Sweet Serial Killer

Chapitre 26

PDVAlizée 01/01/15 05 :43

Je me réveille alors qu’un serpent s’entortille dangereusement autour de mon coup. Je baisse les yeux et je vois avec horreur des multiples reptiles glisser en masse. Ils avancent, comme une vague déferlante, inquiétante et profondément épouvantable. Ils m’escaladent par dizaine, tous plus sombres les un et les autres. Je sens leurs écailles glacées se frotter contre ma nuque, ils sifflent près de mon oreille.  La tête triangulaire d’un serpent, plus effroyable que les autres, glisse le long de ma mâchoire et remonte jusqu’à mes lèvres. Je lorgne ses yeux brillants de rage et je reconnais la lueur que je remarquais toujours à travers les pupilles noires d’Ashton. Je crois que c’est un Python fouisseur de Mexique, ma mère a , un jour, regardé un reportage sur ces curieux serpents. Il se frai un chemin sur mon visage. Il glisse sur ma joue, ses crocs prêts à entrer en action. Il croque. Je sens son venin toxique circuler a travers mes os, descendre de mes yeux jusqu’à ma bouche, puis jusqu’à mon cou avant d’atteindre mes épaules et effectuer le marathon de tout mon corps. Les sifflements se font plus insistants, plus menaçants et résonnent quand toute la colonie reptilienne s’accroche à moi.

Je sais bien que c’est une hallucination, cela ne peut pas être réel, pourtant je pousse un puissant cri strident provenant du plus profond de mon être.

Kylie s’approche de moi, une couronne de glace posée sur ses longs cheveux argentés. Elle est précédée d’un Ashton aux yeux réduis à une simple fente noire presque imperceptible au milieu de ses orbes jaunes et verts, comme ceux d’un crocodile.  Il porte une couronne bronze, belle, impériale.

Le Roi des Serpents accompagné de sa Reine des Glaces.

Ils se prennent la main et quand leurs peaux se touchent, tous les serpents se stoppent. Des flocons de neige sortent des écailles brunes et pourpres des Python. Je vois alors leurs corps cylindriques et majestueux se recouvrir peu à peu de givre jusqu’à ce qu’ils se retrouvent prisonniers d’un glaçon, comme les animaux préhistoriques que l’on retrouve conservés dans de la glace, des milliers d’années plus tard. Ma peau se recouvre, elle aussi, de cristaux de glace, l’eau cristalline remonte peu à peu de mes chevilles à mes épaules pâles et forme une épaisse couche de glace, une prison qui retiens mes gestes. Je ne peux plus bouger, je suis bloquée. Le venin qui parcourait mon corps se glace lui aussi et transforme ma peau en marbre.

Ashton s’approche de moi et me sourit. Un joli sourire. Un vrai sourire, avant de retirer sa couronne dorée.

Il la lève et la fracasse contre ma cheville de cristal. Ma jambe explose en grêlons affutés et je pousse un hurlement. Ashton s’approche de moi et me prend par les épaules puis me secoue dans tous les sens. Je ferme les yeux une fois, deux fois, avant de les rouvrir dans un autre monde. Le jour se lève péniblement et je vois le ciel s’éclaircir. Adam se tient devant moi et a toujours ses puissantes mains plaquées contre mes épaules. Je suis debout, exactement dans la même position, figée, mais Kylie et Ashton ont disparus, ainsi que la glace et les serpents.

Je baisse lentement ma tête et je regarde ma jambe en parfaite état. Je relève le regard et rencontre celui paniqué d’Adam.

_Ça va, ça va. dis-je d’une petite voix.

_Tu m’as fait peur. souffle-t-il

J’allais répondre quand mon ventre se met à gargouiller de manière incontrôlable, et je comprends à cet instant l’expression « mon ventre cri famine ».

Nous nous allongeons sur le matelas verdâtre et je récupère les sandwichs toujours sur l’herbe. Adam lâche un petit rire que je reproduis.

 Nous nous partageons en deux le sandwich. Je mords dedans et je suis étonnée que je n’en pleure pas. Le gout explose dans ma bouche, mes papilles dansent et je ferme les yeux. La douceur du beurre, lié avec la fermeté du blé et au salé du jambon semble être la meilleure chose que je n’ai jamais mangé. Je mords une deuxième fois, une troisième jusqu’à qu’il ne reste pas une seule miette du sandwich. Je serais tenté d’en reprendre, puis dans re-reprendre jusqu’à asséché le monde mais je me retiens. Adam me regarde, les yeux pétillants, un sourire jusqu’aux oreilles et je me demande si mon visage reflète autant de bonheur que lui à ce moment-là.