Chapitre 13.

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Comme pour parfaire la débâcle, le temps que Louise et Lance rejoignent leur sac, le ciel se déchira en deux faisant tomber sur eu une pluie torrentielle.

— Merveilleux, grommela Louise en récupérant son sac lourd et gorgé d'eau.

— Trouvons un abri, suggéra Lance.

Louise le fusilla du regard. Où est ce qu'il voulait trouver un abri ? Ils étaient dans une foutue forêt, en plus de s'être enfoncé à l'aveugle après l'incident de PantherHeart.

— Ou alors restons ici à attraper une pneumonie c'est toi qui vois.

Forcée de reconnaître qu'il avait raison, ils se mirent en chemin, mais avec la pluie diluvienne qui leur entrait dans les yeux et dégoulinait partout leur vision nocturne était grandement réduite et chaque pas prudent dans la boue était un risque de tomber dans un ravin ou un piège.

Ce fut donc un miracle qu'il tombe sur une cabane au milieu de l'orage. Il n'y avait pas de lumière et elle semblait en mauvais état, comme si elle avait été abandonnée. Leur crainte fut confirmée en découvrant un lieu insalubre avec un matelas salle et de l'eau qui gouttait du toit sur la table de la cuisine.

— C'est mieux que rien.

Louise esquissa une grimace, mais en effet elle préférait mille fois être dans un lieu couvert et humide, que dehors sous la pluie, et sa féline étaient assez d'accords.

— Tous mes vêtements son mouiller, soupira d'elle en fouillant dans son sac dans l'espoir de trouver quelque chose de sec.

— Il reste du bois sec pour faire un feu, mais je ne suis pas sûr qu'il tienne toute la nuit. Sort tes vêtements on va les faire sécher.

Louise approuva et laissa Lance essayer de lancer un feu. Une fois qu'elle eu étendu ses vêtements là où elle le pouvait et qu'elle se fut mis en sous-vêtement pour ne plus être humide, elle alla voir ce que faisait Lance.

Il galérait à allumer un feu.

— Lance, qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle en le voyant frotter un bout de bois l'un contre l'autre.

— J'allume un feu, grommela-t-elle.

Louise plissa les yeux en se demandant s'il était sérieux puis lâcha.

— Tu veux des allumettes ?

Lance la fusilla du regard.

— Tu as des allumettes ?

Sans le quitter du regard, Louise tendit la main pour attraper la boîte d'allumettes sur le dessus de la cheminée. Lance lui lança un regard outré.

— Je, je l'avais vu ! mentit-il. Elle est vide.

Louise ouvrit la boîte, il y avait trois allumettes.

— Oui bon, d'accord.

Gloussant, elle lui donna un coup d'épaule.

— Bouge de là, tu vas humidifier le bois.

Elle repoussa sa tresse gorgée d'humidité derrière son épaule et replaça le bois pour faire un feu comme ses parents le lui avaient appris. Il y avait un peu de papier dans la cheminée pour le lancer. La première allumette craqua, mais ne s'embrasa pas, la seconde ne craqua même pas et la troisième refusa d'embraser le papier.

— Euh... Lance, appela-t-elle un peu gênée.

Lance arrivée derrière elle pour constater les dégâts

— Entre nous la cheminée est probablement bouchée de toute façon, dit-il pour la rassurer.

Louise grommela et se retourna.

— Ah ! Mais tu es nu, espèce de pervers !

Louise cacha son visage entre ses mains, consciente qu'elle en avait un peu trop vu.

— Je n'allais pas laisser mes couilles moisir dans un caleçon détrempé ! s'exclama Lance comme si ça justifiait tout.

— Tes couilles peuvent bien tomber je m'en fiche, habille-toi !

Lance grommela.

— C'est bon, tu peux ouvrir les yeux.

Louise écarta prudemment ses doigts pour constater que Lance avait déniché un drap gris miteux – qui avait dû être blanc à un moment donné – ce qui lui donnait un air de dieux indécent prêt à commettre des péchés. Finalement peut être que nu il aurait eu l'air plus ridicule, là, assis sur le lit les jambes écartées et le drap autour de la taille, faisant montre de toute sa musculature, il était à tomber.

Louise se racla la gorge et croisa les bras sous ses seins. Elle avait eu la décence de garder son débardeur et sa culotte, elle au moins. Elle n'avait jamais autant regretté de ne pas porter de soutiens-gorge, le débardeur froid était désagréable, mais elle se voyait mal se balader seins nus devant Lance.

— Je ne savais pas que les jaguars étaient aussi prudes.

— Je... je ne suis pas prude, seulement il y a quand même des limites à respecter, marmonna-t-elle.

Lance leva et souleva le matelas pour le dépoussiérer avant de se laisser tomber dessus.

— D'acc, mais je te préviens, tu n'entres pas dans ce lit avec des vêtements mouiller, je veux avoir chaud moi, pas choper une pneumonie parce que tu es prude.

Louise hésita une seconde, elle n'était pas certaine de faire confiance à Lance.

Lance se redressa sur le lit et lui lança un regard profond, intense et sincère.

— Louise, dit-il d'une voix un peu grave. Je t'assure que tu n'as rien que je n'ai déjà vu, et je te rappelle que c'est de ta faute si on n'a pas de feu, alors viens me servir de bouillotte.

Louise poussa un petit soupire contrit, songeant qu'elle n'aurait probablement pas cru une grande promesse de chasteté de sa part, mais que ça, elle voulait bien le croire.

La jeune femme finit par retirer le reste de ses vêtements mouillés et se glissa sous la couverture à même le matelas. Au moins il était sec, mais tout cabossé. Ou alors c'était le poids de Lance qui la faisait pencher de son côté.

— Viens là, il tendit le bras et elle se blottit timidement contre son épaule. Mmh... j'ai changé d'avis tu es toute froide.

— C'est parce que j'ai dû plonger dans un lac pour sauver tes fesses, râla-t-elle.

Il passe un bras dans son dos.

— Oui... merci de ne pas m'avoir laissé me noyer.

— Je n'arrive pas à croire que tu te sois laissé avoir par une sirène.

Elle hésita une seconde avant de relever la tête avec curiosité.

— Il paraît que les sirènes nous font voir la personne qui nous est destinée et l'attraction est si forte qu'on ne peut pas résister... tu as vu qui, Lance ?

Lance lui lança un regard amusé.

— C'est une légende, Louise, et si tu veux tout savoir, j'ai vu une femme magnifique avec une énorme poitrine.

Il rit, mais Louise perçut son mensonge. Elle reposa sa tête contre son épaule. Si Lance ne voulait pas lui dire, alors elle n'allait pas insister.

Ça ne la regardait pas, après tout.



Proie & Prédateur - Le Jaguar et le PumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant