CHAPITRE 22

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J'étais atterré. Morne. Désespéré.

Voilà trois jours que je n'avais pas adressé un seul mot à Jungkook.

Trois jours que je me sentais vide de toute émotion.

Trois jours que je ne savais plus ce que nous représentions l'un pour l'autre.

Pour lui, je semblais être un poids. Quelque chose qu'il n'assumait pas. Une erreur de jugement, peut-être. Je ne lui apportais visiblement que douleur et inquiétude, et au diable le positif.

Quant à moi, il m'avait apporté des réponses. La lumière. Un sens.


J'appuyai sur mes yeux de mon pouce et mon index pour tenter de chasser Jk de mes pensées une bonne fois pour toutes, mais inutile de préciser à quel point ce fut vain. Je poussai un soupir hargneux et me retournai, le ventre contre mon matelas moelleux, mon oreiller calé sous mes bras à hauteur de mes aisselles.


Jungkook avait essayé de me parler plusieurs fois depuis notre dispute, mais je l'avais à chaque fois ostensiblement ignoré. Je ne lui adressais même plus les politesses, et demandais à Jimin ou Seokjin lorsque j'avais besoin d'aide.

Suga, lui, passait le plus clair de son temps avec Jk, et me lançait des regards incrédules ou attristés à chaque fois qu'il remarquait le soin que je mettais à ne pas prêter attention au Maknae du groupe. Il savait à quel point la situation me déchirait, mais ne se permettait de me le montrer que par des œillades. 


J'étais conscient que je devais m'excuser et le pardonner, car il ne méritait pas un tel traitement. Mais ses mots avaient brisé en moi quelque chose d'irréparable. et je sentais dans mon cœur que je n'irais mieux qu'en tenant mes distances quelques temps. C'était d'ailleurs devenu un automatisme, et je ne pouvais m'empêcher de fuir lorsque je le voyais pénétrer dans la pièce dans laquelle je me trouvais.

Lui, de son côté, tiquait ou grimaçait à l'évocation de mon prénom et lançait des coups d'œil assassins à Jimin lorsqu'il le jugeait trop proche de moi. 


Et Jimin, lui, tenait les mêmes positions que moi quant à cette bisbille. Je tâchais d'ailleurs de ne pas oublier que lui aussi avait été malmené dans cette affaire, et que les mots de Jk n'avaient pas blessé que moi.

Mais malgré notre nouvelle proximité, je ne lui avais pas confié les raisons qui me poussaient à faire comme si mon... copain ? n'était pas là. Il savait qu'il m'avait fait du mal, mais il ignorait de quelle manière.


_            Toc toc ? annonça une voix que je reconnaitrais entre mille.

_            Entre, autorisai-je en me redressant en position assise.

Il ne se le fit pas dire deux fois.

_            Je venais vérifier comment tu allais, expliqua-t-il d'une voix étrangement tendue, comme s'il s'attendait à être méchamment congédié.

Je lui adressai un sourire tendre, mais il ne parut pas s'apaiser pour autant.

_            Je vais bien, dis-je alors. 

_            Tu n'as pas eu de nouvelles douleurs ?

Il me posait cette question au moins cinq fois par jour depuis la dispute, car la douleur dans mon torse était restée pratiquement toute la soirée, me forçant à faire le minimum d'efforts physiques.

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