Sweet Serial Killer

Chapitre 32

PDVAlizée 07/01/15 06:11

Je suis assise sur une chaise dure et inconfortable, dans le hall du motel. Je ne sais pas vraiment pourquoi nous nous sommes arrêtés mais lorsqu' Ashton m'a dit qu'il devait s'arrêter dans ce motel, je n'ai pas opposé de résistance, je n'ai tout simplement pas ouvert la bouche du trajet.

La vieille femme qui était accoudée à l’accueil nous a donnés les clés d'une chambre au hasard et, alors qu' Ashton se dirigeait d'un pas pressé vers l'autre bout du couloir, à la recherche d'une chambre bien précise, je suis restée debout, seule. Mes jambes étaient figées pour une raison inexplicable et la seule chose dont j'ai été capable est de m’effondrer sur cette fameuse chaise. Quand mon fessier est entré en contact avec le boit verni, j'ai presque entendue mes os claquer contre l'assise. Mes yeux fixés sur un point invisible, mon esprit divaguant, ignorant du mieux possible les voix qui me reprochent encore et encore toute les erreurs que j'ai pu commettre tout au long de ma vie. Cela peut passer par un bonbon que j'ai mangé alors que je n'étais pas sensé le faire jusqu'à l’assassina de Kylie.

La femme de l’accueil ne me quitte pas des yeux, une lueur curieuse au fond de ses pupilles noires.

Je passe de longues minutes ainsi, mal assise et le dos en compote car le dossier de la chaise, trop petit, s'enfonce dans ma chair. Finalement, je me lève difficilement et je mets un pied devant l'autre, je me dirige vers le couloir vacillante. Mon regard glisse sur les portes, je ne porte pas grande attentions aux numéro argentés accrochés sur chacune d'elle. Je me traîne le long de ce corridor interminable et je passe devant une chambre dont la porte est ouverte. Une fille est recroquevillée dans un coin, la tête entre ses bras et les genoux ramenés sous son menton, ses longs cheveux roux cachant son visage. Je m'approche sans vraiment comprendre, mon esprit embrumé par mes voix.

Je m'agenouille au côté de la jeune fille, plus gênée qu'autre chose.

_Eh... Eh, ça va ? demandais-je doucement.

La fille lève la tête et je rencontre ses yeux gonflés et rouges.

Ses cheveux auburns glissent sur son visage alors que sa couronne de fleurs vacille et elle recommence à sangloter en silence.

C'est moi, c'est ce à quoi je ressemblais avant tout cela. Les voix se taisent d'un seul coup, comme si elles avaient répété cette scène des dizaines voir des centaines de fois, comme si c'était une pièce de théâtre, une pièce de très mauvais goût.

_Mais qu'est-ce qu-

_Je ne comprends plus, Alizée. me coupe-t-elle, la voix tremblante de larme. Je... Je ne comprends plus rien.

Je rencontre ses yeux fades et gris et je me retrouve sans vraiment savoir quoi faire, inutile.

Je regarde son visage -mon visage- ruisselant de larme. Il est ravagé, détruit, ses yeux déchaîne une océan de douleur, qui va bientôt tous nous noyer. Ses sourcils bien épilés se rejoignent presque, sa peau semblerait ridée. Ses longs cheveux roux et brillants sont trempés de larme, bruns et mouillés lorsque celles-ci les touchent. Elle lâche un gros sanglot puis relève la tête.

Et elle éclate de rire.

_Tu pense que si je coupe les ailes d'Adam, il restera avec moi ? demande-t-elle d'une voix de petite fille.

_Non... Si tu fais cela, il va... (je dégluti difficilement), il va mourir.

Cette phrase qui était une affirmation sonne plutôt comme une question.

La jeune fille à la couronne de fleurs ferme sa bouche et la déforme en une jolie moue d'enfant gâtée.

_Mais si je ne fais pas ça, il va me quitter.