Chapitre 4 - Zach

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Je buvais une bière avec mes potes au bar O'Connell  lorsque mon téléphone vibra sur la table. Je le pris, l'allumais et vis le nom d'Iris s'afficher. Je ricanais, et reposais mon téléphone, ignorant l'appel. Elle me collait les basques celle-là, pas moyen d'avoir la paix. Une vraie plaie.

-C'est qui ?

Je me tournais vers James, penché sur mon téléphone. Je le connaissais de vue, étant le pote d'un pote, il traînait parfois avec nous.

-C'est rien, répondis-je.

-C'est ta copine, c'est ça ? Iris, je crois ?, demanda-t-il.

Il m'adressa un sourire taquin puis bus une gorgée de son verre.

-Ouais, fin c'est pas vraiment ma copine, non plus, hein. C'est plus une pote qui me colle un peu trop parfois.

-C'est pas ta meuf ? Alors ça ne  te dérange pas d'aller brancher la rousse, là bas ? Je te file dix balles si tu arrives à la ramener chez toi.

Je tournais la tête, et rougis en regardant la rousse en question, assise seule à une table. Le cuir vert du canapé faisait ressortir sa chevelure ocre et ses tâches de rousseur juraient avec sa peau d'albâtre. Elle était magnifique dans son jean en cuir noir. 

-Vingt euros et j'y vais.

-Ok.

Je me levais, me dirigeais vers la rousse, et lui proposais de lui payer un verre. Elle me regarda de haut en bas, me jaugea, puis accepta. Je m'assis sur la banquette face à elle, bégayant un peu. Iris va me tuer si elle apprend ça, pensé-je.

-Alors, tu fais quoi, toi dans la vie ? Demandé-je

-Je suis en école de commerce et toi ?

Après quelques minutes de discussion, je lui proposais de la raccompagner chez elle. Elle accepta. Sur le point de sortir du bar, je lançais un coup d'œil à mon groupe de potes qui se marrait en se tapant dans le dos. Je fis signe à James que j'attendais ses vingt euros. 

-Au fait, tu as quel âge ? demanda la rousse.

-Dix-sept ans et toi ?

-vingt-et-un.

Elle désigna la route tout droit, puis déclara, sous le lampadaire éclairant la nuit sombre.

-J'habite par là.

-OK pas de soucis.

Le reste du trajet se fit dans le silence, ni l'un ni l'autre ne sachant quoi dire à plus de deux heures du matin. Je me triturais les doigts de gêne, et ressentis un malaise. C'est bizarre, pensé-je. Mon téléphone n'a pas vibré depuis le message d'Iris. Elle, qui est toujours angoissée, ce n'est pas son genre. Parfois, ça lui arrivait d'envoyer jusqu'à  cinq messages d'affilée quand je ne lui répondais pas.

Qu'est ce qu'il lui arrive ?

Je fronçais les sourcils, plongé dans mes pensées.

-C'est ici, affirma-t-elle.

-Hein ?

Je relevais la tête, perdu dans mes pensées. Nous nous trouvions devant un bâtiment haussmanien, composé de plusieurs appartements. Le bâtiment rouge brique  dégageait un certain charme.

-C'est ici. J'habite ici.

Je la regardais sans comprendre : pourquoi elle ne rentrait pas directement ? Puis, elle se racla la gorge.

-Tu ... tu veux monter peut-être ?

Je fronçais les sourcils, ne comprenant toujours pas où elle voulait en venir. Puis, j'écarquillai les yeux, comprenant enfin son allusion,  rougis, et détournais le regard.

Singulier - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant