CHAPITRE 4

30 3 2
                                    


Le lendemain matin, je fus réveillé à cinq heures. Malgré mes tentatives, Il me fut impossible de me rendormir.
Je me levai donc dans l'idée d'aller me réfugier sur la terrasse, comme à chaque fois que mes aptitudes à trouver le sommeil me faisaient défaut.

Lorsque j'y arrivai, je constatai que pour la première fois, et à mon grand étonnement, je n'étais pas le premier réveillé.

_ Jungkook? Dis-je, étonné.
Mon ami sursauta.

_ Oh, Tae, souffla t-il.
Je m'installai sur le siège de jardin en face de lui.

_ Eh bien, que fais tu ici à une heure pareille? Lui demandai-je.

_ J'ai fait un cauchemar, m'expliqua t-il en bâillant. Et toi, tu t'es fait éjecter par ton lit ?

J'aurais sûrement préféré avoir à lui expliquer cette version de mon réveil.

_ Non, en fait je suis insomniaque.

Il ouvrit des yeux ronds.

_ Oh, je ne savais pas, dit-il. Comment l'as-tu su ?

_ Un médecin spécialisé m'a diagnostiqué lorsque j'étais plus jeune, expliquai-je à mon tour.

_ Je vois, dit mon ami. Cela explique tes balades nocturnes sur la terrasse.

Je manquai de m'étrangler.

_ Quoi ? Dis-je, incrédule. Comment sais-tu que... ?

Je ne finis pas ma phrase, réfléchissant un instant. Une idée me vint.

_ Les couvertures...

_ Quoi? Demanda Jungkook.

_ C'était toi les couvertures ?

Il parut comprendre car il hocha la tête.

Je bâillai.

_ Mais comment se fait-il que je ne t'aie pas vu ? Articulai-je.

_ Eh bien, à chaque fois que j'arrivais, tu dormais, dit Jungkook.

_ Et comment savais-tu que j'étais là ?

_ Je t'entendais te lever, répondit-il simplement.

Zut ! Il fallait vraiment que j'apprenne à être discret.

_ Oups, pris en flagrant délit, dis-je en feignant la déception. Moi qui croyais être le seul à me promener la nuit...

Mon ami rigola, me déclenchant des frissons jusqu'au cuir chevelu.
Je Ievai les yeux vers le ciel encore sombre. les étoiles commençaient à peine à disparaître.

_ Dis, je sais qu'il est tôt, mais est-ce que tu veux manger quelque chose ?

Jungkook leva ses yeux vers moi et sa mine s'assombrit.

_ Euh, non, merci. Je n'ai pas faim.

Je le regardai à mon tour.

_ Même si je te fais des oeufs frits ?

Il rit à nouveau.

_ Non, merci.

Étrange.
Le Jungkook de d'habitude aurait accepté les oeufs frits, même s'il n'avait pas eu faim.
Je le scrutai attentivement, guettant le moindre signe de maladie.

Ses yeux étaient tirés par la fatigue, le bout de son nez était rouge, mordu par le froid de la fin d'hiver, ses cheveux en bataille lui tombaient pêle-mêle sur le front.
Mais pas la moindre trace de maladie.
Mon regard s'attarda un instant sur sa bouche.
Je n'avais jamais vraiment prêté attention à la courbure de ses lèvres parfaites, ni à leur symétrie.
Il me sembla alors que ces points auraient dû m'être évidents beaucoup plus tôt.

EuphoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant