7 - Potes ++

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JUIN 2016


Ma nuit a été agitée. J'ai fait des rêves compliqués, qui mélangeaient ma vie d'avant et ma vie à Marseille. Des rêves avec Julien et mon ex. Dans l'un d'entre eux, l'interphone de mon appartement sonnait de manière intempestive. En me réveillant à moitié, je me suis rendue compte que c'était réel, mon interphone sonnait bien. Je n'ai pas pris la peine de me lever, me disant que des gens devaient s'amuser en bas de mon immeuble. Puis, mon téléphone a vibré.


SCH:
Tu dors ?
Je suis en bas

Romy:
Hein ?

SCH:
Je suis en bas de chez toi.

Romy:
Tu rigoles ? C'est toi qui sonne ?

SCH:
Oé ouvre



Je suis sortie de mon lit en vitesse, j'ai enfilé un jogging et un vieux pull noir. J'ai refait mon chignon. J'ai regardé ma tête dans le miroir de l'entrée, j'avais des petits yeux, des cernes et la trace de l'oreiller sur le visage. J'ai décroché l'interphone et ouvert la porte. Mon cœur battait à 100 à l'heure.


SCH:
C ou ton appart ?

Romy:
troisième étage droite


Julien a toqué. J'ai attendu quelques secondes avant d'ouvrir. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ? J'ai tourné les clés dans la porte et ouvert doucement. Il se tenait là, habillé tout en noir. Ses yeux étaient rouges et hagards. J'ai rapidement compris qu'il était défoncé.


— Salut. A-t-il dit en souriant.

— Salut. Ai-je répondu avec une petite voix.


Je l'ai laissé entrer. Il a refermé la porte derrière lui et m'a suivi dans la petite cuisine ouverte qui donnait sur le reste de l'appartement.


— J'te réveille ?

— Il est 4h30, bien sûr que tu me réveilles. Ai-je dit en levant les yeux.

— Désolé. A-t-il répondu en s'asseyant sur un des tabourets. T'as pas un verre d'eau, j'ai la sèche?


J'ai sorti un verre du placard et la bouteille d'eau du frigo. Il s'est servi en silence. Je ne savais vraiment pas comment agir. Le mec se pointait chez moi en pleine nuit et agissait comme si tout était normal. J'ai finis par sortir de mon silence.


— Qu'est-ce que tu fais là Julien ?

— Je passe dire bonjour. A-t-il en souriant.


Il se foutait de ma gueule en plus. Je voyais bien qu'il n'était pas dans son état normal. Je n'étais pas vraiment rassurée. Au final, je le connaissais à peine, certes nous avions couché ensemble mais il y a deux mois encore, c'était un parfait inconnu pour moi.

ScélératOù les histoires vivent. Découvrez maintenant