Chapitre 13

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Note : On reprend du côté d'Allen et Kanda :D.

Bonne lecture !

Allen avait ses parchemins magiques en mains, et sa carte de la forêt des Soupirs. Le monde sorcier était divisé en cinq grandes branches : la branche Européenne, la branche Asiatique, la branche Soviétique, la branche Africaine et celle Américaine. Les pays du monde appartenaient à des lois qui différaient grandement sur les principes d'utilisation de la magie. Les restrictions n'étaient nullement les mêmes, de plus que les sanctions en cas de désobéissance non plus. Ici, entre la Lettonie et l'Union Soviétique, s'il se faisait attraper à voyager avec un démon, c'était la peine de mort direct. 

Kanda et lui étaient venus en se téléportant, puis en train. Parce qu'Allen détestait la téléportation. Déjà, pour un sorcier, c'était compliqué parce que ça demandait une maîtrise magique hors pair pour ne pas faire n'importe quoi et se retrouver avec une jambe en Chine, et la tête au Kilimandjaro. Le procédé n'était pas agréable, il sentait son corps se fractionner et se réarticuler, comme s'il s'enroulait autour de son nombril et passait dans un trou dans l'espace temps. En réalité, ils voyageaient à la vitesse de l'éclair sur Terre lorsqu'ils utilisaient ce sort.

Kanda, en tant que démon, utilisait la magie noire pour ça.

C'était encore pire.

C'était comme disparaître, ne devenir rien un court instant, puis revenir à la vie brutalement. On ne sentait rien. Ça aurait dû le rassurer, contrairement à la sensation familière d'être écartelé. Mais c'était effrayant. Il avait toujours eu peur de se décomposer et de ne plus être lui-même les rares fois où il s'était téléporté. Mais il savait grosso-modo ce qu'il était, qui il était, par où il passait. Là, rien.

Lorsqu'ils étaient réapparus, il avait vomi tripes et boyaux. Kanda s'était foutu de sa gueule alors qu'il était à deux doigts de la crise d'angoisse — sale contre coup.

Sur l'instant, avec des résidus dégueulasses au coin de la bouche, le cœur en vrac et la sensation d'avoir tout perdu et retrouvé d'un coup, il avait maudit le démon. Vraiment, il aurait aimé qu'il crève, là, tout de suite, devant ses yeux. Ça lui avait mis la haine qu'il ose se moquer de lui dans cet état.

Venant d'une créature infernale, pourquoi s'étonner. L'empathie n'était pas donnée à tout le monde.

Il s'était rincé la bouche et nettoyé sommairement à l'aide de son sac, où il gardait une gourde, des vêtements de rechange et des serviettes.

Puis, il avait dit à Kanda que plus jamais il ne le laisserait les téléporter. Le démon avait gueulé, il avait paru déçu et agacé. Basique.

Toutefois, comme le train qu'ils avaient pris comportait des toilettes, il avait passé une heure à lui faire des allusions salaces comme quoi ils y seraient bien pour copuler. Allen avait refusé fermement. Il était hors de question, alors qu'il était toujours malade comme après un vol de 6h — il se rappelait de son premier avec Cross, ça avait été comme ça —, de se faire baiser dans des chiottes dégueulasse. Kanda faisait la gueule, mais n'avait rien dit de plus. Juste qu'à cause de lui, ils prenaient six heures de transport au lieu de 2 minutes.

Rien à foutre, Allen refusait de revivre ça.

Devoir occuper un démon qui n'avait pas l'habitude de s'ennuyer et menaçait de tuer tous les détenteurs de portables et de bébé bruyants l'avait fait un peu regretter sa décision.

Ils étaient arrivés assez tard. Kanda et lui avaient pris le premier hôtel venu, réservant une chambre pour deux — avec de l'argent que Kanda avait piqué d'Allen ne savait où. Le démon Japonais avait été prendre une douche, dans laquelle il se trouvait encore, pendant qu'Allen étudiait leur destination.

En vérité, il n'était pas sûr à 100% d'où se trouvait la réplique que Neah était parti chercher. Elle était cachée dans une des plus grandes forêts magiques, peuplée de créatures et de dangers. Il y en avait en Birmanie, en Chine dans la région de Guangxi, en Russie, là où ils se trouvaient, en Amazonie, proche du Canada, au Japon et en Norvège. C'étaient quelque part entre là-bas et nulle part.

La Relique du Quatorzième était un objet puissant. Personne ne savait ce que c'était, juste qu'il appartenait à un démon des plus farouches, scellé quelque part, on ne savait où, et que cette chose — sans doute une arme — était liée à la sorcellerie et la démonologie. À cause de ce démon, les sorciers avaient interdits les rituels sataniques et les invocations de l'enfer. Ça datait tellement que c'était une légende.

N'empêche que quelques sorciers avaient voulu trouver l'arme pour la détruire, et n'étaient jamais revenus, comme Neah.

Ce serait comme chercher une aiguille dans une motte de foin.

Assis calmement sur le bureau, la tête dans ses parchemins fripés, Allen serrait les jambes, dans son jean et son t-shirt trop grand. Fatigué de se prendre la tête en imaginant le nombre d'heures de voyages qu'ils auraient dans le nez, il fut obligé de soupirer, se concentrant sur autre chose. Il aimait bien la chambre. Elle était assez... luxueuse. Plus que ce dont il avait l'habitude, merci Bakanda de l'avoir dirigé vers cet endroit. Le bureau était d'un blanc de marbre, le lit aux parures dorées et aux draps tout aussi immaculés, pas pour très longtemps car il ne ferait sans doute pas que dormir avec le démon. Les murs avaient des finitions gravées, et la pièce sentait le propre comme jamais.

On leur avait même laissé de quoi se faire un café, du chocolat, ainsi que quelques boissons.

Kanda avait vraiment des goûts de luxe, une vraie diva.

À peine se fit-il cette réflexion, un sourire aux lèvres, qu'il sentit un baiser possessif éclore dans son cou.

Le démon était revenu, il ne l'avait pas entendu arriver.

—Tu as faim, Moyashi ?

—On peut appeler le service d'étage, taquina Allen, faisant mine de n'avoir pas compris ce dont il parlait.

Il se voulait joueur. Puis, par fierté, comme le démon l'avait un peu agacé aujourd'hui, il ne voulait pas se donner trop vite.

Kanda grogna.

—Je crois que moi, c'est toi que j'ai envie de bouffer.

Et il l'embrassa encore, ses mains partant à la conquête de ses hanches. Le maudit se laissa aller, les frissons dans sa nuque cascadant le long de son dos.

Comment lutter ?

Il se mordit la lèvre, déjà excité par si peu.

—S'il te plaît, ne te gêne surtout pas...

—C'était prévu.

Consentant à rire, bien qu'un peu blasé par cette réponse, Allen attira la main de Kanda dans son pantalon. Depuis qu'ils avaient fait l'amour — un bien grand mot, mais c'était mieux que ceux en B qu'employaient Kanda — l'autre fois, il avait envie de recommencer.

Alors si Kanda le touchait, il ne dirait pas non. Il avait l'impression que tout son corps, fatigué, était vide. Il présumait que c'était à cause de ce qu'ils avaient utilisé en magie, ou peut-être qu'il n'avait plus assez du pouvoir de Kanda en lui. Il faudrait qu'il demande au démon comment ça fonctionnait.

Pour l'heure, il se faisait dévorer la nuque par un mec beaucoup trop beau et il en oubliait tout le reste.

Si tout le voyage était comme ça, ça serait vraiment la meilleure excursion de sa vie.

Son instinct lui disait de se méfier, alors il voulait profiter de l'instant présent.

À suivre...

Note : Pour l'instant tout ce beau monde s'amuse, mais ça va se corser. Ils vont voir pas mal de paysage.

Pour la téléportation par magie blanche, je me suis clairement inspirée du transplanage dans Harry Potter. Et pour la technique de Kanda, c'est l'idée du classique du tu apparais et disparais en une seconde à un endroit. 

Avis, ressenti quelconque ? N'hésitez pas o/ ! 

Merci d'avoir lu ! 

Ponzona ||  D. Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant