Scélérat

25 - Course poursuite

NOVEMBRE 2017

Les quelques jours passés chez mes parents à la fin de l'été ne m'ont finalement pas fait autant de bien que je l'espérais. J'ai été heureuse de retrouver mes parents et mes sœurs mais j'avais la tête à Marseille. Je n'arrivais pas à digérer ce qu'avait fait Julien. Je me suis rendue compte qu'il comptait peut-être plus que ce que je voulais bien me laisser croire. Mon père est venu me chercher à l'aéroport. Sur la route pour rentrer chez mes parents, j'ai été très silencieuse. Je sentais mon père me jeter des petits coups d'œil mais il n'a rien dit. Je pensais à mon ex petit-ami, nous avions fait cette route tellement de fois. Il aurait mis des musiques improbables pour me faire râler, il m'aurait raconter des conneries pour me faire sourire. Je me sentais bête d'avoir cru que j'aurais pu être heureuse sans lui. C'était le seul capable de me rendre heureuse mais il n'était plus là. Lorsque nous sommes arrivés chez mes parents et que j'ai vu ma mère, je me suis effondrée dans ses bras. Elle m'a posé un milliard de questions pour essayer de comprendre pourquoi je pleurais comme ça. J'ai fini par lui mentir et lui dire que mon ex me manquait. Ce n'était finalement pas complètement un mensonge mais ce n'était pas l'unique raison de mes larmes ce jour-là.

Je suis rentrée à Marseille un peu anxieuse. Julien m'avait laissé tranquille pendant mes vacances mais j'appréhendais mon retour. J'avais peur qu'il tente de nouveau de prendre contact avec moi. Ça n'a pas loupé, deux jours à peine après être rentrée.

SCH:
slt beauté, je retente ma chance
on peut se voir stp ? il faut que je te parle

Je n'ai pas répondu. J'ai repris le boulot, j'ai travaillé comme une cinglée. J'arrivais à 8h au bureau et je repartais à 20h. Tonton, qui avait fini par savoir ce qu'il s'était passé avec Julien, m'avait dit de faire attention à moi, de ne pas m'épuiser. Mais le travail me permettait de m'occuper l'esprit. Mon cerveau était occupé ailleurs et je ne pensais pas à mon ex, Julien et mes histoires d'amour ratées.

SCH:
Romy stp, je sais que tu m'en veux

mais je veux juste t'expliquer
après je te laisse tranquille

Je n'ai toujours pas répondu. J'ai passé tout mon temps libre avec Olivia, Sana et Omar. Ahmed avait fini par demander à Sana s'il pouvait passer du temps avec son fils. Il ne souhaitait pas l'assumer complètement mais il voulait malgré tout faire partie de sa vie. Sana avait eu du mal à accepter mais elle a pensé à son fils. Julien prenait son rôle de parrain à cœur d'après Sana. Il était au petit soin avec elle et Omar quand il les voyait. Le Big était toujours autant gaga du petit. Il passait me voir souvent au bureau quand il avait un peu de temps pour prendre un café. Il essayait de me parler de Julien mais j'esquivais et il n'insistait pas.

Un jour, il est venu en fin de journée. J'ai remarqué qu'il n'avait pas l'air à l'aise. Nous nous sommes installés sur la terrasse.

— Ça va pas le Big ? Ai-je demandé alors qu'il avait l'air pensif.

— Si t'inquiète. A-t-il dit. Je dois juste te parler d'un truc. A-t-il ajouté en allumant une clope.

— Si c'est à propos de Julien, t'emmerde pas ça ne m'intéresse pas. Ai-je répondu sèchement.

— Romy s'te plait, a-t-il dit avec une mine désolée, j'en ai pas pour longtemps.