ANAYA... ( Gojo x OC )

Chapitre 35

Satoru sortit de la douche, une serviette entourant sa fine taille. Il s'avança vers moi alors que je m'étais installée sur mon lit. D'un geste las, il s'abaissa avant de ramasser son téléphone qui avait sonné. Il se releva, portable en main et se mit à lire les centaines de messages de Jun.

Ses yeux étaient concentrés sur le petit écran, attentifs à chaque mot qu'avait pu marquer son « plan cul ». Il leva la tête puis me considéra. On se regarda pendant de longues secondes avant qu'il ne se rapproche de moi.

Il continua de me regarder, sans hésiter, comme s'il ne venait pas de lire qu'il allait devenir père, Satoru s'assit sur mon lit et m'embrassa sur le front.

— Je vais aller dormir, susurra t-il.

Le ton de sa voix n'avait pas changé, son regard était toujours confiant comme si tout allait bien. Ou peut-être que pour lui tout allait bien. Peut-être qu'il était heureux de devenir père, d'avoir un enfant avec Jun.

— Tu ne dors pas ici? Lui demandai-je pour voir sa réaction.

Satoru se redressa et commença à fuir mon regard. Il tourna les yeux vers la porte et se leva.

— Non je préfère dormir dans ma chambre.. répondit-il naturellement.

Dans ta chambre ou dans celle de Jun?

— Ah.. je vois, à demain alors.. lui répondis-je sans lui montrer le moindre signe qui pourrait me trahir.

Il partit en direction de la sortie
sans se retourner et ouvra la porte en marmonnant un « À demain ».

La porte se referma sur lui. Il partit, emportant le peu de dignité qu'il me restait. Je me sentais souillée, piégée, humiliée. Je lui en voulais, à lui et à Jun.

Puis surtout, je m'en voulais à moi. J'avais décidé de faire les préliminaires avec lui, ça venait de moi. J'en avais envie. Je voulais ses bras autours de moi, je voulais que son parfum emplisse mes narines. Je le voulais lui, mais le destin en avait destiné autrement.

Alors, les larmes aux yeux, je me renfermais dans ma couverture. Je repliai mes jambes sur moi-même et fermai les paupières, laissant couler les larmes le long de mes joues.

Satoru allait avoir un enfant. Et il ne venait pas de moi. Il venait de Jun.

Je me levai avant le lever du jour et partis prendre mon petit-déjeuner avant tout le monde. Je ne voulais pas croiser Satoru et encore moins Jun. Je ne pouvais pas la tenir seule responsable, même si je ne l'aimais, si je la haïssais, un enfant n'apparaissait pas tout seul, avec une femme seulement. Cet enfant, il venait aussi de Satoru, Jun n'en était pas la seule cause. Loin de là.

Je m'installai dans la cuisine commune et me préparai un bol de céréales au miel. Dehors il faisait encore noir et calme. Les oiseaux n'étaient pas encore levés, ne chantaient pas encore.

J'avais le ventre retourné, l'esprit chamboulé et le coeur écrasé.

Je devais renoncer à Satoru. C'était maintenant une évidence, nous n'étions pas fait pour être ensemble.

La porte coulissante s'ouvrit et M. Yaga entra. Il s'assit devant moi et me fixa.

— Bonjour Anaya, s'exclama t-il.

Je le considérais quelques minutes, remarquant qu'il avait l'air épuisé. Il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup dormi. Et, je savais pourquoi. En ce moment les temps se faisaient durs et les fléaux déboulaient de partout.

Il recevait sans arrêt des appels d'urgences et se tapait presque toutes ces missions. Il ne voulait pas que j'y aille, pas toute seule.

— Bonjour, soufflai-je en prenant une cuillère de céréales.