Scélérat

14 - Un réveil houleux

FEVRIER 2017

Sur les conseils de Joëlle, le Big et Olivia m'ont montée à l'étage et m'ont installée dans la chambre de Julien. Je n'avais pas vomi depuis que j'étais sur le canapé, je pouvais aller dormir tranquillement. Ahmed et Sana se sont installés côte à côte sur le canapé, elle a posé sa tête sur ses genoux et s'est assoupie. Ahmed ne trouvait pas le sommeil, malgré la fatigue. Le Big s'est posé sur un des transat dehors, il fumait des clopes les une après les autres. Olivia est restée avec moi dans la chambre. Ils ont attendu comme ça pendant plusieurs heures, sans nouvelle de Tonton. Julien a rejoint sa mère dans la cuisine, elle était encore choquée par les évènements. Il a tenté de la rassurer. Joëlle m'avait rapporté la teneur de leurs échanges quelques mois après.

— Allez Maman, arrête de pleurer s'il te plait. A-t-il dit en la prenant dans ses bras. J'aime pas te voir comme ça.

— Je suis désolé mon fils mais ça c'est la goutte d'eau. Entre ton père et ça, ça fait beaucoup.

— Je sais, je suis désolé Maman.

— Ne sois pas désolé, c'est pas ta faute. A-t-elle rétorqué.

— Un peu, cette histoire, elle tourne autour de moi quand même.

— Certes, mais tu n'as rien fait pour déclencher ça.

— Ouais.

— En tout cas, elle est courageuse cette Romy. Tu lui dois une fière chandelle.

— Ouais. A-t-il répondu en souriant.

Je ne sais pas si Joëlle lui a vraiment dit cela ou si elle me l'a raconté comme ça pour me faire plaisir.

Au lever du jour, Julien est monté dans la chambre voir comment Olivia et moi allions.

— Ça va ? A-t-il chuchoté en entrant dans la chambre.

— Oui, elle dort. A répondu Olivia qui était allongée sur le lit avec moi.

— C'est bien.

— Tu veux me remplacer ? A demandé Olivia.

— Oui si tu veux. A-t-il répondu.

Julien a pris la place d'Olivia dans le lit. Je dormais depuis quelques heures déjà et les mouvements du matelas m'ont réveillée. J'ai eu du mal à ouvrir les yeux. J'ai su rapidement que j'étais dans le lit de Julien, j'avais reconnu l'odeur. Je me sentais groggy et nauséeuse. Un mal de tête atroce me compressait le cerveau. Quand j'ai enfin ouvert les yeux, Julien était allongé à côté de moi. On était face à face et il me regardait. J'ai mis quelques secondes à comprendre ce que je faisais là. Quand les souvenirs du début de soirée me sont revenus, mon rythme cardiaque s'est accéléré. J'ai essayé de me relever mais Julien a posé sa main sur mon bras.

— Eh doucement petit cœur ! A-t-il dit.

— Julien, ai-je bégayé, Mehdi.. il...qu'est-ce...

— Doucement, calme-toi. C'est réglé, c'est bon.

J'ai reposé ma tête sur l'oreiller. J'avais l'impression qu'elle allait exploser. Et je me souviens que j'avais très soif.