CHAPTER 5 | TOME II

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« Tes baisers me transportent dans un autre monde, où la tristesse et la douleur n'existent pas »
Amy Softpaws






CONRAD




Stupide.

Je me sens stupide de n'avoir rien vu, de n'avoir rien pu faire pour sauver notre maison.

Tout était vide.

Mon regard a beau parcourir la pièce à la recherche d'un simple signe, celui qui me prouvera que ce n'est qu'un rêve.

Que ce n'est pas la réalité.

— Conrad...

Ella me regarde, je peux le sentir, comme je sens son bras passer autour de ma taille pour me rapprocher d'elle.

Cette fille a le don de lire en moi comme un livre ouvert, ça m'effraie.
Je ne peux rien lui cacher, elle connaît toutes mes angoisses.

Ma tête s'abaisse et je fais rencontrer nos regards.
Le sien est vert, ma couleur préférée.
Teinté d'un voile de tristesse, elle me communique toute sa détresse.

— Qu'allons-nous faire ?

— Je ne sais pas Ella, je ne sais pas, la fin de ma phrase s'éteint pour s'envoler dans l'air.

Jeremiah, remarquant notre proximité, s'approche pour prendre sa main faisant frémir Ella qui se détache de moi.

Son contact me manque.

Je les regarde partir sous mes yeux sans pouvoir la retenir, lui demander de me serrer fort dans ses bras, car je sens que je me perds dans l'océan de ses yeux, et que je suis prêt à me jeter dedans même si je n'ai pas pied je prends le risque de m'y noyer afin de me perdre dans son océan.
J'essayerai de bercer ses vagues pour mieux prévenir les tempêtes.
Tandis qu'elle me comprendrait et apaiserait mes douleurs.

Belly n'en est plus capable, elle ne la jamais fait aussi bien qu'elle.
Mon cœur l'aime, mais depuis la mort de ma mère, je l'ai abandonné, je ne sais plus.

Mon cerveau cherche désespérément à me raccrocher à la réalité.

Et ma réalité, c'est Ella.

Que je le veuille ou non.

C'est ma thérapeute, et je suis le sien.

Mais elle aussi, j'ai fini par l'abandonner.

Je ne crois mériter que la douleur, étrangement, c'est ce qui me va le mieux.
Car je sais à quoi m'attendre, il n'y auras pas de surprises qui me feront perdre pied.

La douleur, on s'y habitue.

— Ça va, Conrad ? La voix de Belly est si lointaine.

J'essaie de m'y accrocher pour sortir de mes pensées étouffantes.

— On vient de perdre la maison-

— On n'a rien perdu, on va la récupérer, on n'abandonne pas.

La ténacité de la brune m'est semblable à celle de sa sœur.

The charm of Summer [ Jeremiah Fisher ] tome I | tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant