Proie & Prédateur - Le Jaguar et le Puma

Chapitre 31

Le lendemain soir, Ilgog les convoqua. Quand la messagère était arrivée – une adorable petite souris – Louise avait cru que son cœur cesserait de battre. Elle ne savait pas ce qu'elle espérait comme réponse au juste. Comme il faisait nuit, déjà, Lance refusa de la laisser y aller seule, et elle ne le lui demanda même pas. Ça lui semblerait si bizarre de ne plus être accompagné par lui, elle s'était faite à sa présence.

Ils entrèrent dans le bar miteux d'Ilgog et celui-ci demanda à Louise de l'accompagner dans le cellier pour obtenir son payement. S'il n'avait pas ajouté rapidement qu'il parlait de l'information qu'il voulait d'elle, Lance lui aurait peut-être arraché la gorge.

— Reste ici je reviens vite, promit-elle.

Et en effet, environs dix minutes plus tard, un sourire mi-choqué mi-ravis sur les lèvres, elle rejoignit Lance.

— Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que tu fasses cette tête.

Louise secoua la tête.

— Je ne peux rien dire, ce n'est pas notre histoire qui est concernée.

— J'ai en effet trouvé la trace de ton jaguar, Louise, fit Ilgog, les ramenant au présent.

— Ah ?

Elle n'arrivait pas à interpréter toutes les émotions qui lui traversaient le corps.

— Il travaille chez les Lucav, au Nébuleux, en tant que gladiateur. Il donne une représentation demain soir, et comme je suis vraiment un fournisseur d'information sympa, j'ai des billets pour vous deux. L'information que tu m'as fournie était très utile, j'espère que ces tickets te le seront aussi.

— Merci.

Ils repartirent, il était trop tard pour chercher le Jaguar alors ils rentrèrent dans un silence de plombs. Ni l'un ni l'autre ne savait quoi dire. Le lendemain, Louise irait accomplir ce pour quoi on l'avait élevé, elle aurait dû être ravie, excitée, et en un sens elle l'était, mais elle avait aussi le cœur brisé. Lance lui manquerait, la meute aussi, les jaguars ne vivaient pas en meute, mais en famille, elle ne pensait pas que le sien veuille vivre dans une meute aussi brisée qu'Athos, et a vrai dire, elle doutait que ses membres l'acceptent.

Quand ils arrivèrent à la Grande Maison, tout le monde dormait déjà alors Louise prit la main de Lance et le guida jusqu'à sa chambre – leur chambre. Il y avait une dernière chose qu'elle voulait faire avec lui avant de le quitter.

Lance était songeur et ils s'assirent sur le lit.

— Lance... je peux te demander quelque chose.

Il posa son regard sur elle et esquissa un de ses fameux sourires, mais il paraissait faux.

— Tout ce que tu veux, louloute.

Elle s'agenouilla sur le lit, les fesses sur les talons, pas certaines qu'il accepte.

— Promets-moi de ne pas t'énerver ou te braquer.

Il plissa les yeux, soupçonneux.

— Je vais le regretter, mais je promets.

Elle défit la ceinture de soit qu'ils utilisaient pour jouer.

— Est-ce que... est-ce que tu voudrais bien que je t'attache ?

Le silence qui lui répondit fit accélérer son cœur. Lance se redressa lentement, l'air sombre.

— Ce n'est pas drôle, Louise.

La jaguar se lécha nerveusement les lèvres.

— Je ne plaisantais pas. Je... je sais que c'est difficile pour toi d'avoir un contact avec une femme, mais... je me demandais si on ne pourrait pas essayer... rien de sexuel ou quoi, enfin pas dans un but sexuel, mais...

Louise avait conscience de s'enfoncer à chacun de ses mots, mais elle ne savait pas comment dire à Lance qu'elle aurait aimée lui apprendre que le contacte d'une femme n'était pas que douleur et humiliation.

— D'accord, souffla-t-il tout bas.

Louise releva la tête, surprise.

— Je te promets de faire très attention.

Lance esquissa un sourire amer.

— Je te fais confiance.

Louise battit vivement des cils et laissa lance retirer son t-shirt, mais quand il fit mine de déboutonner son jeans elle l'arrêta.

— Garde-le.

Il sembla soulager.

— Je ne suis pas aussi forte que toi pour attacher alors... essaye de pas déchirer la ceinture, d'accord ? je l'aime bien.

Lance ne dit rien et elle l'attacha sommairement à la tête de lit. Puis elle reprit sa position près de lui, jambes pliées sous elle. Lance avait pas l'air à l'aise.

— Tu n'as qu'un mot à dire et je te détache dans l'instant, promit-elle.

Il hocha la tête, mais il respirait trop vite.

— Lance ? Est-ce que je peux t'embrasser sur la joue.

Il parut surpris et fronça les sourcils, mais au moins il était plus concentré sur elle que sur ses liens.

— Euh... oui ?

Elle se pencha et effleura sa joue d'un baiser.

— Et sur le nez ?

— Oui...

Elle l'embrassa sur le nez.

— Et sur la bouche ?

Il sembla comprendre son petit manège et se détendit un peu.

— Oui.

Elle l'embrassa sur la bouche. Il tendit le menton pour approfondir, mais elle s'écarta.

— Je peux poser ma main sur ton torse ?

— Oui, dit-il d'une voix plus grave.

Elle posa sa main et il se raidit, elle ne la laissa que quelques secondes avant de l'enlever.

— Je peux t'embrasser là ?

— Oui.

Leur petit jeu dura près d'une heure, Louise explora son torse de Lance de ses mains et de sa bouche, plus hardie chaque minute, mais sans jamais oublier de lui demander son autorisation. Puis Lance craqua.

— Louise, détache-moi.

Louise se dépêcha d'accéder à sa requête et l'instant d'après elle se retrouva renverser sur le dos dans le lit. Un gloussement de soulagement lui échappa. Mais Lance concevrait son air grave. Il enfouit son visage contre sa gorge elle passa timidement une main sans ses doux cheveux bruns.

— Une dernière fois, suggéra-t-il en lui effleurant les hanches des doigts.

Louise sentit son souffle se couper dans sa gorge.

— D'accord.

Il l'embrassa et elle le laissa prendre possession de sa bouche et de son être, serrant les draps des doigts pour ne pas l'oppresser.

— Tu peux... il se racla la gorge. Tu peux me toucher, mais pas en dessous de la ceinture.

Louise sourit et chassa les larmes qui voulaient s'accumuler dans ses yeux.

— Promit.

Il la déshabilla, l'embrassa et lui fit l'amour de la plus douce des manières. Louise ne put retenir ses larmes alors que ses baisers et ses coups de reins avaient un goût d'adieux.