Chapitre 14

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NOTE DE L'AUTEUR

Bonjour à toutes et tous. Le chapitre 14 est enfin là. J'espère que vous apprécierez. Il y a deux parties. Une première, la plus courte, qui suit le nouveau périple de Calvin et une seconde qui se concentre sur Geoffroy et la princesse Clarence. N'hésitez pas à commenter. Je serai heureux d'échanger avec vous sur le contenu et sur les éventuelles pistes d'amélioration. Bonne lecture !

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À présent sur la nouvelle monture qu'il avait trouvé dans une misérable étable non loin des murs de la ville, Calvin filait à toute vitesse sur les pavés du port. Fort heureusement pour lui, il s'agissait d'un coursier, un cheval destiné aux messagers et autres émissaires. Il frappa plusieurs fois le flanc de l'étalon à la robe beige pour le pousser à accélérer. Le cheval poussa un hennissement contrarié avant d'utiliser la puissance de ses jambes pour gagner de la vitesse et Calvin s'attacha fermement aux rênes.

Il devinait que l'étalon était stressé. À raison, les clameurs de la bataille le terrifiaient. C'était sans compter l'incendie terrible qui à présent dévorait la quasi-totalité des hangars. La bête avait de quoi être inquiète. Le vacarme des affrontements continuait de gagner en intensité. Parfois, quelques baraquements en bois, maltraités par le feu, s'effondraient sous leur propre poids dans un bruit terrifiant qui souvent était accompagné des hurlements sinistres de quelques malheureux pêcheurs coincés à l'intérieur.

Calvin lui-même était angoissé à l'idée de laisser un Alexandre inconscient dans une cogue fonçant tout droit vers le blocus impérial.

Maintenant, il lui fallait retrouver Geoffroy et sa captive. Un grognement s'échappa de ses lèvres. Geoffroy. Alexandre. Eux et leurs idées ! Il ignorait encore comment tout cela allait finir mais il se promit une chose : leur passer un sermon mémorable voire brutal lorsqu'il les aurait devant lui. Ce n'était pas faute d'avoir prévenu Alexandre que ce « Momo » semblait plus que louche. À cause de cette conspiration insensée, il se retrouvait à galoper sur des quais jonchés de cadavres et puant la cendre aux petites aurores. À une heure pareille, il serait encore en train de roupiller dans sa loge confortable des « Dix quiches » en chaleureuse compagnie.

Le colosse entendit des bruits métalliques se rapprocher. Face à lui et à sa monture, se dressait une ligne de Silenciaires équipés de grands pavois quadrangulaires et armés de longues piques. Les armures enchantées, apercevant le cavalier, se resserrèrent et formèrent un grand mur de métal avec leurs boucliers. Calvin cracha sur le sol et poussa sa monture à presser le pas.

À présent au galop, le cheval, dont le bruit des sabots se faisait entendre à des mètres à la ronde, fonçait vers la ligne impériale. Calvin se pinça les lèvres en voyant qu'il s'approchait dangereusement de ce rempart d'armures. Un hennissement terrifiant s'échappa de la gueule du coursier et celui-ci, canalisant toute sa force dans ses jambes arrières, parvint à bondir suffisamment haut pour passer au-dessus des Silenciaires. Lorsque ces derniers se retournèrent, Calvin et sa monture étaient déjà loin, fonçant à toute allure sur une petite route menant à l'ouest.

Quelques arbalétriers se précipitèrent pour tirer une pluie de carreaux. Projectiles qui ne purent atteindre leurs cibles. Chacun d'entre-eux s'en alla se loger dans la terre ou entre les rochers qui bordaient le chemin que Calvin empruntait désormais. Le colosse n'était pas sans ignorer qu'il devait son salut à la rapidité exceptionnelle de l'étalon. Monture athlétique et endurante qui l'amena quelques instants plus tard à suivre la crête d'une colline.

Le colosse à la tignasse blonde l'obligea à ralentir le pas quelques secondes. Il eut juste le temps nécessaire pour constater comment le port de Lambermer avait été transformé en un triste brasier, se consumant sous l'œil orgueilleux et impassibles des tourelles à toits coniques du manoir des Disbourg. Les bannières de la famille étaient à présent dissimulées derrière d'épais nuages de fumées noires.

L'Alchimie des LégendesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant