— Levi, qui "ils" ? Questionne Kamilia.
Aucune réponse n'est donnée à la demoiselle qui reste dans l'ignorance.
— Levi, qui ? Demande-t-elle à nouveau.
Levi ne répond toujours pas à la question, ce qui fait encore plus peur à Kamilia. Il se dirige vers son dressing et enfile un jogging noir, un sweat à capuche noir et des baskets noire. Il tend ensuite à la jeune femme un objet qui la laisse perplexe.
— Qu'est ce que c'est que ça ? S'affole-t-elle.
— Je vais chercher Amy. Toi, tu restes ici et tu gardes bien ça avec toi.
— Levi, c'est un putain de flingue. Je ne sais pas m'en servir.
— Là. Tu enlèves la sécurité, tu vises, tu tires. Verrouilles la porte. Arthur, Steven, Carl et Malika sont en bas. Ils restent avec toi le temps que je parte, explique-t-il vaguement en finissant de se préparer.
— Levi, attends...
— Kamilia, je t'en supplie, si jamais il y a un souci ici, appelles moi. Compris ?
La jeune femme comprend qu'elle n'a pas d'autre solution que d'accepter ce qui lui est imposé. Elle ferme les yeux, sent un baiser protecteur sur son front et entend des pas vers l'extérieur de la chambre. Là, elle se retrouve seule sans même comprendre pourquoi. Quelques minutes avant, elle était en train de réaliser son rêve amoureux. Maintenant, elle se retrouve à attendre des nouvelles de son bien-aimé parti retrouver sa sœur apparemment kidnappée.
— Allô ? Dit-elle en appelant quelqu'un.
— Ça va pas ma belle ? Demande une voix familière à l'autre bout du fil.
— Si, ça va. Levi a dû partir pour une urgence donc je voulais juste te dire que tout s'était bien passé, explique-t-elle.
Un petit blanc s'installe car de l'autre côté de l'appel, Jean constate très vite que sa meilleure amie ment.
— Kamilia, tu es sûre que tu n'as rien à me dire ? Demande-t-il, inquiet.
La jeune femme respire profondément et des larmes lui montent. Pour elle, c'est l'ascenseur émotionnel. Sa nuit avec Levi était parfaite et maintenant, elle vire au cauchemar. Mais elle ne veut pas inquiéter son meilleur ami.
— Ça va. Ne t'en fais pas. J'ai juste peur pour lui, ça avait l'air important, ment-elle à nouveau.
Petit à petit, elle change de sujet. Elle tente de faire la conversation à partir de tout et de rien pour se changer les idées et quelques dizaines de minutes plus tard, elle finit par se rendre compte qu'elle n'a pas verrouillé la porte. Elle se lève donc, s'apprête à le faire quand finalement, une autre idée lui vient en tête.
— Jean. Ya moyen que tu viennes là, tout de suite ?
— Quoi ? Pourquoi ? S'inquiète le jeune homme.
— Viens. Je vais avoir besoin de toi.
— Mais comment ? S'affole-t-il.
— Jean. La moto.
— La mo... Oh... Je vois. La moto.
— Exactement. Je t'attends. Fais attention. Bye.
Kamilia raccroche et attend que son ami ne débarque. Elle sait qu'il prendra environ une quarantaine de minutes pour arriver alors elle fouille l'armoire de son potentiel petit-ami, espérant y trouver une tenue adaptée à ce qu'elle prévoit de faire. Se dirigeant vers la salle de bain, elle commence à plaquer ses cheveux pour en faire une queue basse. La demoiselle enfile ensuite un jogging noir, un t-shirt noir ainsi qu'un pull à capuche noir. Ne faisant pas la même pointure que Levi, elle se contente de mettre des chaussettes noires sans mettre de baskets.
En se dirigeant vers la chambre pour récupérer l'arme que lui a laissé son hôte, elle entend un bruit. Lorsqu'elle regarde dans la direction de la porte, elle se rend compte que la poignée commence à bouger.
— Malika ? Arthur ? Appelle-t-elle en pensant que l'un des domestiques se trouve derrière la porte.
Instantanément, elle prend tout de même le flingue. Telle une héroïne de film, la jeune femme se cache dans un coin de la pièce en pointant son arme vers la porte. Elle tremble. Elle est terrifiée. Elle sait que ce n'est pas Jean, cela ne fait pas assez longtemps qu'il a prit la route. La porte s'ouvre enfin et une silhouette non familière s'introduit dans la chambre qui, de son point de vue, semble vide.
Kamilia est cachée dans un angle mort entre les deux dressings. Alors qu'une main reste concentrée sur son arme, l'autre se concentre à essayer d'appeler à l'aide via son téléphone portable. Malgré que la lumière soit allumée, la luminosité de ce dernier est plus importante et menace de la faire repérer. Elle doit faire au plus vite. Elle finit par y arriver malgré la difficulté et verrouille immédiatement son portable pour ne pas se faire repérer. C'est bon. Quelqu'un va voir le message.
*Ding*
— Merde, dit-elle d'une manière à peine audible.
*Ding*
Deuxième notification. Kamilia a oublié de mettre son téléphone sur silencieux et là, elle le regrette déjà. Si elle le regarde, elle se fait directement repérée. Si elle ne le fait pas, elle ne s'en sortira peut-être pas. La demoiselle respire très doucement et se rend compte qu'elle va devoir confronter l'individu à un moment ou à un autre. Elle peut le voir avancer dans la direction de la sonnerie et commence à avoir de plus en plus peur.
— Et puis merde Kam, pense-t-elle.
La jeune femme sort de sa cachette, pointant son arme dans la direction de l'intrus.
— T'as exactement cinq secondes pour dégager de là, menace-t-elle.
L'individu lève les mains en signe de coopération, étonné qu'il y ait quelqu'un dans la chambre du grand chef Ackerman.
— Sinon quoi ? Demande doucement l'individu, tête baissée, masque et capuche noir sur sa tête.
— Sinon quoi ? Répète-t-elle en enlevant la sécurité. Sinon, t'es mort.
Dans la voix de Kamilia, le doute peut se faire entendre. Elle ne veut pas tirer. Elle ne pense pas être capable de tirer et à son grand désespoir, l'intrus le constate aussi bien qu'elle. Ce dernier s'avance donc peu à peu, persuadé qu'elle ne tirera pas.
— Vas-y, nargue-t-il.
La demoiselle tremble. La panique l'envahit. La distance qui la sépare de ce potentiel agresseur diminue peu à peu, jusqu'à ce qu'il se retrouve face à elle, l'arme collée sur son torse.
— Alors Kamilia, on a peur ?
Entendant son prénom de la bouche de l'individu, elle lève la tête vers lui lentement, ne sachant pas si elle doit être terrorisée ou intriguée.
— Quoi ? Demande-t-elle.
Et à peine ce petit mot prononcé, l'individu donne un coup dans le bras de Kamilia, faisant tomber son arme. Il tente de lui envoyer un coup mais en vain et là, un réel combat commence. La jeune femme envoie à son tour un coup de poing, parfaitement réceptionné par son opposant. Elle essaie de se défendre encore et encore et jusqu'à maintenant, elle y arrive.. Jusqu'à ce qu'elle se prenne un gros coup de pied dans le ventre.
— Aïe... putain d'enfoiré, marmonne-t-elle en tenant son ventre.
Malheureusement, elle n'a pas le temps de réfléchir, pas le temps de se lamenter sur son sort. Elle se redresse instantanément et continue le combat, avec beaucoup plus de difficultés. Tentant comme elle peut de tenir le coup en attendant que quelqu'un vienne la sauver, elle se reprend un coup. Puis deux, puis d'autres. Kamilia comprend très vite que la personne en face d'elle est très entraînée contrairement à elle. Cette même personne balaye d'un coup de pied les jambes de la jeune femme qui finit par tomber.
Maintenant au sol, elle se roule en boule pour éviter de se prendre trop de coup. Mais elle n'en prend bizarrement aucun. Elle retire alors ses mains de son visage et voit en face d'elle l'individu, debout et immobile. La demoiselle se remet assise et recule jusqu'à toucher le mur de son dos.
— T'es qui bordel ? Demande-t-elle pour gagner du temps.
— Qui suis-je ?
En posant cette question question, l'individu semblant être un homme s'avance lentement vers elle. Il porte un masque en plus de sa capuche alors impossible pour elle de voir son visage.
— Ta voix me dit quelque chose, cogite Kamilia.
— Oh, Kamilia. Dommage que tu aies choisi le mauvais camp, répond cette même voix masculine.
— Attends, t'es pas obligé de faire ça.
— Malheureusement, je le suis. Déso-
*PONG*
Un énorme bruit retentit subitement. Le corps de l'inconnu tombe aux pieds de Kamilia, laissant apparaître juste derrière une nouvelle silhouette. La jeune femme ne sait pas si elle doit se sentir rassurée ou non. Cette personne peut être encore pire que la précédente. Cela dit, elle comprend qu'elle va être fixée lorsqu'elle le voit s'avancer à son tour vers elle.
— Kamilia mon bébé, ça va ?
Un énorme sourire se forme sur le visage de cette dernière qui se lève immédiatement malgré la douleur pour sauter dans les bras de son sauveur qui lâche la poêle avec laquelle il a assommé l'agresseur.
— Putain de merde Jean. Tu m'as fait peur, s'enthousiasme Kamilia, en larmes.
— Qu'est ce qu'il s'est passé ? C'est qui lui ? Questionne Jean en panique.
*TOC TOC TOC*
— Mademoiselle Flyn ? Vous allez bien ? Crie Arthur en tapant à la porte.
*BAM*
— Mademoiselle Flyn ! Reprend à son tour Malika, une autre domestique, en enfonçant la porte.
— Écartez vous ! Les mains en l'air ! Crie à nouveau Arthur en pointant Jean avec son arme.
— Arrêtez ! C'est mon meilleur ami ! Il vient de me sauver la vie ! S'affole Kamilia. Baissez vos armes s'il vous plaît !
Tous deux écoutent les ordres de l'invitée alors que Jean peut enfin baisser ses mains.
— Arthur, Malika, ce jeune homme est entré par effraction et a tenté de m'agresser. On peut l'attacher quelque part pour essayer d'obtenir des réponses ? Suggère la jeune femme.
— Très bonne idée mais on prend le relai, exige Arthur.
— Quoi ? Mais..
— Mademoiselle Flyn. Croyez-moi, c'est mieux comme ça. On est entraînés et vous, vous êtes la cible apparemment, sermonne à son tour Malika.
Kamilia baisse la tête, déçue de ne pas pouvoir se sentir plus utile, mais elle se sent tout de même soulagée que son meilleur ami soit enfin là. Elle voit Arthur et Malika commencer à ligoter l'intrus et d'un coup, sa capuche tombe. La jeune femme l'observe et a l'impression de reconnaître ce chignon masculin qui ne va pas à n'importe qui.
— Arthur, attendez, ordonne-t-elle soudainement.
— Un souci mademoiselle ?
— Enlevez son masque. Sa voix me dit quelque chose et sa coiffure encore plus. J'ai un mauvais pressentiment.
Ce dernier hésite, mais comprend très vite que Kamilia ne lâchera pas l'affaire. Il enlève donc son masque et les deux jeunes amis font presque un bond en arrière en se rendant compte de qu'il s'agit.
— Non... C'est pas possible, murmure la jeunette.
— Kam... Qu'est ce que ça veut dire ? Continue son ami.
Ils restent tous les deux sans voix alors qu'Arthur et Malika l'attachent, l'amenant ailleurs.
— Mademoiselle Flynn, verrouillez la porte, monsieur Ackerman arrive dans quelques minutes, ordonne gentiment Arthur.
Toujours sous le choc, Kamilia exécute les ordres sans répondre. Elle verrouille la porte et s'assoit sur le lit de Levi, les yeux toujours écarquillés de ce qu'elle a vu auparavant.
— Kamilia, qu'est ce que ça veut dire ? Demande Jean, s'asseyant près d'elle.
— Je me pose la même question, répond-elle.
Kamilia a envie de lui parler de l'enlèvement d'Amy mais elle même ne sait pas comment s'y prendre. Elle tente de comprendre tout ceci en cherchant des connexions entre chaque événement mais rien n'y fait, elle ne comprend rien. Elle décide donc de ne rien expliquer jusqu'à ce qu'elle ne sache réellement quoi expliquer.
— Amy est rentrée et s'est disputée avec Levi. Elle est repartie et est injoignable, Levi est donc parti à sa recherche, explique-t-elle en omettant quelques détails.
Jean comprend à peine ce qu'il se passe et là, le portable de Kamilia sonne.
— C'est Levi, dit-elle. Allô ? Putain, et ça va ? D'accord, à tout de suite. Non, Jean est là. Non, je vais bien, ne t'en fais pas. Levi, je vais bien. À tout de suite.
Elle raccroche et lâche un énorme soupir de soulagement.
— C'est bon, il a Amy, se confie la jeune femme, rassurée. Ils arrivent.
Les minutes défilent et enfin, en bas, la porte d'entrée s'ouvre. Levi entre, suivi de sa petite sœur et des quelques hommes l'ayant suivi. Amy saute instantanément dans les bras de son amie.
— Je suis désolée, s'excuse la petite brune en serrant Kamilia de toutes ses forces.
— Chut. Ce n'est pas de ta faute, répond Kamilia pour la rassurer.
Amy lâche cette dernière et cette fois, elle saute dans les bras de son nouveau petit-ami.
— Je suis désolée Jean, s'excuse la demoiselle à nouveau.
— Je suis là. Ça va aller, répond Jean en la serrant de toutes ses forces.
— Jean, tu veux bien rester avec elle ce soir? demande Levi.
— Bien sûr, si tu acceptes. On monte, ça vous va?
— Allez-y. Bonne nuit, dit à son tour Kamilia.
C'est ainsi que le couple naissant se dirige vers la chambre d'Amy, laissant Kamilia et Levi seuls. La jeunette observe le comportement de son hôte pour réfléchir à ce qu'elle peut dire en premier.
— Elle était vraiment... kidnappée ? Questionne Kamilia en chuchotant.
Le bel homme répond uniquement d'un signe positif de la tête.
— Viens, on monte, suggère-t-il.
La demoiselle monte directement sans dire un mot de plus. Elle entre dans la chambre du jeune homme qui la suit de près, et lorsque ce dernier entre, il ferme la porte à clé.
— Levi, j'ai énormément de questions à te poser, avoue-t-elle d'un ton ferme.
— Je sais. Je ne voulais pas t'inquiéter plus que ça. Je n'ai pas le choix que de te mettre au courant.
— Au courant de quoi ? Questionne-t-elle, confuse.
— Ça a un rapport avec les gars qui ont essayé de t'agresser à la fête foraine.
Le sang de Kamilia se glace à l'entente de ces mots. Elle ne sait pas si elle doit pleurer, crier, s'affoler, mais sur le moment elle ne fait rien de cela. Elle reste juste immobile, ne sachant pas quoi faire, ne sachant pas quoi dire.
— Quoi ? Demande-t-elle bêtement.
— Je suis désolé. J'aurais dû t'en parler avant.
— Avant ? Continue-t-elle d'un ton sarcastique. Donc tu savais qu'ils n'allaient pas en rester là ?
— Kamilia...
— Levi. Tu savais qu'ils n'allaient pas en rester là ? Répète la jeune femme, déçue.
Un petit moment de silence règne. Levi baisse la tête, l'air déçu de lui-même. Il prend les mains de Kamilia, tentant de la réconforter.
— Oui, avoue-t-il enfin.
La demoiselle, plus qu'énervée, lâche ses mains brusquement et fait un pas en arrière. Toutes sortes de sentiments négatifs refont surface et elle commence à avoir du mal à respirer.
— Kamilia. Respires.
— T'as pas le droit de me dire quoi faire ! Crie-t-elle, s'arrachant presque les cheveux avec l'angoisse qui refait surface. Putain Levi, c'est mon histoire, t'as pas le droit de me cacher ce genre de conneries !
— Je sais. J'aurais dû t'en parler. Je suis désolé.
Entendant les excuses de l'homme en face d'elle, Kamilia se calme peu à peu. Elle respire lentement et puis, finit par se décider à vouloir parler calmement.
— Je suis désolé Kam. Je ne voulais pas te faire peur, s'excuse Levi à nouveau. Je pensais pouvoir gérer ça sans avoir à t'inquiéter plus que nécessaire.
— Je comprends. Amy qui fugue, ce n'était pas prévu. Mais quand même. Tu m'as laissé ici avec cet individu qui a failli me tabasser, t'aurais pu m'expliquer qu'ici aussi ça serait risqué, réplique la jeune femme d'un air moralisateur.
— De quoi est-ce que tu parles ? S'étonne le jeune homme.
— Ben du mec que tes domestiques ont attaché, t'es pas au courant ?
Ne sachant pas de quoi parle Kamilia, Levi décide de prendre son portable et d'appeler Arthur. Il reste au téléphone quelques minutes avant de raccrocher, l'air encore plus préoccupé.
— Viens avec moi, ordonne gentiment le jeune homme.
Sans discuter, Kamilia le suit. Ils descendent les escaliers, se retrouvant au rez-de-chaussée. Ils traversent ensuite la cuisine, la salle à manger, le salon pour enfin arriver dans une pièce où se trouvent les affaires des domestiques. Levi ferme la porte à clé derrière lui, ce qui commence à intriguer Kamilia. Il s'avance ensuite vers une petite étagère et d'un geste simple, il la pousse telle une porte coulissante. Kamilia entre juste derrière lui et encore une fois, ils descendent un escalier.
Arrivés en bas, la jeune femme se rend compte qu'il s'agit d'une cave. À l'intérieur se trouvent de nombreux objets, mais ce qui interpelle la jeune femme, c'est ce qui se trouve au centre de la pièce : un jeune homme ligoté et les yeux bandés. C'est le même homme qui a tenté d'agresser Kamilia quelques dizaines de minutes auparavant. Elle fait un signe à son hôte qui la suit dans la réserve des domestiques.
— Levi, j'ai une question importante. Tu connais une Mikaela Ackerman ? demande-t-elle l'air curieuse.
— Oui. Une de mes cousines au troisième degré qui a à peu près ton âge, pourquoi ?
— Parce que ce mec, c'est Aaron. Son petit-ami.
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You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am
FanfictionDans un univers parallèle, Kamilia Flyn est une jeune femme étudiante vivant une petite vie tranquille avec son groupe d'amis. Sa vie bascule soudainement lorsqu'elle rencontre un jeune homme qui va changer sa vie. Très vite, ils vont se rapprocher...
