Criminel II

XIX

Ce soir, il y a la réunion, la grande réunion, ils vont enfin parler du remplaçant de Ben Ayed. Ça fait un mois que Mero prépare l'entrée de son oncle Emirhan à la grande table. Ibo est très heureux en tout cas, son père va faire partit de ces grands hommes, sa mère est très heureuse aussi, leurs affaires vont profiter à Mero, c'est tout ce qu'elle veut. Elle tient énormément à eux, elle prend soin d'eux comme elle prend soin de ses propres enfants.

En un mois, il y a eu beaucoup de choses. Mero s'est réconcilié avec son grand-père, ça a été facile, surtout lorsqu'il a appris que Kevser a voulu gifler Meryem, il a dit que finalement Mero a bien fait de s'éloigner d'eux. Sa grand-mère n'a rien dit, mais Meryem a un mauvais pressentiment sur ce silence, elle en a parlé à Mero, à Ada, à Ibo aussi. Oui, ils discutent souvent avec Ibo, il prend de ses nouvelles deux, voire trois fois par jour. Ça fait énormément plaisir à Meryem. Mais ce n'est pas la seule à être heureuse. Ada l'est aussi, Sefo fait tout pour qu'elle oublie ce qui s'est passé avec Alexandre. Ils ne savent d'ailleurs toujours pas qui a envoyé Alexandre comme infiltré. Et Mero, il est très heureux avec Maria, il n'a jamais réussi à avouer ce qu'il ressentait, mais être à ses côtés, se sentir proche d'elle lui fait énormément de bien.

Il est dans la salle de réunion, il est pressé de recevoir les autres, il n'a qu'une seule hâte c'est de commencer cette réunion pour faire intégrer son oncle. Les premiers à venir son Viktor Delov et Fatih Atan, ils vont serrer la main de Mero et ils prennent leur place. Roger Derrien, Youssef Mestiri et Samuel Lejeune arrivent aussi. Lorsque Mero voit Khizir Ismailov et Barzan Kahraman arriver en même temps, ça l'étonne, mais il ne se prononce pas à ce sujet. Poyraz Salman vient aussi. Ensuite, Marco Mancini et Maria arrivent ensemble comme à chaque fois. Ils s'entendent très bien, ça, Mero l'a très bien remarqué. Ils prennent tous leur place et Mero les regarde tous.

« - Bonsoir à tous. On se voit assez souvent ces derniers temps.

- Avec tout ce qui se passe, c'est un peu normal. Dit Fatih Atan. Tu en as déjà marre de nous ? Certains rient à sa remarque et Mero sourit.

- Disons que je préfère que vous restiez chez vous pour vous occuper de vos affaires plutôt que vous perdiez du temps ici. Mais comme tu l'as dit, avec tout ce qui se passe, c'est un peu normal. Comme vous me l'avez demandé, j'ai tenté de convaincre mon oncle Demir à rejoindre cette table. Mais son refus était prévisible. Vous connaissez tous son histoire bien évidemment, et je pense que vous pouvez comprendre son refus.

- Je le comprends, mais qui va le remplacer ? Demande Marco Mancini et Maria sourit en coin avant de reprendre un air sérieux.

- J'ai proposé l'oncle de Mero, Emirhan. Ils regardent tous Maria. C'est un homme qui s'en sort très bien, qui a travaillé aux côtés de l'ancien leader, Enes Meral. Je sais qu'il a beaucoup de capacités et que gérer la Corse va être un jeu d'enfant.

- Comment tu peux en être persuadée ? L'interroge Samuel Lejeune.

- Il connaît les méthodes de l'ancien Mero, il connaît plus d'hommes que nous en connaissons. Ensuite, son épouse a plusieurs bateaux, elle gérait les marchandises auparavant. Elle a beaucoup de contact des gens travaillant dans les ports. Pour moi, ça ne peut qu'être un avantage d'avoir Emirhan parmi nous.

- Un avantage pour Mero surtout. Dit Barzan Kahraman.

- Avoir sa famille à table n'est pas un avantage. Répond Viktor froidement. La preuve avec Youssef et Ziyad. Ils sont cousins, mais Youssef n'a pas bougé un doigt quand Riyad s'est fait éliminer et que Ziyad s'est fait virer. Et il a raison. On est ici pour les affaires, il ne faut pas mélanger les sentiments personnels.