Chapitre 4

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Les bips bips de la sonnerie d'Allen, qu'il mit en haut-parleur, retentirent dans tout l'appartement. Kanda grommela mais ne dit rien.

Il ne fallut que quelques secondes avant que Lenalee ne décroche. Elle aimait mieux quand Allen l'appelait en FaceTime, aussi il eut une vue plongeante sur son visage et celui de Lavi. Les deux autres lui souriaient. Allen rendit évidemment le sourire, heureux d'avoir de leur nouvelle. Ils avaient l'habitude de passer leur week-end ensemble, alors qu'il ait disparu quand on l'avait foutu dehors de l'Académie... Il se doutait que ses deux meilleurs amis devaient s'inquiéter. Il miserait sur un besoin de digérer, qui s'était tourné en solitude. Ce n'était pas entièrement faux, après tout. Ses amis étaient compréhensifs. Ils ne lui en voudraient pas.

—Salut, les gars. Désolé, avec tout ce qui s'est passé, j'étais un peu...

—Sur le cul ? plaisanta gentiment Lavi. On imagine.

—Du coup, coupa Lenalee en retournant le téléphone vers son visage, on est devant ta porte. On a pris des pizzas ! Celles que tu adores.

Allen blêmit. Il aurait voulu être heureux que ses amis lui fassent une surprise avec des pizza, mais là, avec Kanda à poil dans son lit, l'odeur de sexe dans l'appartement et les draps sales ? Bordel ! Qu'est-ce qu'il allait faire du démon, en plus ?! Ils avaient à peine eu le temps de prendre une douche !

—Ah, vous êtes là, genre, maintenant ?

Lenalee fronça les sourcils.

—Devant ta porte, Allen, ça veut dire quoi ?

Pour illustrer ses propos, elle montra Lavi en train de toquer, lequel tirait la langue à la caméra. Le toc retentit évidemment de l'autre côté de la cloison.

—C'est que... euh... je suis... pas tout seul ?

—Comment ça, pas tout seul ?

—Je vous explique, je viens ouvrir, donnez-moi cinq minutes.

Kanda choisit ce moment pour pousser un soupir long comme les pierres. Il n'avait pas forcément envie de se taper une bande de gamin. Il y en avait un, ça suffisait.

Allen, paniqué, vêtu d'un simple caleçon et d'un t-shirt oversize, s'en débarrassa pour le jeter à la figure de Kanda. Il attrapa aussi un autre caleçon propre qu'il balança au démon, sachant très bien que ça... ne camouflerait pas son matos. Ça aiderait un peu, toutefois.

—Mets ça, tu peux pas rester à poil ! Et fais quelque chose pour les cornes !

—Ils font souvent ça, venir à l'improviste comme ça ?

Le maudit se mordit la lèvre.

—Ben, j'imagine qu'ils s'inquiétaient, c'est mes amis... On est très proche... Tu... pourras éviter de leur dire quoique ce soit ?

Kanda grogna.

—Me prends pas pour un con, Moyashi. Je vais pas leur dire pourquoi je suis là.

—Fais-moi juste le plaisir de m'appeler Allen !

Sur un haussement de sourcil, Kanda enfila les vêtements, et cliqua du doigt pour faire disparaître ses cornes et avoir une forme... plus humaine. Il avait toujours une peau sombre, mais plutôt mate que tirant vers le bleuté, et son visage était dépourvu de toute trace démoniaque, ou d'imperfection. Allen l'envia. Le salaud s'était fait une peau de bébé.

Il ne s'en offusqua pas plus et se dépêcha d'asperger le petit studio de désodorisant, d'ouvrir la fenêtre pour aérer et les volets en grands. La lumière pénétra dans la pièce, Kanda gueulant, et Allen attrapa un jean dans lequel il sauta à la hâte.

Ponzona ||  D. Gray ManOù les histoires vivent. Découvrez maintenant