Chapitre 18 : Regards complices

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Une nuit je fis un horrible cauchemar, je décidai de me réveiller pour donner quelques coups de regard à l'endroit auquel je me trouvais, que je ne reconnus pas tout de suite.
Où étais-je ?
Je me tournai délicatement lorsque je vis la silhouette endormie d'un jeune homme juste à côté de moi, mais à moins que je n'étais à ce point endormi, je reconnus finalement l'apparence de Jordan.
Que faisait-il ici ? Ou pourquoi moi j'étais dans le même lit que lui ? Tout ça n'avait aucun sens, tout devenaient trop délirant !
Avant que je n'ai eu le temps d'imaginer les nombreux scénarios qui pouvaient expliquer cette situation, les souvenirs venaient de me revenir à l'instant, comme une suite de flashs illuminant mon esprit.
Après avoir enchaîner presque 2-3 nuits blanches à cause des tournages à répétition des chaînes de mes amis vidéastes, la reprise de mon travail, mon déménagement ainsi que les cartons qui venaient d'enfin voir le bout. Et c'est ainsi que, lors d'un tournage qui touchait à sa fin pour certains, contrairement à moi qui m'étais totalement effondrée par la fatigue. C'était donc pour cela que Jordan avait proposé de me ramener et qu'il trouvait plus pratique de dormir chez lui.
Après avoir été rassurée d'avoir élucidé les questions qui sommeillaient dans mon esprit, ma tête se reposa délicatement sur l'oreiller, ordonnant à mes yeux de se fermer pour prolonger cette nuit.

Mais ce cauchemar refit surface pendant mon sommeil, le rendant plus agité. On pouvait voir mes parents réunis comme autrefois, comme si on m'avait donné la permission de faire un bon dans le temps, malgré la triste disparition de mon père, sauf qu'ils ne me regardaient que d'un mauvais oeil, me ramenant toutes sortes de fautes et autres abominations sur moi que je ne comprenait même pas. Le dégoût se lisait sur leur visage et une profonde honte perlée de culpabilité s'abattit dans mon esprit. La tristesse se mêlait à tous ces sentiments, mais aucune larme n'avait l'air de se verser sur mes joues, comme si l'on m'empêcher de pleurer, une autre pression me tortura le coeur, des rires cruels et malfaisants se faisaient entendre dans ma tête.

Ces larmes qui ne coulaient dans mon rêve, finirent par glisser le long de mes joues paradoxalement à la vraie vie. Une pensée me rappela que je n'étais pas toute seule, et qu'il ne fallait pas que je fasses de bruits pour ne pas brusquer son sommeil, mais cette piqûre d'esprit était arrivée trop tard, qu'il avait sûrement déjà remarquer que je tremblais et avait entendu mes sanglots que je m'efforçais d'étouffer.
Quelques secondes plus tard, je sentais qu'il se rapprochait de moi, il me pris dans ses bras pour essayer de m'apaiser. Des frissons parcoururent mon corps à l'impact de ce geste.
Je pouvais sentir la chaleur de ses bras protecteurs, je me blottis dans ses derniers. Cela me rassurait de savoir que quelqu'un, quelqu'un comme lui était là quand personne ne l'était auparavant, personne ne m'apaisais quand je pleurais dans mon sommeil, aussi bien qu'il le fait en ce moment. Je finis par me calmer, il me chuchota à l'oreille :

- Tout va bien ça va aller... Je suis là, calmes toi...

J'ouvris timidement les yeux, je souris immédiatement à ses mots.
En me réveillant je fis face à son visage, tout proche du mien.
Mon coeur s'accélèra, je commençais à sentir le rouge me parvenir au visage à cet effet de proximité.
Je n'aurais jamais pû croire que sa présence me destabiserait autant. Il est si...

- Ça va mieux ? me demanda-t-il, me sortant de mes pensées

- Oui oui ça va... Merci... Un léger sourire ornait mon visage

En un bruit presque silencieux, la porte s'ouvrit. Je vis Nevada, son chat rentrait dans la chambre pour venir se poster au pied du lit. Il marche mieux, mais a encore quelques déséquilibres à cause de sa chute.(J'ai écrit ce chapitre en même temps que l'accident du pauvre Nevada :( )
Jordan se pencha sur le côté, porta Nevada, et le déposa sur la couverture, il se leva du lit après s'être rendormi une vingtaine de minutes, et parti s'habiller. Je pris Nevada, qui était toujours posté sur le lit, je fus agréablement surprise de voir que Nevada se laissa faire sans même sortir les griffes ni les dents, je mis sa tête sur l'oreiller, ramenant la couverture sur lui comme un enfant se faisant bercer par l'un de ces parents, il me regarda de ses grands yeux et s'endormit.
Jordan rigola, je le regarda, lui qui était figé dans le cadran de porte, téléphone en main, comprenant tout de suite qu'il a filmé la scène.
Puis il repartit se préparer un petit déjeuner.

Je referma les yeux pour une dizaine de minutes.
Ne me sentant pas d'attaque à me lever, j'étais si bien dans ce lit, je referma les couvertures sur moi, et reposa ma tête sur l'oreiller lorsqu'environ 2 minutes plus tard, la couverture se projeta à la fin du lit, et me découvrit. Et je pus entendre les paroles de Jordan :

- Allez debouuut !

- Mais c'est pas vrai ! Grommelais-je ne voulant plus sortir

- Me force pas à te tirer par les pieds ! Rigola-t-il

- Mais laisses moi !

- Alors là même pas en rêve ! Tu te bouges ma grosse !

Il dit ça tout en me basculant sur moi même.

L'air passa, et j'ai eu en un instant cette impression de fraîcheur.
Il se posta sur le côté pour refaire le lit et je m'empressa de le tirer vers moi, et pourtant avec ma faible force je parvins quand même à le faire tomber sur le lit.

- Alors toi ! Dit-il en avec un sourire intimidant

De ces mains il agrippa mes bras et me chatouilla pour trouver mon point faible. Comme j'étais forte chatouilleuse je me plia dans tous les sens en priant qu'il arrête.
Une fois qu'il arrêta, nous rigolons, lui regardant vers le bas et moi fixant le plafond. Je stabilisa ma tête droite, et le regarda, ce qu'il fit par la même occasion, on se retrouva nez à nez, le regard pesant et toujours le sourire aux lèvres, geste qui nous avait toujours fait détourner le regard comme d'une pointe de gêne entre nous auparavant, qui s'était dissipée petit à petit, pour finir par ne plus exister à ce moment précis.
Quelques secondes plus tard, alors que j'étais toujours plongée dans son regard, j'agitai la tête comme pour me réveiller d'un point fixe. Et alors que j'allais détourner la tête afin de regarder ailleurs, la porte était ouverte, sur une fille qui m'étais inconnue, elle nous dévisagea, passant de Jordan à moi, puis fini par ouvrir la bouche.

- Je... Vous dérange ? Demanda-t-elle les yeux décrivant tel une incompréhension

Aucun de nous deux ne savaient quoi répondre. Mon impression était finalement partagée, puisque lui non plus, n'avait pas l'air de la reconnaître.

𝙴𝚟𝚎𝚛𝚢𝚝𝚑𝚒𝚗𝚐 𝚒𝚝'𝚜 /𝙸𝚖/𝙿𝚘𝚜𝚜𝚒𝚋𝚕𝚎 { 𝐽𝑜𝑦𝑐𝑎 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant