DECEMBRE 2018
L'année 2018 est passée très vite. Après cette soirée et cette nuit où j'ai de nouveau accueillie Julien dans mon lit, tout est allé très vite.
Les affaires avec les Tontons marchaient très bien. Je m'éclatais dans mon poste, j'avais plusieurs métiers dans la même journée. Je passais de la comptabilité, aux Ressources Humaines, aux achats. Les restaurants tournaient à plein régime et David avait d'autres projets. Il voulait créer une nouvelle filiale à la holding, dans le transport. Il avait toujours aimé les camions, alors pourquoi pas le transport ? avait-il dit. J'avais trouvé ça un peu fou mais l'idée m'avait plu. Tonton était moins enjoué mais David était persuasif et il avait réussi à intégrer l'idée dans la tête de Tonton. Alors, je travaillais aussi sur ce projet là. Je faisais des études de marché avec Olivia, faisait de la veille pour connaître toutes les réglementations, commençait à regarder pour trouver un entrepôt et des camions.
Sana avait repris le travail. Omar grandissait à vue d'œil et sa mère avait trouvé une nounou pour le garder pendant son absence. David l'avait mise en contact avec une de ses connaissances qui tenait plusieurs magasins de vêtements à Marseille et ses alentours et elle avait été embauchée en tant que vendeuse. Elle travaillait le samedi, et souvent c'est Olivia et moi qui gardions le petit ces jours-là. Omar avait eu un an et je l'aimais toujours aussi fort. C'était un bébé énergique, il ne tenait jamais en place et s'ennuyait très vite. Il avait les yeux de son père à n'en pas douter. La A passait de plus en plus de temps avec son fils. Sana lâchait du lest car elle sentait qu'il voulait bien faire à sa manière. Et puis, elle n'était pas capable de lui refuser quoique ce soit de toute façon. Ça avait toujours été comme ça, et ça ne changerait pas. C'était parfois tendu entre Ahmed et Julien. Ils ne disaient rien la dessus mais Sana et moi étions d'accord sur ça. Dans leur parole, leurs gestes, le ton employé, nous sentions que c'était parfois rude. J'avais essayé d'en parler avec Julien mais il ne voulait rien dire, me disant que je me faisais des films. Alors je n'insistais pas.
Je suis rentrée à la fin de l'été chez mes parents pour une dizaine de jours. Ma mère, cette fois, en était convaincue, j'allais mieux. J'avais repris le sport, je mangeais mieux alors mon corps paraissait plus tonique. Mon teint était moins terne, mes cernes moins creusé. Mais ce qui avait fini de la convaincre, c'était mes yeux. Ils n'étaient plus aussi tristes, plus aussi vides. Même mon père disait que j'avais retrouvé mon air espiègle d'enfant et mon sourire. Est-ce qu'il pensait réellement que j'allais mieux ? Je ne suis pas sûre mais je crois qu'il essayait de s'en convaincre. J'ai finalement parlé de Julien à mes sœurs, en les suppliant de ne pas en parler à ma mère pour le moment, et à mon père.
En effet, Julien et moi avons continué de nous voir après cette fameuse nuit. Nous avions peu à peu repris notre histoire là où on l'avait laissée. J'avais eu du mal à de nouveau me lâcher complètement mais à force de persévérance, Julien avait réussi à me faire lâcher prise une nouvelle fois. J'avais toujours dans un coin de ma tête ce qu'il s'était passé quelques mois auparavant. Je n'avais pas oublié et je restais méfiante. Mais je ne crois pas que Julien ai fait de la merde à cette époque là, il n'en aurait surement pas eu le temps de toute façon. Il passait son temps en studio pour la confection de son nouvel album qui était ambitieux. Mais, il y avait toujours une part de moi qui doutait. Je doutais de mon choix. Abandonner le plan du cœur de pierre était-il vraiment le bon choix ?
Pourtant, Julien mettait du cœur à l'ouvrage. Il avait arrêté le bédo et avait donc un meilleur appétit. Il m'emmenait au restaurant régulièrement, cuisinait même parfois. Il me faisait rire, tout le temps. Nous parlions, beaucoup. De sujets complexes et de futilités. Nous regardions pleins de films, de gangster surtout. Il se gardait du temps pour le passer avec moi. Mais le doute persistait.
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Scélérat
FanficJe ne me suis jamais sentie aussi seule que ce jour-là. Tout était flou autour de moi, le sol se dérobait et mes jambes flanchaient. Mon monde s'écroulait. Je n'arrivais pas à voir quel pouvait être l'issue de ce cauchemar. Mais souvent le destin...