MAI 2017
Depuis quelques temps, je m'étais rendue compte que Sana et Olivia avaient raison, Julien comptait. Et pas seulement comme un ami. J'avais beau essayer de me persuader du contraire, il était clair qu'il avait pris une place spéciale dans ma vie. Ça me faisait toujours peur, mais quand j'étais avec lui, cette peur était moins oppressante. J'y pensais des fois, tard le soir, au fond de mon lit. J'avais l'impression d'aller mieux, de m'être sortie de ce deuil sans trop de séquelles, d'avoir affronté cette épreuve sans avoir trop perdu de plume. Je me rendrai compte quelques temps après que c'était une erreur de penser ça mais à ce moment-là, je pensais arriver au bout du chemin. Et ma relation avec Julien m'angoissait moins.
SCH:
jpeux passer après ?
J'étais rentrée depuis une demi-heure. La soirée n'avait pas trop traîné, personne n'avait le cœur à la fête.
Romy:
Si tu veux
Bientôt ?SCH:
jsuis la dans 10 min
Plus d'une heure après, il n'était toujours pas arrivé. J'avais pris ma douche, enfilé un short et un sweat et j'attendais sur mon canapé en lisant.
Romy:
ça va ?
t'en es ou ?
Pas de réponse. J'ai essayé de l'appeler, pas de réponse non plus. Je commençais à m'inquiéter un peu mais je me disais aussi qu'il était peut-être resté avec les gars au restaurant. Je n'ai pas insisté et je me suis mise au lit. J'étais à peine allongée et quelqu'un a toqué à ma porte. Je suis allée ouvrir, c'était Julien.
— Désolé beauté, j'ai traîné.
À ses yeux et au son de sa voix, je savais qu'il était défoncé. J'ai préféré ne rien dire à ce sujet.
— Je commençais à m'inquiéter. Ai-je dit en le laissant entrer.
— Oui j'avais pas vu ton message. Tu étais couché ? A-t-il demandé en remarquant que seule la lampe sur ma table de chevet était allumée.
— Oui du coup. Tu es resté au resto ? Ai-je demandé en m'asseyant sur le canapé.
— Non j'ai été me poser, j'avais besoin de réfléchir. A-t-il répondu en s'asseyant à côté de moi.
— Tu as été où ?
— Ou je t'ai emmené l'autre fois, après l'histoire de Mehdi.
J'ai repensé au spot face à la mer où Julien m'avait emmené pour me convaincre de rester à Marseille. Il m'avait dit que son père l'y emmenait souvent quand il était enfant. J'ai alors compris qu'il s'était retourné la tête tout seul.
— Et t'a bedave ? Ai-je demandé.
— Romy, s'te plait. A-t-il soupiré.
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Scélérat
FanfictionJe ne me suis jamais sentie aussi seule que ce jour-là. Tout était flou autour de moi, le sol se dérobait et mes jambes flanchaient. Mon monde s'écroulait. Je n'arrivais pas à voir quel pouvait être l'issue de ce cauchemar. Mais souvent le destin...