SEPTEMBRE 2019
Les mots de Julien ont été difficiles à encaisser. J'étais heureuse de changer d'air et de retrouver ma Bretagne natale le temps de quelques jours. Ma cousine, qui vivait depuis quelque temps à l'étranger, était également de retour pour ses vacances. Quel bien fou de ça m'a fait de la voir. Elle est d'un an mon aîné, et je l'ai toujours considérée comme ma sœur. Son caractère de feu, son humour ravageur, son franc parler légendaire et sa tignasse rousse ont toujours su tirer le meilleur de moi-même. Avec les kilomètres qui nous séparaient, c'est vrai que nous nous voyions moins et que nous prenions moins le temps de nous donner des nouvelles. Mais quand nous nous retrouvions, rien n'avait changé. Et ça, ça n'avait pas de prix.
Elle m'a questionné sur ma vie marseillaise et moi sur la vie écossaise. Elle m'a parlé de ses conquêtes, masculines ou féminines, et je lui ai parlé de Julien. Ma cousine n'était pas faite pour les relations d'amour classiques, elle l'avait toujours su et l'avait accepté depuis longtemps. Sa vie de bohème sans attache lui convenait parfaitement et elle n'avait jamais été aussi heureuse.
— Mais toi, avec ton cœur d'artichaut, a-t-elle dit en riant, il faut toujours que tu tombes amoureuse ! T'es faite pour ces trucs là Romy mais le trois quart des mecs sur cette putain de planète ne mérite pas un dixième de ton amour. Si ce Julien Schwarzer n'est pas capable de se rendre compte qu'il passe à côté d'une pépite, tant pis pour lui. T'en a à la pelle des mecs qui tomberont amoureux de toi, te laisse pas plomber par ce toquard de rappeur !
Je me suis convaincue qu'elle avait raison. Si Julien et moi, ça ne fonctionnait pas, tant pis. Le destin avait dû décider de ça depuis bien longtemps et j'étais qui, moi, pour me mettre en travers ? Il n'y avait pas que Julien dans cette belle ville de Marseille, j'allais bien finir par trouver chaussure à mon pied.
Je suis revenue à Marseille, remontée comme une pendule. J'étais bien décidée à ne pas souffrir de l'effroyable stop que m'avait mis Julien et a continué de vivre. J'avais prévenu les filles qu'elles avaient intérêt à bien s'accrocher parce que j'allais retourner Marseille. J'avais prévu d'écumer les bars, les boîtes de nuit, les restaurants, les salles de sport, tous les endroits où j'étais susceptible de trouver un mec pour oublier Julien. Mais le destin est joueur visiblement.
Au milieu du mois de septembre, Julien nous a invité à écouter son nouvel album Rooftop, qui sortait le mois prochain, en avant-première chez lui. J'étais pas forcément emballée à l'idée d' y aller mais Olivia m'a convaincue que c'était un bon exercice. J'allais être amenée à revoir Julien, plein de fois. Nous avions des amis en commun et le même filleul. Alors, il fallait que je m'habitue à le côtoyer.
Je suis arrivée chez lui avec Olivia, en retard comme d'habitude. Elle avait perdu ses clés et nous avons cherché dans tous les recoins de l'appartement pour finalement les retrouver dans la poche de sa veste. Julien nous a ouvert et nous l'avons suivi dans son salon où tout le monde nous attendait. Il avait voulu faire ça en petit comité et, étaient donc assis sur le grand canapé: Ahmed, le Big, Tito, Nour, Sana qui avait fait gardé Omar, Mourad, Seb et Kevin des amis d'enfance de Julien que je connaissais moins et Alicia.
— Wesh, comment vous faites pour être toujours à la bourre en vrai ? S'est exclamé le Big pendant que nous disions bonjour aux personnes présentes.
— Demande à Olivia. Ai-je dit m'asseyant à côté de lui.
— Forcément, c'est toujours de ma faute avec toi. S'est-elle indignée en s'asseyant à côté de Sana. Bon là d'accord, c'est ma faute mais quand même ! A-t-elle ajouté en riant.
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Scélérat
FanfictionJe ne me suis jamais sentie aussi seule que ce jour-là. Tout était flou autour de moi, le sol se dérobait et mes jambes flanchaient. Mon monde s'écroulait. Je n'arrivais pas à voir quel pouvait être l'issue de ce cauchemar. Mais souvent le destin...