée, c'est que je ne me souviens pas non plus des personnes que j'ai rencontrés lors de la fête. 

Mon téléphone vibre contre ma poche et je le sors lentement, sans me précocuper du regard courroussé de l'infermière.

C'est Amélia, me raconte je ne sais quoi sur Lorenzo, mon meilleur ami et je soupire sens prendre même pas la peine de lui répondre. Bien que nous nous entendons très bien, Amelia et moi n'avons jamais été sur la même longueur d'onde concernant les garçons,  et je ne vois pas pourquoi ça changerai aujourd'hui.

Je me rend à la cafétéria, je cherche du regard mon groupe. Je les vois à une table. Ils sont en pleine confrontation d'idées. Je le vois à leurs grands gestes et à leurs visages sérieux. Je m'assois à côté de Thomas en déposant un léger baisé sur ses lèvres et j'entre dans le débat "Hamburger ou Panini". Après avoir terminé de manger, je me rends vers le parking, à la recherche de la voiture de Thomas, que je trouve plutôt facilement. Je m'assois sur le siège passagé et Thomas claque sa portière.

Après quelque minute de silence, Thomas allume la radio et, d'un commun accord silencieux, chantons à plein poumons Maps des Maroon 5. Il m'amène chez le psychologue,  à 10 minutes en voiture. Ce n'est pas que j'ai besoin de raconter mes rêves, je n'ai pas de pulsions suicidaires, de tueuse ou quelque chose du genre, juste un traumatisme crânien.

Sweet Serial KillerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant