Proie & Prédateur - Le Jaguar et le Puma

Chapitre 14.

Le lendemain, la pluie avait cessé vers le milieu d'après-midi, mais leur vêtement était encore humide. À défaut de mieux ils s'habillèrent au plus sec avant de rejoindre la ville, qui s'avéra moins loin que prévue à seulement une demi-journée de marche. Il avait dû partir dans la bonne direction la vieille. Ni Lance ni Louise n'évoquèrent à nouveau l'incident de la sirène ni celui de PantherHeart.

Quand ils entrèrent dans la ville, ils furent surpris de la voir couverte de décoration. Il y avait des guirlandes de fleurs de feuille et de tissus entre les ruelles, et des lanternes de papier avaient été disposées dans toutes les rues sur les bas des portes ou des fenêtres, jetant sur la ville une douce lueur qui faisait durer le crépuscule.

Des étales s'étaient ouverte, vendant bougie parfumée, fleurs, chocolat, et objet en tout genre.

— Lance ! s'exclama Louise émerveiller alors qu'il arrivait sur une place où une scène avait été montée et où un groupe de musicien se préparait.

— C'est le Printemps Nuptial, indiqua Lance en reconnaissant les décorations.

Une nuit par ans, les lunes Elstrya et Dustylarion se rencontraient dans le ciel, seul, au premier abord, mais lorsqu'ils se séparaient, apparaissait cachée par Dustylarion la lune d'Hyspérion, l'enfant-songe. Il avait été décidé que ce soir-là serait dédié aux amoureux et le Printemps Nuptial avait vu le jour. Il y avait plusieurs traditions, l'une d'elle consistait à ce que les personnes qui s'aime s'invitent à passer la soirée ensemble. En général c'était la fille qui faisait la demande, mais évidemment, il n'y avait aucune règle stricte. Le duo se promenait alors dans la ville, mangeait, dansait et assistait à un feu d'artifice juste avant la « naissance » d'Hyspérion.

Louise n'avait pas vu le temps passé et elle était surprise de découvrir que ce serait ce soir-là, voilà pourquoi ils avaient eu tant de mal à trouver un logement avant de partir, il y avait beaucoup plus de personnes dans les grandes villes lors de ce type d'évènement.

— On va avoir du mal à trouver un logement, fit remarquer Lance en observant trois enfants se courir après une sucrerie gluante à la main.

— Allons au temple, ils auront peut-être une chambre pour nous.

Le temple désignait une grande structure adossée à la montagne et légèrement en retrait de la ville où les fidèles d'Elstrya venaient prier et faire des offrandes. Monté sur plusieurs étages c'était un mastodonte qui logeait aussi bien les Prêtresses que les Gardiens, et parfois offrait l'asile aux sans-logements. En cette soirée si spéciale, ils accepteraient probablement un duo pour une nuit.

L'intérieur était un bijou architectural, un grand couloir de marbre avec au bout un autel face à une grande statue d'Elstrya portant une lune masquant sa nudité. L'allée était bordée de statue représentant les grandes figures d'Elstrya, la Reine Cassiopée I, l'étincelle de la révolte « Espoir », morte avant d'avoir pu voir son rêve se concrétisé et qui avait offert son visage à Elstrya, Révolte évidemment, la plus célèbre sculptrice de son temps, et Victoire, son amante, la reine Amazone d'un autre continent. En face de ces quatre statues féminines, il y avait quatre statues masculines. Le Drakonnier, l'amant de la Reine Cassiopée et qui l'avait aidé à bâtir un monde meilleur, James, le soutien inébranlable d'Espoir puis de Révolte. Il y avait aussi un petit garçon et un autre homme, mais Louise ne connaissait pas leur histoire.

Une prêtresse sortie d'une porte dérobée qui devait mener à un mausolée et leur fit un sourire.

— Bienvenue dans la maison d'Elstrya, que puis-je pour vous ?

Louise lui expliqua leur situation et la Prêtresse, très compréhensive, les invita à les suivre jusqu'à deux « cellule » séparées. Les chambres étaient nommées ainsi de par leur taille et petit ameublement, elles étaient surtout là pour accueillir le maximum de personne plutôt que pour y vivre. La cellule de Louise ne devait pas excéder sept mètres carrés, il y avait un lit une place, une table de chevet qui faisait aussi office d'autel religieux et une petite malle au pied du lit pour ranger des affaires. Une seule petite fenêtre en arc fermé uniquement par des lourds volets de bois et la lourde porte en bois.

— Vous devez être partie demain et laissez les lieux tels que vous les avez trouvés, si vous comptez rentrer tard ce soir vous êtes prié de le faire en silence.

Louise et Lance hochèrent la tête dans le couloir après avoir déposé leurs affaires dans leur chambre respective.

La prêtresse s'en alla.

— Bon, dit Louise en regardant la porte de sa chambre.

Lance grogna en levant les yeux au ciel, attirant un regard curieux de la jaguar.

— Tu ne le demanderas jamais, alors je vais le faire...

Louis lui coupa la parole.

— Viens avec moi au Printemps Nuptiale.

Lance lui lança un regard surprit avant d'étirer ses lèvres d'un sourire amusé.

— Tu réagis qu'à la provocation. C'est d'accord, Louloute, alors nous moquer de tous ces couples mielleux.

Louise lui sourit à son tour.

— J'aime ta façon de penser.