Chapitre 37

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[TOM]


Il fait un temps de merde aujourd'hui si bien que j'ai décidé de ne pas aller en cours. Je suis dans ma chambre à mater des films et à bouffer ce que j'ai pu trouver dans la cuisine : des nouilles séchées. C'est la seule chose qu'il reste de potable dans la villa. J'ai pourtant répété au garçon qu'il était temps de faire les courses mais il ne m'ont pas écoutés alors maintenant je me retrouve à manger des pâtes pas cuites. Ça pourrait être pire dans un sens mais je commence à vraiment avoir la gorge qui m'irrite. Super.

— Tom ! Tom, t'es pas en cours ? 

J'observe Achille qui rentre dans ma chambre et qui essaie de se faire un chemin jusqu'à mon lit alors qu'il se sèche les cheveux et je grogne en le sentant se poser sur les draps à mes côtés. Non mais qu'il ne se gêne pas aussi ! Il ne veut pas non plus se glisser sous la couette avec moi pendant qu'on y est ? 

— Nan. Pourquoi ? Y'a un problème ? 

— T'avais pas un TD ? 

— On n'a pas le droit d'être malade dans ce pays ? 

Je le vois qui ricane en se redressant et je ne peux m'empêcher de faire de même. Depuis notre dispute la dernière fois, je crois que ça va mieux entre nous. On s'entend mieux et puis, je pense que dans un sens, il a raison. C'est vrai je dois me concentrer sur moi, me concentrer sur ma guérison et me concentrer sur mes plans. Je ne peux pas me laisser berner ainsi par une fille sous prétexte qu'elle m'écoute lorsque je lui parle. Et puis, je sens bien que Léa est devenue étrange avec moi. Elle pense que je me sers d'elle mais dans quel intérêt ? Son frère ? Tu parles.

— C'est vrai que t'as l'air super malade, là... 

Je me redresse sous son regard et je fais alors semblant de tousser pour essayer d'avoir l'air convaincant même si je doute qu'il ne me croit pas. Tant pis, je n'ai rien à prouver. Je ne vais pas me forcer à faire semblant pour ses beaux yeux. Il a beau être mon meilleur ami parfois il peut vraiment être chiant.

— J'venais pas pour ça de base... On est tombé sur Mathis, la dernière fois. 

— Cet enculé. 

La colère n'est toujours pas passée et je crois bien qu'elle ne passera jamais véritablement parce que je sais que c'est lui, je sais qu'il y est pour quelque chose dans la disparition de ma cousine et je ne compte pas le lâcher jusqu'à trouver comment le faire parler.

— Apparemment, les mecs l'ont croisé près des casiers la dernière fois... Il était pas dans un super état. Ils pensent que c'est parce qu'il culpabilise de ce qu'il a peut-être fait...

— De ce qu'il a peut-être fait ? On sait tous les deux, Achille, qu'il l'a fait. Arrête.

L'héroïne est une drogue bien dangereuse lorsqu'on ne sait pas gérer sa consommation... Surtout pour quelqu'un comme Mathis qui n'avait aucune idée dans quoi il allait s'embarquer. On va dire que la ruse à bien marcher. Une de mes amies lui en a glissé un entre les lèvres lorsqu'elle l'a embrassé à la dernière soirée... Et le tour était joué. 

Bien fait pour cette raclure. Et ça, ce n'est que le début. 

Achille n'est pas au courant. Il pense que Mathis est tombé tout seul dedans, qu'il culpabilise probablement de ce qu'il a fait mais la réalité c'est que ça venait de moi. Ça venait de moi, tout ça. Il ne s'est pas drogué tout seul mais je crois que dans un sens, il ne peut plus s'en empêcher. Il n'aurait pas dû y toucher... Pauvre pauvre Mathis... 

Dommage. 

— Ton tel sonne. 

Merde. J'attrape alors rapidement mon portable et je l'observe quelques secondes en n'écoutant plus vraiment Achille parler. Je regarde simplement la vidéo que je viens de recevoir et mon sourire s'effondre presque instantanément. 

Pourquoi est-ce que Léa se trouve dehors sous la pluie à crier ainsi ? Est-ce qu'elle a encore eu une hallucination, c'est ça ? Bordel, ce n'est plus possible. Il faut vraiment qu'elle essaie d'y remédier, peut-être prendre un traitement ? C'est effrayant de la voir ainsi. Je coupe par la suite le son et j'observe Achille en me forçant à sourire.

— Ok. Bon, ce soir on va se faire un truc cool avec les mecs. Ce serait bien que tu viennes. On pourrait se détendre un peu... 

— Ouais... Ouais, je verrais. 

Il s'en va finalement en laissant sa serviette sale sur les draps et je grogne en la jetant plus loin dans ma chambre en secouant la tête. Mais quel idiot. Est-ce que je compte vraiment sortir ce soir ? Probablement pas. J'ai juste la flemme. Non, ce qui m'inquiète à cet instant, c'est cette vidéo de Léa. 




MINDHUNTER - TOME 1 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant