CHAPTER 12

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ELLA

Je n'avais plus de force pour pleurer, je venais de verser trop de larmes pour une trahison au goût amer.

La nuit n'a pas été facile, moi et le brun étions au plus bas.

On ne savait plus que faire ni penser, c'était le chaos total.

Nos cœurs en morceaux avaient du mal à battre, nos poumons étaient comme vide d'air.

Être trahi est une chose, mais tout change quand cela vient de celle que je pensais connaître, ma sœur.

Je voulais crier, frapper mon propre corps jusqu'à tomber au sol et ne plus me relever.

C'est insupportable toute cette douleur.

Les lèvres du brun avaient ce goût de renouveau, de réconfort.

De partage.

Il souffrait autant que moi, il était juste plus silencieux.

Mais je savais qu'un moment il allait exploser, juste à l'idée de le voir ainsi me torturait l'esprit.

Car je m'inquiétais pour lui.

Alors, je lui offre toute mon aide, mes bras pour pleurer, mes lèvres pour le réconforter et mon silence pour l'apaisement d'un esprit trop préoccupé.

Quand le soleil pointe le bout de son nez, je rassemble le peu de force qu'il me reste pour sortir de la chambre de Conrad afin de masquer le plus possible la tristesse sur mon visage fatigué grâce au maquillage.

Je me rends dans ma chambre, les yeux baissés, je referme doucement la porte derrière.

En me retournant vers mon lit, je sursaute en voyant le corps endormi de Jeremiah.

Il m'avait attendu toute la nuit.

Mais je ne voulais ni le voir, ni lui parler.

Alors, je récupère juste mes affaires dans la plus grande discrétion que je dispose et repars tel un fantôme.

La salle de bain libre, je me précipite presque à l'intérieur pour m'y enfermer.

J'active le verrou de la porte et commence à me déshabiller pour prendre ma douche.

J'en avais besoin.

Mon short et mon débardeur rejoignent le sol.

Puis j'entre dans la cabine en ouvrant le robinet pour adapter la température.

L'eau chaude coule contre ma peau, retraçant mon corps dévêtu. Mes yeux se ferment à cet apaisement instantané.

Mais les images de la nuit dernière reviennent comme des milliers de coups de couteaux dans le dos.

Et sans pouvoir me retenir, mon corps tombe doucement le long de la vitre jusqu'à toucher le sol, l'eau continuant de perler sur mon corps et mon visage.

Je relâche tout en pressant fort ma main contre ma bouche pour qu'aucun son ne dépasse la limite que je me suis fixée.

Il n'y avait aucune différence entre l'eau et mes larmes qui se mélangeaient.

Je ne me retiens plus, tout retombe.

Je ne me reconnais presque plus.

J'avais trop mal.

Mal.

Mal.

J'eus envie de crier, mais je ne pouvais pas, alors j'essaye de lentement reprendre mes esprits pour continuer ma douche.

The charm of Summer [ Jeremiah Fisher ] tome I | tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant