The charm of Summer [ Jeremiah Fisher ] tome I | tome II

CHAPTER 14

TW: anxiété, crise.

ELLA

L'explication de Jeremiah m'avait laissée sans voix, m'emportant dans une grande réflexion, car, moi aussi, j'avais embrassé Conrad.

Il y a une différence pourtant.

Ce que j'ai ressenti, mes émotions, mes sentiments.

Entre ma douleur et la fatigue qu'avait le blond, il y a un grand fossé.

Dois-je lui en vouloir ?

Il avait soi-disant ses raisons, mais finalement, il n'a pas d'excuses à me présenter.

Il faut savoir pardonner et surplomber nos problèmes pour trouver un terrain d'ententes en pardonnant, en donnant une seconde chance à nos maux pour trouver les bons mots et ainsi passer à autre chose.

Mais étais-je prête à faire face à tout ça ?

S'il avait embrassé une fille au hasard, ça m'aurait fait moins mal, mais la situation est tout autre, car cette personne est ma propre sœur, celle qui a le même sang que moi.

Celle qui savait...

J'essaie de prendre de grandes inspirations alors que ma respiration semble se coincer, l'air devient fade et ma chambre devient de plus en plus petite. Assise sur le sol, l'angoisse commence à me bouffer, à me dominer, comme si j'étais sa proie et qu'elle était la chasseuse.

Mes lèvres tremblantes laissent de petits bruits de suffocation en sortir, mon esprit se brouille et peine à retrouver ses moyens pour me faire sortir de cette transe de faiblesse qui me noie.

Les images du blond en train d'embrasser Belly reviennent me hanter alors qu'on est en plein jour.

Pourtant, les cauchemars, c'est la nuit ?

— Ce n'est rien, Ella... Ça arrive... Ils étaient juste fatigués...

J'essaie de me convaincre que tout va bien, que c'est anodin, mais comment ?

Jeremiah est mon premier amour, celui qui m'a aidé sans le savoir, celui qui m'a fait découvrir toutes ces sensations et ces sentiments.

Mon cœur se serre en pulsant contre mes tympans, je n'arrive plus à respirer, j'ai l'impression que je vais mourir, que c'est la fin pour moi.

Pourquoi fallait-il que ce soit-elle qu'il embrasse... ?

Un nuage vient se placer au-dessus de moi, de sorte que ses larmes cachent les miens et qu'on ne puisse desceller ma douleur.

Doucement, je ferme les yeux en essayant désespérément de reprendre le contrôle de mon corps, car c'est moi qui décide, qui a le contrôle, qui a le pouvoir de changer ma peine en bonheur.

Je ne veux plus être dépendante de lui qui ne sait pas me regarder comme moi, je le fais.

Alors, avec le peu d'énergie que j'ai, je reprends lentement un état stable pour affronter tout cela et en ressortir saine et sauve.

Quand je suis calme et que mon visage a bonne allure, je décide de partir voir le blond pour une discussion que je fuyais.

— Où vas-tu ? La voix de Conrad me surprend.

— J'allais régler ce qui doit l'être.

Mon regard croise le sien et je découvre que lui aussi a pleuré. En le voyant ainsi, mon cœur cogne plus fort en me faisant mal.