Sweet Serial Killer

Chapitre 36

PDVAlizée 09/01/12 12:54

Un hurlement déchire ma gorge comme un tigre en captivité depuis trop longtemps dont on aurait ouvert la cage.

Je crie à travers la fenêtre fermée alors que je vois le visage étonné d'Amélia derrière la vitre, mais mon regard est focalisé sur la figure de Lorenzo.

Mes jambes ne me soutiennent plus et je tombe à plat ventre sur le sol, je prends ma tête entre mes main. Je lève mon crâne et sans même m'en rendre compte, je le frappe contre le sol, encore et encore sans jamais m'interrompre. La douleur est atroce, une épaisse ronce traverse ma tête de droite à gauche, et ses épines charcutent ma cervelle avec aisance. Je sens le sang coller mon visage et mes cheveux, pourtant, mes mouvements répétitifs ne ralentissent pas, je veux sortir toute ces images de ma tête, toutes, toutes.

Je. Ne. Supporte. Plus.

Ashton aurait dû me laisser mourir. Pourquoi m'a-t-il rattrapé ?

J'entends ma mère débouler près de moi et crier, peut-être qu'elle n'a pas l'habitude de voir tant de sang, elle ? Je n'en ai que faire, puisque Lorenzo m'a trahis. Il m'a trahit. Trahit. Trahit. Trahit. Lorenzo, Lorenzo !Pourquoi m'as-tu fais ça ? Tu étais mon ami ! J'avais besoin de toi comme j'ai besoin de mon meilleur ami !

A partir de ce moment, je ne me rends plus compte de rien, simplement des battements de mon cœur qui ne veulent pas arrêter de battre. Pourquoi ne veulent-ils pas être silencieux ? Pourquoi ne veulent-ils pas que je sois enfin en paix, cette paix que je pense humblement mériter ? Pourquoi ne veulent-ils pas s'arrêter une fois pour toutes et m'aider à surmonter la douleur dans crâne ? Ce sang qui coule sur mon visage ?

Peu à peu, mes paroles semblent trouver bonheurs car mon cœur ralenti, devient long, lent. Ma respiration est hachurée et je ferme doucement les paupières.

Pourquoi les belles personnes meurent-elles alors que les autres vivent ?

Adam... Adam, j'ai tellement besoin de toi.

Comme s'il avait entendu mon appel, je sens le sol disparaître, l'obscurité prend place dans la pièce, laquelle est seulement illuminée par la peau blanche d'Adam. Ces milliers de cristaux blancs et purs.

Je lève la tête vers lui et à partir du moment où mes yeux croisent les siens, je ne sens plus mon corps, je ne ressens plus mon crâne, je flotte, je me calme.

Ses deux ailes s'étendent des deux côtés de son corps et je souris. Leurs couleurs éblouissent le visage pâle d'Adam, se reflètent comme une boule de disco dans une boite de nuit vintage. Ces boites de nuit que mes grand-parents affectionnaient tant.

Veux-tu voler ? Demande-t-il alors que sa voix résonne comme un écho.

Bien sur. Répondais-je par la pensée.

Je me sens soulever vers le haut, plus haut, encore plus haut. Mes cheveux se prennent doucement dans mes cils. Les ailes d'Adam battent tranquillement autour de nos deux corps calmes collés l'un à l'autre alors que l'obscurité semble s'éclairer lorsque nous montons vers les doux cieux. Je serre le torse d'Adam contre moi, même si je ne le sens pas, même si je serre le vide et le vent, comme s'il pouvait revenir à la vie.

Tout se passe au ralenti, avec douceur alors que je crois discerner des étoiles en haut de nos têtes. On dit que les étoiles sont les représentations des belles personnes décédées, illuminant le ciel de leurs bontés.

Mais soudainement, je sens les serres d'Adam lâcher prise. Je chute longuement, pendant un magnifique moment. Je tombe en arrière, dans un puits noir dont le font est inexistant. Je me laisse tomber, tomber, tomber, légère comme une plume, lourde comme du plomb, imperceptiblement entre la vie et la mort. Je vois au loin les ailes d'Adam piquer vers moi comme pour m'aider à rejoindre la lumière mais je tombe trop vite, si vite que les larmes qui perlent aux coins de mes yeux se retrouvent en suspension.