Chapitre n°28 : Arguing

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Libbie était chez elle en cette belle après-midi de début mai et elle pensait à son fils. Ces derniers temps elle ne le reconnaissait plus, elle sentait leur lien se fissurer petit à petit et ça lui faisait énormément de peine. Son fils lui manquait énormément. Il n'était plus le même. Il n'était plus lui-même. Tout ça à cause d'une fille pourrie gâtée complétement tarée. Libbie n'avait plus du tout le contrôle sur la situation, elle s'était faite entourlouper par une gamine de seize ans. Elle ne savait plus quoi faire, Cameron était odieux avec tout le monde et ça lui avait coûté son plus grand ami. Tout le monde souffrait de cette situation, Maya ne disait rien mais Libbie savait que voir sa relation avec son frère se dégrader la tuait à petit feu et Victor, il essayait de ne pas le montrer mais il était mort d'inquiétude, il aurait aimé pouvoir faire quelque chose mais Cameron n'écoutait plus rien et n'en faisait qu'à sa tête. Libbie espérait de retrouver son fils avant qu'il ne soit trop tard. Elle savait que ce dernier avait blessé beaucoup de gens. Libbie se sentait responsable pour cela. Il lui était d'ailleurs de regarder certains d'entre eux dans les yeux, comme Sonia par exemple. Aujourd'hui était son dernier jour de travail et la jeune femme ne le montrait pas mais elle souffrait d'être ici. Elle savait que ces derniers temps la jeune Française souffrait, pas seulement à cause de son fils mais aussi à cause de gros problèmes financiers et familiaux qu'elle n'avait pas vraiment expliquée à Maya. Libbie aurait aimé l'aider, ce travail avait été un moyen de le faire mais elle comprenait que Sonia ne veuille pas rester ici après ce qu'il s'était passé avec son fils.

«-T'es allée me prendre un pull ? Entendit Libbie du couloir, Sonia devait téléphoner en travaillant, ce qui ne dérangeait pas vraiment son employeuse, tant que le travail était fait.

-Non, fut la réponse qu'elle obtint au bout du fils, Sonia était en hautparleur, surement pour continuer à travailler sans avoir les mains prises.

-Arrête der mytho je viens de me faire engueuler par Cyril que c'est le bordel dans ma chambre ! Je l'ai rangé ma chambre !

-Oh c'est bon ! C'est juste un pull saoule pas !

-Bon de quoi ?! Je me fais engueuler depuis tout à l'heure parce que t'es une grosse cleptomane ! Dis-lui que c'est toi parce que ça va pas le faire !

-Tu vas faire quoi ?

-Je vais t'enculer Liana alors fais pas la maline ! Déjà tu viens dans ma chambre pour me piquer mes affaires et en plus tu fous le bordel, tu te prends pour qui ?! S'exclama Sonia, au fur et à mesure qu'elle parlait, Sonia hurlait de plus en plus fort et sa voie devenait de plus en plus aiguë. Dis-lui que c'est toi ! Hurla la jeune femme avant de se mettre à pleurer. Liana ne dit rien. Elle n'était pas en colère contre sa sœur, juste inquiète, elle savait que Sonia se mettait rarement dans des états pareils et elle ne le faisait surement pas pour un truc aussi débile qu'une armoire dérangée. Elle comprit que les choses clochaient vraiment lorsque sa sœur se mit à pleurer à peine deux secondes après avoir fini de crier. Je suis désolée, j'ai pas envie de te crier dessus mais dis-lui que c'est toi s'te plait.

-Okay, je vais lui dire.

-Merci, sanglota Sonia avant que sa sœur ne raccroche. Elle sécha les larmes de son visage en vain puisque les larmes continuèrent de couler. Alerter par le bruit, Maya voulut la voir pour la consoler mais sa mère l'en empêcha car le téléphone de Sonia sonnait à nouveau. Allo ?

-Hey ça va grosse ? Demanda Malia, la plus grande de ses sœurs. Elle ne vivait plus au French quarter, elle était plus haut sur la côte, vivant le parfait amour avec Valentin, le frère de Jason en faisant ses études grâce à une bourse scolaire. Liana lui avait envoyé un message pour lui dire que Sonia n'était pas bien et elle n'avait pas hésité à l'appeler.

-Oui, répondit Sonia d'une petite voix avant de se trahir en reniflant, Malia souffla doucement, elle détestait savoir sa sœur dans cet état, en particulier lorsqu'elle était si loin et qu'elle ne pouvait rien faire.

-Vous avez reçu la lettre pas vraie ? Demanda doucement la plus grande des sœurs d'une voix légèrement triste.

-Oui, elle est arrivée ce matin.

-Qu'est-ce qu'ont dit les autres ?

-Rien, j'ai pas osé leur montrer, c'est trop dur.

-So...

-C'est pas juste, on a pas menti. Et ils abandonnent l'enquête pour faute de preuves comme si nos traumatismes n'avaient aucune importance.

-T'inquiète pas ça va aller.

-Non ça va pas aller, s'énerva quelque peu Sonia en pleurant. J'en ai marre ! C'est toujours les riches qui gagnent et nous on doit encaisser. Ils peuvent violer autant de gosses qu'ils veulent, ils ont juste à donner un peu d'argent et nous on doit juste vivre avec le traumatisme en se sentant sale et en passant pour des menteuses parce que la police à abandonner l'affaire. On essaie de remettre, on y arrive presque, on arrive à faire confiance à un garçon à nouveau, on arrive à coucher avec lui, on tombe amoureuse et Bam ! Y'a une autre connasse de riche qui débarque pour te foutre la misère et te le piquer ! Et puis t'essaies de t'en remettre lorsque t'apprends que l'usine d'un autre pourri de riche est désormais côté en bourse alors que la dernière usine qu'il a eu à tuer ton père !

-Comment ça usine côté en bourse ? C'est quoi cette histoire So ?

-C'était dans tous les médias il y a quelques jours, je t'envoie un des articles.

-'La persévérance paie', lit Malia après plusieurs secondes. 'La nouvelle usine de Desmans cotée en bourse'. Non mais c'est une grosse blague ? C'est quel genre de fils de pute ça ?

-Tout le quartier à la haine mais qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? C'est toujours la même chose, on se bat comme des chiens pour avoir ce qu'on mérite mais au final, ils n'ont qu'à agiter leur billet et ils ont gagné et nous on est les menteurs, les gens violents et dangereux, on est les fous et on perd toujours. C'est pas juste, dit Sonia à la fois énervée, triste et fatiguée de toute la situation. J'en peux plus Mal.

-Hé, ça va aller Soso, on va pas les laisser s'en sortir, on va trouver une solution, d'accord ?

-Okay, sanglota Sonia avant de renifler.

-Aller, arrête de pleurer, tout va bien se passer. On va leur montrer qui on est d'accord ? Oublions-les, plus tard, quand on aura réussi, ils s'en mordront les doigts et ça sera la meilleure des vengeances. Ils ne valent pas tes larmes okay ?

-Okay.

-Sèche tes larmes Soso, on va trouver une solution. Je te le promets. »

         Libbie arrêta d'écouter la discussion après cela. Elle estima qu'elle s'était déjà bien trop introduite de la jeune femme. Quel courage Sonia avait. Elle ne savait pas comment elle faisait pour supporter d'être dans une école remplie de personnes comme celles qui lui avait fait tant de mal. Elle avait une force colossale pour un si jeune âge. Ce qu'elle vivait n'était pas juste. Libbie se sentait presque idiote car à côté, le changement de comportement de son fils semblait presque puéril et anodin. Cameron avait décidément choisi le bon moment pour avoir quitté la jeune fille. Elle lui en voulait presque de l'avoir fait tomber amoureuse, de l'avoir mis en confiance au point qu'elle se donne à lui pour qu'il finisse par jeter tout ça à la poubelle comme si ce n'était qu'un vulgaire bout de papier. Il n'y avait aucun doute maintenant, Libbie haïssait Krissy pour avoir manipulé son fils, causant ainsi plus de peine à une si gentille jeune fille.

An other word in mineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant